L'école en France : une souffrance pour les enfants ?

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 04 mai 2011, 12:09:00

Comme l'exemple doit venir d'en haut je complète aussi ta liste,que nos politiques donnent l'exemple.

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mps
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Message non lu par mps » 04 mai 2011, 17:39:00

Encore ce réflexe "c'est pas nous" ?

Qu'est-ce qu'un gosse sait de la politique, si ses parents ou ses profs ne cessent de déblatérer ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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FrauElke
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Message non lu par FrauElke » 05 mai 2011, 21:16:00

C'est une discussion très intéressante, car le constat est le même partout : enfants appartenant à un autre monde, le rôle majeur des parents et de leur entourage social, familial. Cependant il y a un point où je me pose la question suivante :
J'ai l'impression d'un fatalisme, qui n'aurait pas de solutions apparentes... Il a été mis en place des systèmes permettant de résoudre l'influence ( négative ) que la famille pourrait générer sur l'enfant, notamment l'omniprésence des services sociaux dans les familles déstructurées ou en grande détresse, la création de foyers, l'accueil par des familles ayant vocation à offrir un équilibre a l'enfant depuis le plus jeune âge, et une multitude de services offrant un panel considérable d'activités pour ces mêmes enfants. Comme a écrit Dou, on a cherché ailleurs, peut être pas assez, peut être pas au bon endroit...
De même, au constat de la violence à laquelle sont confrontés les enfants inéluctablement - avec les exemples désastreux cités ci dessus - je me pose la question de l'insécurité. On a voulu une politique sur la sécurité, on a cherché des solutions dans ce sens là...Enfin, le constat n'a que très peu évolué concernant les situations dans les écoles : les élèves laissés sur les bancs de l'échec, la division et la mise à l'écart, des systèmes de castes déjà crées très tôt. Et c'est de par ce constat que je justifie qu'il doit y avoir une réforme de l'école. Pourquoi l'école ? Par ce que c'est un lieu symbolique, c'est le lieu on l'enfant est en dehors de son univers familial tel qu'il soit, c'est le premier lieu où il est un être à part entière, futur citoyen, autre que l'enfant, c'est l'élève, c'est la première fois ou il sera amené à côtoyer autant de personnes de son âge à la fois et enfin où il pourra être amené a être récompensé et reconnu.


 "Les connaissances peuvent être d'un grand secours. C'était bien là la théorie de l'humanisme : connaître le monde et les hommes, pour se découvrir semblable à eux. Montaigne, déjà, se disait "citoyen du monde". Une tête bien pleine, donc bien faite, donc tolérante et modérée dans ses jugements. Le savoir, c'est l'école qui le transmet. "


Je suis bien d'accord, je ne remets pas en cause la vocation première de l'école. Mais ce que tu décris là, c'est à dire l'élévation par la connaissance et le savoir, aussi bien des esprits que hiérarchiquement et socialement, c'est une des valeurs mise en exergue par la V ème République où on se veut juger les gens par leurs qualités, facultés et valeurs, -idées farouchement défendues par De Gaulle-notamment en rupture avec les systèmes qu'on a pu connaître dans notre histoire, même si Jules Ferry a contribué à cette finalité pendant la 3 ème république.
Par conséquent, il me semblerait justifié que l'enseignement des autres valeurs y soit faites, et que l'éducation civique y trouve une place plus importante notamment dans les plus petites classes. Pourquoi comparer l'instruction de valeurs, à faire la morale ? A mon sens ces valeurs,ce sont les outils permettant l'intégration et l'action dans notre société. Cependant, je pense qu'il faut prendre garde aux dérives d'une école toute méritocratique...On voit où la peur de l'échec, et des mauvaises statistiques mènent. Enseigner pour enseigner n'a pas de sens, si on ne comprend pas pourquoi on le fait.


Ne t'indigne pas Dou, je ne critique pas le travail des enseignants, mais je pense à l'institution dans laquelle ils évoluent. Je crois à une évolution bénéfique par l'instruction civique et celle de nos valeurs républicaines. 
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dou
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Message non lu par dou » 05 mai 2011, 23:38:00

En fait, l'école a été réformée quand elle n'en avait pas besoin, dans les années 80. On a sapé la culture classique, dans l'idée de lutter contre les inégalités sociales. Mauvais calcul. Car depuis, cette culture, les enfants des milieux défavorisé en sont privés.
Je me méfie des réformes à tout va. Les grenouilles qui voulaient un roi.

