L'école fragilisée par le communautarisme

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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Pascale
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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par Pascale » 05 mars 2012, 12:05:53

C est une raison pour lesquelles je ne pourrais revivre en France, l école.
Mes gamins sont des privilégiés.
Ils étudient au lycée français, et pas question que les cours soient perturbés.
Piscine pour tout le monde fille et garçon
et pas de chahut dans les classes.
- Tu sais qui je suis ?
- Une débauchée, luxurieuse, corrompue, déréglée, voluptueuse, immorale, libertine, dissolue, sensuelle, polissonne, baiseuse, dépravée, impudique, vicieuse...
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lyly
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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par lyly » 05 mars 2012, 12:20:13

Ma gamine va dans une école " française " et tout va très bien. mais c'est une école de campagne on va dire ^^.
Les parents se connaissent et gardent une proximité bien claire avec la vie scolaire de leur enfant sans pour autant attendre que les enseignants fassent tout le travail.

Dans cette école, les plus gros conflits entre gamins auraient une tendance à relever les différences sociales plus que religieuses.
Mais c'est aussi le devoir des parents de bien éduquer leurs gosses tout en les laissant voir " par eux même" , ce qu'est la réalité.
[hr]


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Bocian
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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par Bocian » 05 mars 2012, 13:47:11

Cet article de "Marianne" me paraît curieux, bien caricatural sinon suspect à plus d'un titre.

De là à imaginer que "Marianne" ne surfe à son tour sur la mode du moment (i.e : prétendre que "bougnoules basanés d'origine étrangère, et de culture arabo-musulmane de surcroit" = "gros vilains d'islamistes barbus potentiels") pour essayer de vendre du papier...

Un article où - à coup de témoignages visiblement surjoués (et - somme toute - souvent assez peu crédibles) - beaucoup semblent ainsi souhaiter se faire "mousser" : notamment en disant un petit peu n'importe quoi, tant sur leurs propres pratiques pédagogiques (bien évidemment excellentes) que sur leurs vilains collègues (évidemment démissionnaires...).

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J'aimerais bien savoir dans quelles classes ont disserte ainsi de la théorie de l'évolution (en collège ?!) : en prétendant que l'homme descend du singe (ce qui n'est pourtant - factuellement - pas ce qu'en disent aujourd'hui, exactement, les scientifiques...) et qu'il faudrait absolument "y croire" (alors même qu'il ne s'agit pourtant jamais là que d'une théorie scientifique, pas d'un dogme religieux...).

Nb : Entre maîtriser les contenus scientifiques, comprendre la logique d'une théorie scientifique en ses hypothèses, savoir en exposer clairement les ressorts, et y "croire" au sens littéral du terme : y'a de la marge.

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J'aimerais bien savoir dans quels établissements on dissèque des coeurs de porcs (et surtout pas de boeufs ?!).

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J'aimerais bien savoir dans quels établissements les élèves boycotteraient (sans jamais être sanctionnés par l'administration ?!) les cours d'histoire sur la naissance du christianisme (parce que les élèves seraient d'une toute autre religion...), les cours de biologie (parce qu'on y parlerait de sexualité, ou de la théorie de l'évolution...), les cours de musique (parce qu'on y entend des chants profanes...) ou ceux de dessin (parce qu'on doit y reproduire des visages humains...), voire d'EPS (car on y voit les courbes aguichantes / aguicheuses de ses camarades ?!).

En l'occurrence : que fait l'administration ?!

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Que le conflit israélo-arabe (ou la shoah) (ou l'esclavage) (ou la guerre d'Algérie) soient (entre autres...) des sujets effectivement difficiles à enseigner, il me semble que c'est parfaitement... normal : ne serait-ce que compte tenu du caractère passionnel des événements en soi - relativement récents de surcroît (et encore frais dans les mémoires familiales...) - et de la difficulté d'avoir un "point de vue" qui - bien qu'aussi objectif que possible - puisse en effet plaire à absolument tout le monde...

C'est sûr qu'il est beaucoup plus difficile de déclencher une polémique en classe - et d'y soulever les passions adolescentes - en évoquant la construction des pyramides, les obligations réciproques du système féodo-vassalique, la révolution industrielle des XVIIIe-XIXe siècles, la construction du palais de Versailles, ou les institutions d'Athènes au temps de Périclès (quoi que...). Tous sujets qui sont pourtant au(x) programme(s)...

