Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement professionnel

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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marco
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Re: Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement profes

Message non lu par marco » 30 janv. 2012, 22:56:51

bon c'est pas le tout mais : icon_mrgreen

http://www.youtube.com/watch?v=XIAiYGEJFNk
http://compte-a-rebours-francois-hollande.fr/
Le défaut du capitalisme c'est qu'il répartit inégalement la richesse; la qualité du socialisme c'est qu'il répartit la misère équitablement.

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mps
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Re: Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement profes

Message non lu par mps » 31 janv. 2012, 09:43:54

Quelle victimisation !

- un copain a une petite affaire de travail à domicile (encartage d'échantillons) : ils travaille avec une cinquantaine de personnes, toutes enseignants, qui produisent vite et bien 'parce qu'ils ont le temps".

- mon centre de fittness travaille, en journée, surtout avec des enseignants ou des retraités. Les autres travaillent et ne viennent qu'en soirée.

- club de tennis des environs : majorité de terrains couverts réservés avant 18 heures par des enseignants.

Et ne parlons pas de leurs 15 semaines de congé ni de leur absentéisme.

Ni de leurs sanglots sur leurs "préparations" : chacun sait qu'un prof de maths qui donne le même cours depuis 20 ans en a pour des heures, quotidiennement, à préparer sa matière icon_biggrin

Il n'en reste pas moins que beaucoup d'enseignants n'auraient jamais dû l'être, se font chahuter, et ne s'en sortent pas. Mais c'est un autre problème, celui de leur sélection.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par El Fredo » 31 janv. 2012, 10:40:17

Tiens tu habites en France maintenant ?
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Re: Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement profes

Message non lu par mps » 04 févr. 2012, 06:44:31

Non, mais je pense qu'il n'y a guère de différence ...

A moins que tu ne m'expliques que les profs français sont si peu doués qu'il leur faut 5 heures pour préparer le cours de demain ...
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artragis
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Message non lu par artragis » 04 févr. 2012, 07:25:35

C'est environ une demie heure pour les senior de préparation pour une heure de cours, et environ une heure pour les débutants (qui n'ont rien sur quoi se reposer).
De même "préparer le cours de demain" c'est vraiment de la courte vue, quand la plupart des profs préparent leurs cours une période à l'avance (1 mois et demi).
Quant à ton copain qui fait ceci ou cela, il n'est pas un cas général, merci de t'en souvenir. Des gens qui font du fitness sur leur temps libre il y en a plein, surtout en France où on est aux 35h (7h / j pour 5 jours, or comme ça tourne surtout sur du 8h, ça signifie que le 5ème jour on a droit à une demie journée de repos).
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Golgoth
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Message non lu par Golgoth » 04 févr. 2012, 08:10:18

EN France un prof ne peut pas travailler en plus sans l'autorisation du rectorat. Et le proviseur donne son avis.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Message non lu par mps » 04 févr. 2012, 09:03:01

Golgoth, quand il s'agit de travail à domicile, il s'effectue au nom d'un membre de la famille, et tout le monde s'y met.

Artragis, la préparation des cours varie essentiellement d'une matière à une autre. Pour prendre un cas extrême, le prof de gym ne fait pas deux heures de grimaces devant sa glace ...

Péparer ses cours plus d'un mois à l'avance n'a aucun sens :
- soit la matière ne change pas, et se récupère d'une année à l'autre ;
- soit est est liée à l'actualité, et une préparation de plus d'un mois doit la rendre rance.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par Golgoth » 04 févr. 2012, 09:05:36

Les 50 enseignants sont donc tous de la même famille et ne touchent pas de salaire ?
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Re: Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement profes

Message non lu par artragis » 04 févr. 2012, 10:21:55

- soit la matière ne change pas, et se récupère d'une année à l'autre ;
- soit est est liée à l'actualité, et une préparation de plus d'un mois doit la rendre rance.
Preuve, s'il en fallait de ta méconnaissance totale du métier de prof en lycée et collège.
->tous les trois ans les programmes changent
->tous les ans le niveau des classes changent obligeant le prof à revoir ses approches
->tous les ans des nouveaux outils pédagogiques deviennent à la mode, tant et si bien que les profs essaient de les utiliser

Oui presque toutes les matières se préparent un mois et demi à l'avance afin d'avoir une progression de cours bien cadrée. C'est un fait, point.

