Qu'en pensez vous ?Il est temps que l'Etat assume son rôle de régulateur sur le "marché" des écoles de commerce. C'est, en substance, ce que demande la Cour des comptes dans un prérapport confidentiel.
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La Cour des comptes a contrôlé dix-sept des écoles de commerce habilitées à délivrer un diplôme agréé par l'Etat. Toutes dépendent d'une Chambre de commerce et d'industrie (CCI). Parmi elles figurent les plus prestigieuses (HEC, ESCP Europe ou l'Essec), mais aussi des établissements plus modestes de province. Soucieuses de former les cadres qui devront assumer leurs responsabilités dans une économie mondialisée, ces écoles se sont fortement internationalisées : cours en anglais, professeurs et étudiants étrangers, implantations hors des frontières.
COURSE FOLLE
Leur renommée mondiale est devenue un enjeu de première importance. Celle-ci s'acquiert en figurant dans les meilleurs classements et en décrochant les accréditations délivrées par des organismes indépendants (l'américain AACSB, l'Européen EFMD et le Britannique AMBA pour l'essentiel). Condition sine qua non : investir dans la recherche en recrutant, à prix d'or, des professeurs galonnés.
Confrontées à des dépenses toujours plus élevées alors que leurs ressources traditionnelles s'essoufflaient, les écoles ont été "amenées à accroître leurs ressources propres, notamment les droits de scolarité, et augmenter leur taille pour pouvoir amortir le coût de leurs investissements", note la Cour des comptes. Les droits acquittés par les familles – de l'ordre de 10 000 euros par an – représentent aujourd'hui 58 % de leurs financements. Les effectifs globaux sont passés de 90 000 élèves en 2006 à 136 000 en 2011.
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SEULEMENT 18 % DE BOURSIERS
Surtout, pointe la Cour, ces établissements sont encore trop marqués socialement. Six élèves sur dix ont des parents ingénieurs, commerçants, cadres ou chefs d'entreprise. Malgré les mesures adoptées (gratuité des frais d'inscription, création de bourses ad hoc, programmes de tutorat lancés par l'Essec), ces écoles n'accueillent que 18 % de boursiers en première année, contre 37 % à l'université.
Dans leurs réponses, les écoles ne devraient pas manquer d'avancer leurs chiffres. La Cour indique que HEC ne compte que "7 %" de boursiers, alors que l'école en revendique 15,3 % (et même 21,8 % avec les bourses maison).
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Enfin, compte tenu de la profusion des diplômes et de l'utilisation parfois frauduleuse du terme "master", "le ministère de l'enseignement supérieur se doit de mettre plus d'ordre et de clarté".
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