Quoi que : je suis sûr qu'on pourra toujours très bien trouver - et ce, dans n'importe quel établissement de France et de Navarre - quelques mauvais sujets (parents revendicatifs compris) toujours prêts à essayer de foutre le bordel en cours (ou au collège) sous n'importe quel prétexte :

Quand (en 6e) on parle de l'Egypte et de ses dieux bizarres à têtes de bestioles, quand Romulus estourbit son frère (en 6e), quand Caracalla accorde la citoyenneté aux barbares de l'Empire (qui, dans le même temps, se claquemure derrière le limes...), quand l'Occident chrétien part en Croisade (en 5e), quand Jeanne d'Arc entend des "voix" ou pas (en 5e), quand Christophe Colomb part pour les Indes les Amériques (bientôt suivi des conquistadors, et avec plein de microbes...), quand on étudie en cours les guerres de Religion du XVIe siècle (si jamais on arrive à boucler le programme...), ainsi que la "Monarchie absolue de droit divin", la différence entre art baroque et art classique, la Révolution française, la Terreur et les guerres de Vendée, les responsabilités de la France dans le déclenchement de la Grande guerre, les mutineries, le génocide arménien, le Traité de Versailles (diktat ou pas ?!), la personnalité de Pétain (gâteux cacochyme et fan de Salazar, ou pas ?!) ou l'arrivée du général de Gaulle au pouvoir en 1958, et que sais-je encore...

Bref : l'Histoire est - de toute façon - une matière difficile à enseigner, sans être tôt ou tard imprécis, caricatural, voire inexact. Inutile d'en rajouter, peut-être...

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J'aimerais bien savoir dans quels IUFM (pour ce qu'il en reste...) et dans quels établissements scolaires..., quels formateurs, quels IA-IPR, et quels personnels administratifs ou de direction auraient ainsi "conseillé" (?!) à certains jeunes enseignants de "zapper" (sic) les "sujets qui fâchent", et conseillé à ces enseignants de "ne pas suivre le programme !"

Ou dans quels établissements, quels enseignants se permettraient ainsi de dire aux élèves ce qu'ils ont envie d'entendre, ne serait-ce que pour acheter "la paix sociale" à ce prix...

*****************************

La bonne blague du jour : où l'on apprend qu'il est absolument gravissime d'avaler de l'eau durant le Ramadan...

Où l'on apprend que des collégiens "désertent massivement la piscine en période de ramadan par crainte d'avaler de l'eau par inadvertance". Alors là, c'est vraiment n'importe quoi : comme si on n'avait pas le droit d'avaler de l'eau pendant le Ramadan. Franchement, de qui se moque-t-on ?!

Quant à Valentin, professeur de sport en région parisienne : "Il m'est difficile de faire la différence entre ce qui relève de la pression religieuse et du simple prétexte pour sécher la piscine". Sans déconner ?! Dîtes moi : il est naïf, complètement ignorant ou juste complètement c.., Valentin ?! (quant à vouloir "sécher la piscine", au passage : humour involontaire, mais amusant tout de même...).

Plus sérieusement : les seuls élèves qui devraient être autorisés à ne pas aller à la piscine (ou en cours d'EPS) devraient seuls être ceux disposant d'une dispense médicale. Ou alors qu'on propose dans cet établissement des activités sportives à la carte (et pas seulement piscine ou gym) ; mais alors avec un choix d'activités possibles pas seulement pour quelques "privilégiés" : pour l'ensemble des élèves.

*****************************

Dans cette affaire comme dans la plupart des autres, il est compliqué de distinguer ce qui relève de l'obscurantisme à caractère religieux et de l'ordinaire "bordélisation".

Ou, bien au contraire, extrêmement simple...

Ce qui est inquiétant, c'est aussi de constater à quel point les profs sont laissés livrés à eux-mêmes par leur hiérarchie.

En effet : tout ces problèmes relèvent moins de l'analyse culturelle (i.e : savoir absolument à quelles religions, quelles cultures voire quels courants politiques se réfèrent nos "ouailles" en classe...) que de l'absence de volonté administrative et politique de faire en sorte que l'école puisse fonctionner à peu près correctement.

Religions des uns ou des autres mises à part : rien de tout ceci n'arriverait si seulement le système scolaire était vraiment capable de se faire respecter de certaines franges du grand public.

Le problème n'étant pas que le "système scolaire" dans son ensemble rencontrât de nouvelles difficultés, liées à quelques "nouveaux publics" (ceux-là et celles-là, le système scolaire devait fatalement les rencontrer un jour ou l'autre ; et ça, ça devait arriver tôt ou tard...). Mais qu'il eut renoncé à y répondre par la seule réponse possible : la fermeté, afin de pouvoir poursuivre efficacement sa mission.