Pour ce qui est du prof d'EPS (on ne dit plus prof de gym depuis longtemps !!!), il a de plus en plus de travail at home. Entre les visionnages de cassettes des performances de ses élèves, les ajustements à faire par rapport au BO qui adore changer dans les nuances, et pour les profs de lycée les contraintes administratives quant au bac.
Certes ces enseignants là ont moins de travail à la maison que les autres, c'est pourquoi leur emploi du temps ne comprend pas 18 mais 21h... plus les heures sup.
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Re: Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement profes

Message non lu par mps » 04 févr. 2012, 11:55:16

Bref, c'est l'enfer ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par artragis » 04 févr. 2012, 13:42:41

impossible de discuter avec toi, tu es excessive, et tu n'écoutes pas les gens.
Ai-je dit que c'était l'enfer? non. Ai-je plaint les profs? non. J'ai juste rappelé qu'ils avaient (comme tout un chacun) du boulot et qu'il fallait le respecter. Et j'en ai profité pour t'expliquer comment les profs organisent une partie de ce travail et comment leur hiérarchie s'en tape complètement.
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Re: Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement profession

Message non lu par Nico37 » 02 sept. 2013, 21:09:37

mps a écrit :Bref, c'est l'enfer ?
Marseille : un enseignant se suicide mettant en cause l'évolution du métier AFP 02/09

Un professeur d'électronique d'un lycée marseillais a mis fin à ses jours dimanche, un geste qu'il a expliqué dans une lettre par son "incompréhension face à l'évolution du métier".

Agé de 55 ans, cet enseignant en série STI2D (Sciences et technologies industrielles et du développement durable) du lycée Antonin Artaud (13e) s'est donné la mort à son domicile, "à la veille de la pré-rentrée", relève le Snes-FSU dans un communiqué. Avant de se suicider, "il a diffusé une lettre d'explication à toute la communauté éducative, faisant un lien évident entre son acte et son incompréhension face à l'évolution du métier", a affirmé à l'AFP son collègue Alain Barlatier, par ailleurs militant syndical. " Il dit qu'il ne fera pas la rentrée et que quand on lira ce courrier, il sera mort. Nous l'avons reçu hier (dimanche, NDLR) en fin d'après-midi et le temps de chercher à le joindre, c'était trop tard " , a-t-il relaté.

(...)

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mordred
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Re: Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement professionnel

Message non lu par mordred » 03 sept. 2013, 16:39:13

Un gros problème quelque part; sûrement.
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).

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karoline
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Re: Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement professionnel

Message non lu par karoline » 03 sept. 2013, 23:23:28

On ne nous apprend pas grand chose sur les difficultés rencontrées par ce prof. Mais n'importe les difficultés, quand-même surprenant de mettre fin à sa vie pour des problèmes qui concernent seulement le mode d'exercice de son métier. Difficile à comprendre.

Nico37
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Re: Education nationale : 1 agent sur 7 en épuisement professionnel

Message non lu par Nico37 » 03 sept. 2013, 23:38:43

karoline a écrit :On ne nous apprend pas grand chose sur les difficultés rencontrées par ce prof. Mais n'importe les difficultés, quand-même surprenant de mettre fin à sa vie pour des problèmes qui concernent seulement le mode d'exercice de son métier. Difficile à comprendre.
Le 1 septembre 2013

De Pierre JACQUE Enseignant d'électronique

Objet : Evolution du métier d'enseignant.

A ma famille, à mes proches et à tous ceux que mon témoignage intéressera.

Je vous fais part de ma décision de ne pas faire la rentrée scolaire 2013. En effet le métier tel qu'il est devenu au moins dans ma spécialité ne m'est plus acceptable en conscience.

