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Un Français, aujourd'hui professeur à l'Université de Columbia, propose de faire payer davantage les étudiants français issus de familles aisées.
La question sur les frais d'inscriptions universitaires pèsera- t-elle pendant la campagne présidentielle ? La conférence des présidents d'université se penche sur ce problème explosif depuis six mois par le biais d'un groupe de travail sur «les effets redistributifs du financement dans l'enseignement supérieur» : la question des droits d'inscription y est étudiée, autant que celle des bourses et des prêts.
Le rapport de l'Institut de l'entreprise (1) rendu public ce mois-ci va nécessairement nourrir leur réflexion. La France souffre toujours d'un sous-financement considérable de son enseignement supérieur malgré l'effort de remise à niveau budgétaire engagé par l'État ces dernières années.
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La solution ne pourra pas venir d'un accroissement supplémentaire des engagements financiers de l'État, du même ordre de grandeur par étudiant que les montants pratiqués aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, estime le chercheur. La différence est ailleurs : en France, la quasi-totalité des ressources des universités vient du budget de l'État ; aux États-Unis, c'est moins de la moitié dans les universités publiques, moins du quart dans les grands établissements de recherche à structure privée sans but lucratif. Pour rattraper l'écart, un effort considérable des ménages et des entreprises sera «indispensable».
La «quasi-absence de frais d'inscription fait problème.»
L'accès gratuit aux études universitaires a beau constituer un tabou majeur, sa remise en cause paraît «inéluctable à moyen terme», estime Pierre-André Chiappori. En l'état actuel, cette mesure a un effet redistributif au mieux très faible, au pire négatif : financée par l'impôt, elle bénéficie surtout aux enfants issus des classes moyennes supérieures, critique-t-il, «et peut difficilement se justifier par des arguments de bien public». Elle constitue un «handicap énorme» pour les établissements français, les privant de ressources considérables.
Jusqu'à 10.000 euros l'année
Le président d'une très grande université française remarquait ainsi récemment que des frais d'inscription de 2000 euros représenteraient pour son établissement des ressources supérieures à celles provenant du grand emprunt… Au lieu d'offrir gratuitement à tous un service qui profite surtout aux plus aisés, une logique redistributive bien comprise supposerait le paiement, par la grande majorité des étudiants issus de classes favorisées, de frais de scolarité significatifs, avance-t-il.
Ces derniers seraient assortis, le cas échéant, de possibilités d'emprunts à taux privilégiés conjuguées à une dispense au-dessous d'un certain seuil de ressources familiales et à un système de bourses beaucoup plus développé pour les étudiants issus de milieux réellement défavorisés. Ce système est inspiré du financement des universités américaines. (...)
(1) Réforme de l'enseignement supérieur : quelle place pour les entreprises ?
Retrouvez l'intégralité de l'article sur Le Figaro.fr : http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... ARTFIG0046…
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