Pour rester dans le sujet : on constate un problème de violence dans les écoles. Ne penses-tu pas que la question est plutôt sociale, et que si on ne porte pas le remède au bon endroit, l'école sera impuissante à juguler ce fléau ? Car, s'il y a de la violence à l'école (je parle des cas graves et excessifs qui sont malheureusement nombreux), c'est qu'il y a encore plus de violence à la maison.

La question de la violence est d'après moi liée à deux phénomènes : la frustration et l'exclusion. J'y vois deux réponses, l'intelligence et la communication. Tout cela est bien vague, certes, et ressemble à une gentille dissertation de lycéen. Mais je prépare les axes de ma réflexion.
En attendant il est tard et je vais me coucher (vive la bière bio totalement hors-sujet, j'assume). Celui ou celle qui voudra reprendre ma réflexion là où je l'ai laissée ou m'enfoncer carrément, qu'il se gêne pas. Demain, je serai en forme ! icon_biggrin

un artisan
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Message non lu par un artisan » 06 mai 2011, 09:31:00

J'ai un avis qui diffèrent un peu..La violence a la maison s'exprime le plus souvent ,pour les familles les plus défavorisées, par le sentiment ,plus que par la violence physique....
Les enfants ressentent ,la misère ,la détresse, incapable d'y faire face,ils entrent à l'école et cultivent le sentiment d'échec et d'exclusion ,obsédés qu'ils sont ,par une marginalité qu'ils cultivent inconsciemment. Ils s'adaptent , ne trouvent aucune oreille attentive à leur détresse , et passent dix ans si ce n'est moins à ne rien faire...
Gibet ,a abordé le social, il ne répond pas aux attentes globalement,les imp ,impro ,les assistantes sociales ,éducateurs n'ont pas la formation ni l'envie...
Un éducateur frais émoulu de l'ifts ,a une formation basée sur les lettres et non sur la psychologie ...Les institutions sociales ont un seul langage , les subventions et le fric, leurs priorités sont ailleurs ,que dans l'avenir de tous ces paumés qui hantent nos cités...Soigneusement ils entretiennent l'opacité tant sur les statistiques de réussite et pour cause,que sur les sommes gigantesques qu'ils brassent... Imaginons l'impact d'un éducateur de 23 ans sur le petit gilbert ou mohammed du coin...Un seul serait à même de l'écouter et d'être cru ,une personne sensiblement de l'âge de son père chômeur,une personne auquel il pourrait apporter un crédit et non à un branleur de l'âge de son frère présentement en tôle Un grenelle du social dans son ensemble d'avère nécessaire. 
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mps
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Message non lu par mps » 06 mai 2011, 10:49:00

Grrrr ... les trois derniers messages sont si intéressants, et ouvrent tant de sujets de débats que jene sais par où commencer.

Programmes scolaires "allégés", c'est à dire débarrasséz de toute référence culturelle sérieuse pour résoudre les inégalités. Résultat inverse du but poursuivi :
- le diplôme, généreusement octoyé, a perdu toute valeur.
-l'inégalité est plus forte,dans la mesure où tout ce qui est culturel dépend désormais de la famille :matière surabondante dansles calsses cultivées, néant chezles autres.

Violence. La violence n'existe pas ...il n'y a que des gens violents ! Il est significatif qu'on donne à ces manifestations un nom générique, comme si cela coulait des murs, "pour ne pas stigmatiser les violents".  Au contraire,il faudrait avoir l'honnêteté de les cibler, de les remettre sur loes rails s'il s'agit d'une cirse passagère, de les cofiner dans les nternats appropriés si lemal semble plus profond.

L'abondance de "prises encharges" dans les familles déficientes. J'y vois plutôt un effet favorable : l'enfant n'est plus seul à subir en silence,les parents désorientés peuvent être remis à l'heure, et cela évite les "placements" qui sont souvent des traumatismes irréversibles. reste à vérifier le taux de réussite.

Enfin,pour ceux qui s'emeuvent d'un système de castes, remettons les choses en perspective . 

