Dans l'enfer des classes prépas

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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arthur12
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Re: Dans l'enfer des classes prépas

Message non lu par arthur12 » 06 févr. 2012, 16:43:12

Nan mais c'est tout le systeme qu'il faut changer...
Je pense qu'a l'etranger on ne connait pas vraiment les prepas...ils ne savent pas ce que c'est m ils faut souvent l'expliquer. a chaque fois que jai postule a l'etranger et meme vecu a l'etranger, j'ai du expliquer ce que c'est en revanche ils ont une vision tres traditionnelle des choses = la Sorbone par exemple est pour eux un must au niveau etude. La realite en est tout autre.

en tout cas la prepa est super pour apprendre et former des esprits stimules et stimulants qui seront des atouts pour la France de demain. Et malheureusement, les ecole qui s'en suivent detruisent tout ca!!! Il suffit de faire un sondage, pres de la moitie des etudiants au sortir des ecoles ont l'impression d'avoir perdu 3 ans et ENCORE PIRE d'avoir regresse...
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Ayahuasca
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Re: Dans l'enfer des classes prépas

Message non lu par Ayahuasca » 07 févr. 2012, 21:09:44

Je ne relis pas toute la discussion mais j'ai utilisé cet article.

Perso je viens aussi du système prépa (littéraire) et j'en garde un excellent souvenir, mais et d'une j'étais BAC+1 et de deux j'avais été prévenue par la seule de mes enseignantes du lycée qui ne m'avaient pas pressée d'y aller des absurdités et potentiels dangers du système, de trois (ah, les trois parties...), je suis tombée dans des classes encadrées majoritairement par des enseignants plutôt bienveillants. Pour avoir eu quelques exemplaires de vrais caricatures du système prépa et pour avoir vu certains de mes camarades, il est évident que tout le monde ne le vit pas bien.

Pour le système en lui même, j'ai mes stats qui valent ce qu'elles valent: nous étions 3 en hypokhâgne à n'avoir aucun des deux parents enseignants (en exercice ou pas). Ca laisse effectivement songeur.

Personnellement j'en ai tiré un enrichissement incroyable et surtout une méthodologie (et non pas discipline de travail) qui m'a indubitablement permis d'arriver là où j'en suis, et je garderais toujours un semblant de foi un peu naïve (et érodée depuis) pour l'école républicaine qui m'a permis, au vus de mon triple "héritage bourdieusien" comme le dit l'article, d'avoir pu bénéficier de cette expérience.
Néanmoins, tout dépend de ce que chacun fait de la fac ou de la prépa ou du BTS ou de l'IUT ou...etc. Il y a des gens qui ne tirent aucun bénéfice des prépas, d'autres qui au contraire se construisent très solidement à la fac.
Mais très clairement, la méritocratie a ses limites, énormes, dans ce que l'on nous "vend"; et la prépa à un côté très "formaté". Je le suis par exemple, et j'en suis consciente, même si j'en ai tiré plus de bénéfices que de désavantages...
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arthur12
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Re: Dans l'enfer des classes prépas

Message non lu par arthur12 » 08 févr. 2012, 10:07:20

Mais très clairement, la méritocratie a ses limites, énormes, dans ce que l'on nous "vend"; et la prépa à un côté très "formaté". Je le suis par exemple, et j'en suis consciente, même si j'en ai tiré plus de bénéfices que de désavantages...
JE suis tout a fait d'accord avec toi!
Ca a ete un peu la meme experience pour moi...et je crois aussi en avoir tirer beaucoup de bonnes choses.
Le plus dur etant de ne pas tomber dans un moule, de ce construire son propre parcours, que cela soit pour les gens de prepa, d'ecole de commerce, d'ingenieur, de science po et tout...
Moi l'ecole de commerce m'a permit de faire des echanges et de vivre dans de nouvelles villes aupres de cultures differentes. Je pense que ca m'a aide a sortir du moule.

Mais je reviens sur l'idee que le systeme francais est trop lineaire...pas assez ouvert!
La preuve avec la politique et l'ENA ! rare sont les politiques ne sortant pas de cette ecole..de cette famille devrais je dire!
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politicien
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Re: Dans l'enfer des classes prépas

Message non lu par politicien » 17 févr. 2012, 15:08:35

Bonjour,
Ce que "l'enfer des prépas" ne dit pas[/b]
L'article de Marie Desplechin, "Prépas, l'excellence au prix fort", paru dans Le Monde du 3 février, a remis sur le tapis un thème qui revient chaque année, généralement au milieu de l'hiver, au moment où se joue l'orientation des futurs bacheliers : celui de "l'enfer des prépas". Pourtant, cette dénonciation récurrente des classes préparatoires ne nous apprend rien. Elle nous cache même peut-être l'essentiel.