Pour éclairer ma décision je vous décris succinctement mon parcours personnel. Je suis devenu ingénieur en électronique en 1982 à l'âge de 24 ans. Ma formation initiale et surtout mon parcours professionnel m'ont amené à exercer dans la double compétence "hard" et "soft". Le métier prenant et difficile m'a toujours convenu tant que j'avais le sentiment de faire œuvre utile et d'être légitime dans mon travail. Passé la quarantaine la sollicitation de plus en plus pressente d'évoluer vers des tâches d'encadrement et le sort réservé à mes ainés dans mon entreprise m'ont incité à changé d'activité. En 1999 j'ai passé le concours du capet externe de génie électrique et j'ai enseigné en section SSI et STI électronique. Le choc pour moi fut brutal de constater la baisse de niveau des sections techniques en 18 ans passé dans l'industrie notamment pour la spécialité agent technique (niveau BTS ou DUT suivant les cas). Même si le niveau enseigné était bien bas de mon point de vue, ma compétence était au service des élèves et je me sentais à ma place. Une difficulté était quand même le référentiel applicable (le programme) datant des années 80, ambitieux pour l'époque et en total décalage avec le niveau réel des élèves des années 2000. Une réforme semblait souhaitable pour officialiser des objectifs réalistes et orientés en fonction des besoins du marché du travail.

Puis vint la réforme de 2010 mise en place par Luc Chatel et applicable à la rentrée 2011. Pour le coup, le terme réforme est faible pour décrire tous les changements mis en place dans une précipitation totale. L'enseignement des métiers est réduit à peu de choses dans le référentiel de 4 spécialités seulement qui constitue des "teintures" sur un tronc commun généraliste d'une section unique appelée STI2D qui rentre bizarrement en concurrence avec la section SSI. L'électronique disparait purement et simplement. En lieu et place il apparait la spécialité "Systèmes Informatiques et Numériques". Cela ne me pose pas de problème personnel, je maitrise bien le domaine et je l'enseigne même plus volontiers que les classiques problèmes de courant de diode ou de montages amplificateurs. Je me pose quand même la question de la compétitivité de notre pays dans le domaine industriel avec un pareil abandon de compétence. La mise en place de la réforme est faite à la hussarde dans un état d'affolement que l'inspection a du mal à dissimuler. Entre temps le gouvernement a changé sans que les objectifs soient infléchis le moins du monde ou qu'un moratoire soit décidé, ne serait-ce qu'à cause du coût astronomique de cette réforme. En effet il aura fallu réorganiser l'implantation de tous les ateliers de tous les lycées techniques de France, abattre des cloisons, en remonter d'autres à coté, refaire tous les faux plafonds, les peintures et renouveler les mobiliers. Ceci est fait à l'échelle du pays sans que la réforme ait été testée préalablement dans une académie pilote. Début 2011, l'inspection nous convoque en séminaire pour nous expliquer le sens et les modalités de la réforme ; il apparait la volonté de supprimer toute activité de type cours ce qui est la radicalisation d'une tendance déjà bien marquée. On nous assène en insistant bien que l'élève est acteur de son propre savoir, qu'il en est le moteur. Pour les spécialités, donc la mienne SIN entre autre, cela signifie qu'une partie conséquente de l'activité sera de type projet. A l'époque les chiffres restent vagues, il est question de 50% du temps au moins. La nature des projets, la façon de les conduire, la façon de les évaluer ne sont pas évoquées et les questions que posent les enseignants à ce sujet restent sans réponses, nous serons mis au courant après la rentrée de septembre. En attendant l'inspection nous fait entièrement confiance pour continuer comme d'habitude. Je fais remarquer qu'il ne faudra pas tarder car nous préparons les élèves au bac en deux ans et que la connaissance des modalités d'examens est incontournable rapidement après la rentrée pour un travail efficace, c'est-à-dire sans perte de temps. Lors de la réunion suivante, après la rentrée 2011, l'inspecteur répond un peu agacé à la même question "que notre travail c'est d'enseigner et que l'évaluation verra après" (sic). En attendant le travail devant élève est commencé et moi et mes collègues travaillons à l'estime. Le manque de matériel se fait cruellement sentir dans mon lycée, les travaux nécessaires ne seront faits qu'à l'été 2012. Lors d'une réunion aux alentours de février il nous est demandé pour la prochaine réunion d'exposer l'état d'avancement de la réforme et si possible les projets envisagés ou mieux déjà mis en œuvre. A ce moment je viens juste de recevoir un premier lot de matériel et je ne dispose du logiciel correspondant que depuis novembre. La pression amicale mais réelle pour commencer les projets va aller augmentant.