L'égalité, ce sont  des possibilités égales pour tous, et non des résultats. Tous les gosses peuvent pratiquer un sport,mais peu iront aux JO ; tous les gosses peuvent jouer de la flute, mais peu se retrouveront dans les grandes salles de concert. Etc.

La "caste" (mot péjoratif indiquant des systèmes verrouillés et oppressifs) n'est pas le mot adéquat : il faut parler de ce qui est la base de l'insertion sociale de chaque individu : ses "in-groups". 

Tel viendra d'une famille de pêcheurs à la ligne, partagera avec ses copains une connaissance profonde du regae, ira dans une école publique à Alençon, sera habitué à prendre le potage à midi et sera un fervent chrétien : c'est au milieu de gens ayant un maximum de goûts similaires qu'il se sentira "bien".

Vouloir tout mélanger, quasi de force, pour tout uniformiser (au nom d'un inepte égalitarisme) est simplement abusif, ignare des règles sociologiques, et nie tout simplement le droit à la personnalité.
 



 
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Message non lu par un artisan » 06 mai 2011, 11:01:00

La réforme antérieure à 1980 ne visait pas l'égalitarisme ,cela partait exclusivement de certaines pressions. Les maths soient disants modernes ont fait leur apparition, absolument rien de moderne dans ce concept,car d'une part la pédagogie mathématique ne s'exerçait que sur l'algèbre et n'avait rien de révolutionnaire. Il n'en était pas de même sur le français et l'apprentissage de la lecture,avec l'abandon de procédé syllabique au profit de l'apprentissage par coeur d'ensemble de mots ,système qui perdure encore actuellement.
J'ai apporté mon soutien à mon petit fils ,quelle ne fut pas ma surprise de constater dans son livre de maths (CE2) de véritables monstruosités, toutes fausses dans la présentation autant que dans le raisonnement.. L'instit certainement conscient occultait tous les problèmes concernés...
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Message non lu par mps » 06 mai 2011, 12:47:00

icon_confused icon_confused icon_confused Même constat avec l'analyse logique ! On enroule des morceaux de phrases entiers, pus on tâhe de les disséquer en un série de "pas" pous tordus les uns que les autres !
Du coup, là oùn'imorte quel gosse de 8 ans repérait le verbe, le sujet, des compléments divers d'un coup d'oeil, ceux que 15 patouillent encore ! Un vrai casse-tête délirant.

Mais ce qui semblait une absurdité était en fait un "plan" : changer les maths et la grammaire pour que lesparents cultivés ne pussent s'y retrouverni aider leurs gosses, de tellesorte qu'ils soient tous égaux dans l'ânerie (confidence d'un ancien prof qui a participé à cette mise au point sordide)

Elle est pas belle, la vie ?
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Message non lu par Invité » 06 mai 2011, 13:10:00

mps a écrit : icon_confused icon_confused icon_confused Même constat avec l'analyse logique ! On enroule des morceaux de phrases entiers, pus on tâhe de les disséquer en un série de "pas" pous tordus les uns que les autres !Du coup, là oùn'imorte quel gosse de 8 ans repérait le verbe, le sujet, des compléments divers d'un coup d'oeil, ceux que 15 patouillent encore ! Un vrai casse-tête délirant.

Mais ce qui semblait une absurdité était en fait un "plan" : changer les maths et la grammaire pour que lesparents cultivés ne pussent s'y retrouverni aider leurs gosses, de tellesorte qu'ils soient tous égaux dans l'ânerie (confidence d'un ancien prof qui a participé à cette mise au point sordide)

Elle est pas belle, la vie ?
Je n'imaginais pas cela sous l'aspect machiavélique ,j'imaginais bêtement que cela ne découlait  que du désir de vouloir se mettre en avant..
Mon fils au lycée s'était vu répondre ,tu te demanderas à ton père ....Son prof à l'époque était un membre de l'équipe ,tout comme moi de hand ball...
Contrairement à ses deux soeurs ,il fut le seul à dédaigner poursuivre ,il ne m'a accordé qu'une filière débouchant sur un bac pro et basta...

