Luc Chatel est un faux-cul. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le Figaro icon_mrgreenPass contraception : la volte-face de Luc Chatel
Luc Chatel, qui s'était fermement opposé, fin 2009, au kit contraceptif lancé par Ségolène Royal pour lutter contre les grossesses précoces en Poitou-Charentes, appuie un dispositif identique en Ile-de-France.
«L'Education nationale n'a pas à se substituer au planning familial, seul autorisé à prescrire des contraceptifs à un enfant mineur». C'est ainsi que Luc Chatel justifiait, en novembre 2009, son refus d'avaliser le projet de pass contraception voté par le conseil régional de Poitou-Charentes, présidé par Ségolène Royal. Un dispositif qui prenait la forme d'un carnet de chèques, comprenant des tickets pour une visite chez un médecin et chez un gynécologue et un bon d'échange en pharmacie pour un moyen contraceptif. Ces coupons devaient être distribués par les infirmières scolaires dans tous les lycées de la région.
Mais fin 2009, sûr de ses positions, Luc Chatel avait demandé aux proviseurs, par l'intermédiaire du rectorat de Poitiers, d'intercepter les colis contenant les fameux pass. En mars dernier, à l'issue d'une énième relance de la région, le rectorat avait de nouveau refusé d'autoriser la distribution des chéquiers dans les lycées.
L'initiative ressemble pourtant à s'y méprendre à celle que la région d'Ile-de-France a présentée mardi matin, en présence de… Luc Chatel. Et pour cause : le conseil régional francilien a consulté la région Poitou-Charentes pour élaborer son «pass santé contraception», qui est mis à la disposition de quelques 159.000 lycéens. Avec l'aval, donc, du ministère de l'Education nationale.
L'interdit du ministère bravé
En présentant ce dispositif, Jean-Paul Huchon a malicieusement rendu hommage à Ségolène Royal, qui, assume-t-il, a inspiré le projet francilien. Luc Chatel, lui, ne s'est pas étendu sur le sujet. Interrogé mardi matin sur RMC, le ministre de l'Education nationale a bien tenté d'expliquer pourquoi il soutient un dispositif en Ile-de France, qu'il interdit encore aujourd'hui en Poitou-Charentes. Sans convaincre. «La question posée par la région Poitou-Charentes était la bonne, mais la réponse n'était pas bonne», a assuré le ministre, qui estime notamment que le dispositif lancé par Ségolène Royal est trop restrictif et n'a pas été négocié avec les syndicats d'infirmières.
«Faux !», répond-on au conseil régional. «Nous avons travaillé pendant trois ans sur ce projet avant de le lancer. Nous avons consulté tous les partenaires», explique-t-on au cabinet de Ségolène Royal, qui insiste sur la tentative de récupération du ministère de l'Education. Pendant plusieurs mois, les pass contraception, interdits dans les lycées, ont été distribués chez quelque 1700 médecins généralistes gynécologues de la région. Mais, «puisque le ministre de l'Education nationale a donné son accord pour une diffusion d'un pass similaire en Ile-de-France, la région fera de nouveau parvenir le pass aux infirmières des lycées de Poitou-Charentes», indique le conseil régional. Et ce, sans l'autorisation du ministère.
(l'auteur de cet article a depuis été "promu" aux Iles Kerguélen pour un reportage sur la nidation des pingouins)