J'ai un groupe de 16 élèves et un autre de 15 dans une salle qui est déjà trop étroite pour recevoir proprement 14 élèves en travaux pratiques et avec un matériel réduit qui ne me permets qu'un choix très restreint de sujets. La phase passée en projet sera cauchemardesque pour l'enseignant et la fraction d'élèves sérieux. Le dernier mois de cette année de première sera passé en activités plus classiques. A la rentrée 2012 les élèves sont maintenant en terminale, j'ai les tables de travail prévues dans une salle provisoire de 80 m2 au lieu des 140 m2 prévus. Il est difficile de bouger, le travail en travaux pratiques reste possible et je couvre ainsi la partie communication réseau de référentiel au moyen d'un logiciel de simulation. Je ne dispose pas du matériel support. On me bricole une salle de 150 m2 à partir de deux salles de cours séparées par un couloir et j'attaque les projets dans ces conditions. Le couloir sera abattu aux vacances de février.

Pendant ce temps nous avons appris que la note du bac porterait uniquement sur le projet final est que la note serait constituée de deux parties égales, une attribuée par un jury en fin d'année suite à une soutenance orale avec support informatique, l'autre attribuée par l'enseignant de l'année au vu du travail fourni par les élèves. Les critères d'évaluation portent principalement sur la gestion de projet et la démarche de développement durable. Il est explicitement exclu de juger les élèves sur les performances et la réussite du projet. Ceci appelle deux remarques. La première est que les critères sont inadaptés, les élèves sont incapables de concevoir et même de gérer un projet par eux-mêmes. De plus la démarche de développement durable est une plaisanterie en spécialité SIN où l'obsolescence programmée est la règle. Comment note-t-on alors les élèves ? A l'estime, en fonction de critères autres, l'inspection le sait mais ne veut surtout pas que la chose soit dite. Du coup cette note relève "du grand n'importe quoi" et ne respecte aucune règle d'équité. Elle est attribuée par un enseignant seul qui connait ces élèves depuis au moins un an et compte coefficient 6 ce qui écrase les autres matières. Cela viole l'esprit du baccalauréat dans les grandes largeurs.
Je considère que ceci est une infamie et je me refuse à recommencer. L'ensemble du corps inspectoral est criminel ou lâche ou les deux d'avoir laissé faire une chose pareille. Cette mécanique est conçue dans une idée de concurrence entre les enseignants mais aussi entre les établissements pour créer une dynamique de très bonnes notes à l'examen y compris et surtout si elles n'ont aucun sens. Vous avez l'explication des excellents résultats du cru 2013 du baccalauréat au moins pour la filière technologique. Cela fait plus d'un an que je me plains à mon syndicat de cet état de fait. Pas un seul compte-rendu ni localement sur Marseille ni à un plus haut niveau n'en fait mention. Je suis tout seul à avoir des problèmes de conscience. Ou alors le syndicat est activement complice de l'état de fait, le responsable local me dis : "mais non Pierre tu n'es pas tout seul". En attendant je ne vois aucune réaction et ce chez aucun syndicat. Que penser ? Soit nous sommes muselés, soit je suis le dernier idiot dans son coin.
De toute façon je n'accepte pas cette situation. Je pense au niveau toujours plus problématique des élèves, autrefois on savait parler et écrire un français très convenable après 5 ans d'étude primaire. Aujourd'hui les élèves bachelier maitrisent mal la langue, ne savent plus estimer des chiffres après 12 ans d'études. Cherchez l'erreur. La réponse de l'institution est : "oui mais les élèves savent faire d'autres choses". Je suis bien placé dans ma spécialité pour savoir que cela n'est pas vrai ! Les élèves ne maitrisent rien ou presque des techniques numériques d'aujourd'hui. Tout ce qu'ils savent faire est jouer et surfer sur internet. Cela ne fait pas un compétence professionnelle. Les médias nous rabattent les oreilles sur la perte de compétitivité du pays en laissant entendre que le coût du travail est trop élevé. Cette présentation pèche par une omission grave. La réalité est que le travail en France est trop cher pour ce que les travailleurs sont capables de faire véritablement. Et là la responsabilité de l'éducation nationale est écrasante. Qui osera le dire ? J'essaye mais je me sens bien petit. J'essaye de créer un maximum d'émoi sur la question. J'aurais pu m'immoler par le feu au milieu de la cour le jour de la rentrée des élèves, cela aurait eu plus d'allure mais je ne suis pas assez vertueux pour cela. Quand vous lirez ce texte je serai déjà mort.

Pierre Jacque enseignant du lycée Antonin Artaud à Marseille

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