Elle occulte tout d'abord que "la prépa" n'existe pas. Il y a les "grandes" prépas parisiennes, sur lesquelles l'attention médiatique tend à se focaliser, qui intègrent la plupart de leurs élèves dans les Grandes Ecoles ; les "moins grandes" prépas de province qui en intègrent quelques-uns ; les "petites" prépas de province et de banlieue lointaine qui n'en intègrent presque jamais aucun ; et puis les "toutes petites" prépas conventionnées en ZEP… A ces différentes classes préparatoires, correspondent des réalités bien distinctes.

Mais ce qu'elles ont en commun, c'est d'organiser la formation des étudiants autour d'un travail pédagogique intense. De tout miser sur l'exigence et la rigueur, la régularité de l'effort, une combinaison d'encadrement individuel et de dynamique collective. En pratique, ces principes structurants peuvent donner le pire comme le meilleur, d'une prépa à l'autre, d'une classe à l'autre, d'un enseignant à l'autre : émancipation intellectuelle ou profond sentiment d'illégitimité culturelle, progression continuelle ou pression permanente, reconnaissance individuelle ou stigmatisation personnelle, émulation collective (et amitiés durables) ou concurrence malsaine et humiliante.

Nulle part ailleurs, dans le système scolaire et universitaire français, on n'investit autant dans les élèves et on ne les suit d'aussi près : un étudiant en prépa coûte par exemple 13 880 euros par an à l'Etat contre 8 790 euros pour un étudiant à l'université.

(...)

La question mérite d'être posée : combien de "jeunes gens" fait-on précocement rentrer dans le rang, en leur disant au lycée que lire Bourdieu et/ou rentrer en prépa, ce n'est pas pour eux ? La part d'enfants d'ouvriers et d'employés en classes préparatoires est toujours aussi scandaleusement faible : 6,3% des élèves en prépa sont enfants d'ouvriers contre 50,8% enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures. Pourtant, l'expérience prouve qu'ils y réussissent souvent mieux que d'autres, et il est un fait que le passage par une prépa a une incidence positive sur la suite de leur parcours universitaire, par rapport à ceux qui n'ont pas eu cette chance. L'un d'entre nous qui a enseigné dans un lycée situé en ZEP où plus de 50% des élèves étaient originaires d'une CSP "défavorisée" garde en mémoire tout le travail de persuasion qu'il a fallu accomplir auprès de deux élèves boursiers, aux notes " moyennes " (pas de mention au bac) pour oser demander à s'inscrire dans une classe prépa conventionnée ZEP – la seule prépa qu'il leur était par ailleurs concevable d'envisager. Ils sont aujourd'hui tous les deux en école de commerce.

(...)

Et cela, d'autant plus que ce mythe fonctionne aussi comme une prophétie autoréalisatrice. Ceux qui intègrent une Grande Ecole après avoir survécu à cet "enfer" pensent ne plus rien devoir à leurs origines, mais tout à leur mérite : c'est en puisant en eux-mêmes, qu'ils ont su trouver les ressources pour "tuer le dragon". Comme si survivre à deux ou trois années d'études intensives était ce qu'il y avait de pire à 18 ans… Bien pire, sans doute, que d'être ouvrier intérimaire à la chaîne, ou bien en concurrence dans un centre de formation pour apprentis-footballeurs tout aussi sélectif et "infernal". Le vrai drame, au fond, réside dans l'idée qu'il n'y aurait point de salut dans notre société en-dehors de la compétition et des concours ; autrement dit : en-dehors des filières sélectives – peu importe qu'elles soient intellectuelles ou sportives.

Dénoncer sans discernement "l'enfer des prépas", c'est enfin prendre le risque de liquider ce qui, dans ce système, pourrait pourtant contribuer à une véritable politique du savoir et de l'éducation émancipatrice pour les enfants issus des classes populaires comme pour les autres : formation généraliste, encadrement individuel, explicitation des méthodes de travail, emploi du temps structuré, encouragement à tirer le meilleur de soi-même, refus de niveler par le bas, etc.

L'idéal, sans doute, serait d'allier le meilleur de l'université (mixité sociale plus grande en premier cycle, lien avec la recherche, autonomie des étudiants) et le meilleur de la prépa, en créant des "Collèges universitaires" accessibles à tous, qui délivreraient les diplômes de Licence. Mais à en croire les projets des candidats déclarés à la prochaine élection présidentielle, aucun d'entre eux ne semble jusqu'à présent mesurer l'importance d'une réforme indispensable pour une jeunesse qui n'a pas le temps d'attendre.
par Fabien Truong, professeur agrégé à l'université Paris-VIII, Gérôme Truc, ATER à l'université de Versailles Saint-Quentin

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Blaise
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Re: Dans l'enfer des classes prépas

Message non lu par Blaise » 17 févr. 2012, 20:36:41

Après avoir détruit à peu près tout ce qui fonctionnait dans l'EN, pourquoi ne pas aller au bout de la logique après tout...
Analyse intéressante cela dit dans les derniers paragraphes.
Les Français vont instinctivement au pouvoir; ils n'aiment point la liberté; l'égalité seule est leur idole. Or l'égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Chateaubriand

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