artragis a écrit :Attention l'école (collège + fillières générales des lycées ET SEULEMENT CELLES LA) n'ont en aucun cas vocation à préparer à l'entreprise. Bien au contraire, une fillière générale ne prévoit pas de capacités professionnelles à la fin de son cursus, contrairement aux bac pros et technologiques. Maintenant là véritable préparation au monde professionel pour les lauréats généraux, ce sont les universités/grandes écoles/fac(simulées... désolé pour le jeu de mots)/IUT qui s'en chargent et on sort complètement du domaine de compétence de l'Education nationale.
Tout à fait d'accord. Cependant l'école ne doit pas se contenter d'aborder les sujets "scolaires". Former les jeunes, c'est aussi leur parler de la vie après et les préparer à s'y épanouir. L'entreprise fait partie du monde dans lequel vit le citoyen et on peut en parler sans idéologie de façon à éviter l'inquiétude face à l'inconnu. L'entreprise fait quand même partie de l'avenir de la plupart des élèves.
artragis a écrit :Ceux qui disent que les profs sont loin du monde du travail c'est que déjà leurs enfants sont dans une filière générale (S, ES,L) et qu'ils oublient aussi que prof est un travail (les plus prompts à l'oublier sont les médecin du travail).
Pour appuyer mon raisonnement je vais te donner quelques exemples qui viennent de mon expérience personnelle ou d'amis :
- Le prof : Je l'ai déjà assez dit, ma mère est prof. Capesienne à l'ancienneté elle n'a effectivement jamais quitté le système éducatif (mais comme mon père est profession libérale elle sait ce que c'est que quelqu'un qui ne peut pas compter ses heures). Professeur de SVT dans un collège privé qui ratisse très large côté recrutement des élèves(preuve que ce n'est pas réservé à "l'élite"), on lui demande toujours de traiter de plus en plus de sujets. Mais attention : approfondir un sujet est interdit. Les SVT ont été les premières à intégrer les "compétences" (avant on disait capacités), connaissance et mémorisation (en gros apprendre les leçons et les retenir), s'informer (lire), raisonner (si a alors b or a donc b), communiquer (écrire un texte clair et scientifique (usage de vocabulaire précis) faire un schéma, un tableau...). Tout ça pour dire que des schémas à mémoriser, il y en avait : système digestif, petite et grande circulation et même le nom et le placement des plaques tectoniques. Aujourd'hui, on sait que le coeur est une pompe. On ne peut plus apprendre aux élèves les deux circulations, ni meme les termes de ventricules et oreillettes alors qu'il est obligatoire de disséquer un coeur à deux ventricules pour montrer que le sang ne peut pas revenir en arrière...
Cet exemple se généralise de plus en plus aux autres matières. On favorise la diversité à l'approfondissement.
Tout d'abord, je ne mets pas en cause la bonne volonté des profs mais je mets en cause le système. Ta mère fait ce qu'on lui dit de faire. Cependant les profs ont aussi une influence sur la politique d'enseignement et surtout c'est eux qui enseignent. Il convient qu'ils prennent conscience des lacunes du système car il me semble qu'ils sont les mieux placés pour le faire évoluer.
Une petite histoire personnelle : j'étais dans un lycée privé dont la plupart des profs n'avaient jamais quitté le système de l'école. Cependant j'ai eu un prof de math qui m'a fait découvrir que ce n'était pas seulement une matière destinée à obtenir le bac. Ce gars était un ancien colonel à la retraite (un scientifique qui a passé sa carrière à travailler sur les armes ballistiques). Ce n'était peut-être pas le profil idéal pour l'académie, mais c'était le prof idéal pour des élèves scientifiques de 1ere. Il m'a donné la curiosité des maths et celle-ci ne m'a jamais quittée. Un prof qui n'a jamais quitté l'enseignement aurait fait son boulot parfaitement mais je doute qu'il aurait autant changé ma manière de voir les maths.
Au bout du compte, j'aurais un peu de mal aujourd'hui à calculer une intégrale, mais grace à lui je me sens capable de m'y remettre en cherchant un peu dans les bouquins. C'est de ça que je voulais parler lorsque je disais qu'il faut éveiller la curiosité des élèves au lieu de se borner à leur enseigner des bases.
artragis a écrit :
[*]Filière générale scientifique (anciennement bac S) : J'ai eu le bac S il y a maintenant un an (je vais entrer en deuxième année lundi). Avant dernière promotion avant le "nouveau programme" j'ai pu profiter d'un lycée qui m'a donné de réelles bases, autant dans la tenue d'un raisonnement (math, philo, SVT, physique) que dans la capacité à lire un texte (SVT, philo, français) et en comprendre le sens. J'ai eu la chance d'avoir un lycée qui se souciait beaucoup de l'orientation de ses élèves, ainsi en plus de réunions d'information, nosu avons eu des travaux dirigés, des recherches obligatoires et des témoignages multiples afin de connaître toutes les voies qui s'ouvraient à nous et surtout où elles menaient. On n'a menti à personne sur les filières à faible débouchés, sur les salaires possibles si on ne faisait pas une école parisienne etc. Mais effectivement, nous n'avions aucune expérience du monde professionnel. Et quelque part ce n'est pas grave. Job d'été, stages and co que nos études nous poussent à faire suffisent amplement à nous y plonger.
Tu viens de sortir de l'école et ça serait inquiétant si tu avais déjà tout oublié. Les stages and co, c'est mieux que rien mais c'est rès peu en réalité. Ce sont les profs qui devraient faire des stages and co : ça serait très profitable pour leurs élèves et aussi pour eux. Mais dans 10 ans tu feras le bilan et je pense que tu comprendras ce que je voulais dire.
En ce qui concerne les bacs pro, c'est peut-être mieux. Je ne les connais pas.
artragis a écrit :quant aux cours de morale, c'est de la crétinerie pure.
Tout à fait d'accord. L'école n'est pas là pour ça. Il vaudrait mieux enseigner des notions de droit ou de fonctionnement des institutions de la république et de l'état.