Qu'en pensez vous ?Après l'appel lancé dans Libération par une cinquantaine de personnalités mobilisées contre la déscolarisation des jeunes, LEXPRESS.fr revient sur ce phénomène communément appelé "le décrochage".
Qui sont les "décrocheurs"?
Ce sont des jeunes sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification. Ils ont abandonné les bancs de l'école à la fin de la scolarité obligatoire - à 16 ans- et n'ont pas de diplôme du second cycle. Au mieux, ils ont un Brevet. Selon le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, 223 000 lycéens sont sortis du système éducatif sans diplôme entre juin et octobre 2011, dont 160 000 ont été "perdus de vue". Selon l'INSEE, en 2010, cela représentait 12,8% des 18-24 ans. Les "décrocheurs" sont majoritairement issus de milieux défavorisés, tant économiquement que culturellement.
Est-ce un phénomène récent?
Depuis les années 1970, de nets progrès ont été constatés en terme de scolarisation. Ainsi, au sein d'une génération, la part des élèves déscolarisés de manière précoce a fortement diminué entre 1975 et 2005, passant de 25% à 6%. Mais depuis 2005, la situation ne s'améliore plus et on constate même une légère augmentation.
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le décrochage scolaire touche en moyenne 14% des jeunes dans l'Union européenne - avec un taux record pour le Portugal et l'Espagne, selon Eurostat. L 'Allemagne avec 11,9% de décrocheurs en 2010, fait légèrement mieux que la France (12,8%).
Quelles solutions ont été envisagées?
En 2009, le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait élevé la lutte contre le décrochage scolaire au rang de priorité nationale. Il avait alors lancé le plan "Agir pour la jeunesse". Depuis, 100 plates-formes locales dans 10 régions ont été mises en place afin de repérer plus rapidement les jeunes en situation de décrochage et de leur proposer une solution: apprentissage, formation, école de la deuxième chance... 16 établissements de réinsertion scolaire (ERS) ont permis d'accueillir 152 élèves depuis la rentrée 2010. Ces internats ont pour objectif de réinsérer les élèves au bout d'un an dans le système classique. Ils viennent compléter les dizaines de lycées dits alternatifs, tels les micro-lycées, lycées autogérés ou collèges expérimentaux.
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La lutte contre l'absentéisme a, elle aussi, été accentuée. La loi du 28 septembre 2010 renforce les moyens d'action des responsables de l'Éducation en cas d'absences répétées. L'absentéisme fait souvent partie des premiers indices du décrochage.
Quels sont les résultats?
Selon certaines voix critiques, ces initiatives (micro lycées, ERS, école de la seconde chance) concernent peu de personnes et sont très honéreuses. Selon l'afev (Association de la fondation étudiante pour la ville), il faut proposer des solutions globales pour prévenir le décrochage. L'association estime que ce phénomène est lié à l'échec scolaire. Pour elle, l'école ne doit plus être synonyme de "souffrance" (l'afev prône la suppression des notes), le collège doit être repensé comme le "prolongement de l'école primaire", et la filière professionnelle revalorisée.
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