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Message non lu par mps » 06 mai 2011, 14:30:00

Oui, moi non pous jen'avaisu que de labêtise dans cesprogrammes rénovés ...jusqu'à la révélation de"mon" prof ! icon_biggrin
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Message non lu par FrauElke » 07 mai 2011, 22:50:00

Pour rester dans le sujet : on constate un problème de violence dans les écoles. Ne penses-tu pas que la question est plutôt sociale, et que si on ne porte pas le remède au bon endroit, l'école sera impuissante à juguler ce fléau ? Car, s'il y a de la violence à l'école (je parle des cas graves et excessifs qui sont malheureusement nombreux), c'est qu'il y a encore plus de violence à la maison.

La question de la violence est d'après moi liée à deux phénomènes : la frustration et l'exclusion.



Je suis tout à fait d'accord, jcrois bien, qu'une réforme isolée de l'école n'apportera aucune solution sur le long terme.
C'est d'ailleurs le défaut que l'on peut constater dans les gouvernances qui se sont succédées, c.à.d des réformes trop isolées qui ne font qu'atténuer au lieu de résoudre.


Violence. La violence n'existe pas ...il n'y a que des gens violents ! Il est significatif qu'on donne à ces manifestations un nom générique, comme si cela coulait des murs, "pour ne pas stigmatiser les violents".  Au contraire,il faudrait avoir l'honnêteté de les cibler, de les remettre sur loes rails s'il s'agit d'une cirse passagère, de les cofiner dans les nternats appropriés si lemal semble plus profond.

L'abondance de "prises encharges" dans les familles déficientes. J'y vois plutôt un effet favorable : l'enfant n'est plus seul à subir en silence,les parents désorientés peuvent être remis à l'heure, et cela évite les "placements" qui sont souvent des traumatismes irréversibles. reste à vérifier le taux de réussite.

Enfin,pour ceux qui s'emeuvent d'un système de castes, remettons les choses en perspective . 

L'égalité, ce sont  des possibilités égales pour tous, et non des résultats. Tous les gosses peuvent pratiquer un sport,mais peu iront aux JO ; tous les gosses peuvent jouer de la flute, mais peu se retrouveront dans les grandes salles de concert. Etc.

La "caste" (mot péjoratif indiquant des systèmes verrouillés et oppressifs) n'est pas le mot adéquat : il faut parler de ce qui est la base de l'insertion sociale de chaque individu : ses "in-groups".  

J'ai exprimé le mot "caste" justement dans ce sens là, le sens originel, en ne prenant pas en compte la notion des privilèges qui peuvent être perçus avec ce mot. Il s'agit d'un système social qui reste fermé. Et mon constat était le suivant : on constate que des enfants issus de famille les plus pauvres, restent, enfermés, dans leur milieu d'origine, et l'Ecole ,comme l'exprimait Dou, qui malgré sa vocation première ne permet plus l'intégration et l'élévation sociale par le savoir.
Et, bien sûr, que l'égalité, ce n'est pas des résultats. Mais ça, c'est aussi le constat que serait un trop plein de méritocratie.



Tel viendra d'une famille de pêcheurs à la ligne, partagera avec ses copains une connaissance profonde du regae, ira dans une école publique à Alençon, sera habitué à prendre le potage à midi et sera un fervent chrétien : c'est au milieu de gens ayant un maximum de goûts similaires qu'il se sentira "bien".

Vouloir tout mélanger, quasi de force, pour tout uniformiser (au nom d'un inepte égalitarisme) est simplement abusif, ignare des règles sociologiques, et nie tout simplement le droit à la personnalité.

 Je pense pas que le droit à la personnalité soit le passe droit à la reconnaissance de valeurs propre à une société. L'apprentissage uniforme de certains points, n'exempt personne de son libre arbitre et de l'expression de sa personne. C'est de par l'apprentissage de méthodes et de contenus uniformes, que l'on développe sa raison. De même l'autorité à l'école permet l'égalité. Mais je suis d'accord, l''inepte égalitarisme c'est de croire, qu'on a vocation à être Egaux ("semblables en nature, et en qualité"), mais ce n'est pas à quoi on oeuvre actuellement, on est dans l'égalité comme valeur républicaine, l'égalité effective face à nos lois et nos droits et devoirs. Cela est le fil d'Ariane des premiers enseignements, et en se méprenant sur l'Egalité, on dérive vers l'autoritarisme.
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