En effet, il faudra savoir en quoi va consister cet allègement des programmes scolaires. S'agira-t-il de remettre en cause l'apprentissage des savoirs fondamentaux au profit des gadgets actuels ("itinéraires découverte", "créativité", etc.), ou bien s'agira-t-il au contraire de laisser tomber une bonne fois pour toutes ces gadgets pour renforcer l'apprentissage des savoirs fondamentaux ?Vincent Peillon veut alléger les programmes du primaire
La mesure, pour apaiser les syndicats, permettrait de sauver la réforme contestée des rythmes scolaires.
Un allégement des programmes contre la mise en place de la semaine de quatre jours et demi dès 2013… Vincent Peillon aurait-il trouvé une monnaie d'échange pour faire passer sa réforme ?
Alors que le principal syndicat du primaire, le SNuipp, qui exige un report pour la rentrée 2014, fait entendre sa voix en ce sens - «il aurait fallu commencer par alléger les programmes», martelait ainsi son secrétaire général, Sébastien Sihr, à la veille de la grève du 12 février -, cette rumeur en provenance de la Rue de Grenelle, ressemble fort à une tentative de calmer les esprits. Un «allégement provisoire» des programmes de primaire serait en préparation, confirment les syndicats. La circulaire de rentrée 2013, qui paraîtra en avril, viendra le préciser.
Cette «mesure d'urgence» s'apparente aussi à un signal fort. Elle vise en effet directement les programmes actuels, élaborés en 2008 sous Xavier Darcos, prônant un retour aux «fondamentaux» - le «lire, écrire, compter» - et si décriés par les syndicats majoritaires. «Trop lourds, trop injonctifs», estime Christian Chevalier à l'Unsa, qui attend avec impatience le changement.
Mais quelle sera donc la nature de ce changement? Si le ministère se garde de tout commentaire, les représentants des enseignants sont plus loquaces. Et chacun voit midi à sa porte. «Il faut sortir de l'encyclopédisme», estime l'Unsa. «Nous devons en finir avec les modalités d'apprentissage rétrogrades et laisser libre court à la créativité et l'inventivité», réclame la FCPE. «Assortie de cet allégement, la diminution de la journée à 5 h 15 devient assez intéressante», semble se satisfaire le Sgen.
«S'agit-il d'enlever de la graisse ou de la chair?», s'interroge de son côté le Syndicat national des écoles (SNE), qui avait applaudi des deux mains les programmes Darcos. «Nous pensons que le jeu et la découverte ne peuvent remplacer la répétition et les exercices», lance Pierre Favre, son président. Si l'allégement évoqué est soumis au diktat des syndicats majoritaires, il s'agirait pour nous d'un “casus belli”», ajoute-t-il. Il espère tout au contraire des programmes «vivifiés, allégés de l'inutile et recentrés sur les fondamentaux». «Nous pensons que Vincent Peillon l'envisage sous cet angle, veut croire le syndicat. Il confirmera ainsi son discours républicain…»
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Malheureusement, les syndicats d'enseignants et les associations de parents d'élèves semblent dans leur grande majorité acquis à la première solution. Il est donc à craindre que les savoirs fondamentaux soient une fois encore sacrifiés par le ministre, pour acheter la paix sociale...