S'il n'y avait pas de problèmes de chômage et d'orientation scolaire : pour l'élève majeur qui sècherait volontairement ses cours, sous quelque prétexte que ce soit (à l'image des motifs soulevés plus haut...), la seule punition "audible" que ce soit, ce devrait être un bon coup de pied dans le derrière. Et au revoir.

Et - pour les plus jeunes - s'il n'y avait pas l'obligation de scolarisation (et la crainte de laisser ces jeunes gens dans la rue...) les familles devraient être responsabilisées et s'entendre enfin dire des choses à peu près fermes :

Si elles ne sont pas contentes du contenu des programmes, de la pédagogie mise en oeuvre par les enseignants, bref : de la qualité de l'enseignement produit dans leur établissement de référence (et des règles qui y règnent...), elles n'ont qu'à changer de crémerie. Et, en attendant quelque meilleur avenir dans quelque hypothétique autre dimension, elles doivent s'y soumettre sans se croire autorisées (individuellement ou en formant des "associations de consommateurs", en veux-tu, en voilà...) à pouvoir aller pleurnicher jusqu'au Rectorat (comme ça se fait) ou (comme ça s'est vu...) jusque dans les jupes de leur Député. Point.

*****************************

Quant à "la religion dans les cantines", il me paraît normal (autant pour satisfaire tous les publics que par souci de diversité diététique...) qu'il y ait, chaque jour, au moins deux plats de résistance (i.e : au moins deux "viandes" ou équivalents, sinon au moins deux "légumes" ou "accompagnements" différents...) proposés aux élèves et personnels.

Et ce, vendredi compris (jambon ou pas, et poisson compris). C'est d'ailleurs ce qu'il m'a été donné de voir, de mes yeux vus et par moi-même, dans d'innombrables établissements scolaires, lors de ces dix dernières années.

Nb : il me paraît tout de même curieux que certains prétendent (comme ici, quelques posts plus haut...) qu'on ose supprimer le poisson du vendredi des uns, pour le simple plaisir de les emmerder j'imagine (par esprit laïcard intégriste mal placé, je suppose...) tout en faisant preuve, dans le même temps, d'une invraisemblable complaisance à l'égard des autres.

De tels comportements de... "favoritisme" (?!) ne correspondant en fait à absolument rien de ce que j'ai pu observer sur le terrain ; où - je tiens à rassurer tout le monde - le "steack haché (hallal ?!) sur son lit de coquillettes" et les "carottes rapées-vinaigrette (moutardée)" sont absolument dégueulasses pour absolument tout monde (et ce, sans distinction de race, ni de religion...).

En revanche, il me paraît assez déloyal - voire relativement malsain - de (prendre plaisir ?!) à propager de telles rumeurs. Mais ça, c'est le fruit du communautarisme : à force de laisser entendre qu'il puisse en effet exister des statuts personnels particuliers, cela ne peut créer que des jalousies (et rendre possible de telles mesquineries...).
Modifié en dernier par Bocian le 05 mars 2012, 15:47:41, modifié 1 fois.

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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par Golgoth » 05 mars 2012, 15:32:49

Les propos des enseignant me paraissent moi aussi très caricaturaux et surjoués. Il serait plus intéressant de voir précisément où il y a des problèmes de revendication de ce genre.

Perso j'ai enseigné deux ans dans une ZEP avec 90 % d'élèves musulmans et je n'ai jamais eu aucun soucis de ce genre. Le seul truc qui posait problème c'était la fatigue du Ramadan.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par Pascale » 05 mars 2012, 16:34:52

Bon on va être tranquille pour ce qui est du Ramadan pendant un bon moment.
- Tu sais qui je suis ?
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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par Nombrilist » 05 mars 2012, 19:12:42

Marianne a souvent tendance à tordre les faits pour tenter de prouver une idée préconçue. Ils veulent vendre du papier, c'est tout. Les journalistes de Marianne sont très mal vus dans la profession.

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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par pwalagratter » 05 mars 2012, 19:20:06

En même temps les français ont bien sû faire lorsqu'ils embauchaient voire contraignaient des musulmans dans les armées coloniales et qu'ils devaient les nourrir.
Pourquoi c'est devenu un problème ?

ah le comble Brigitte Bardot
http://www.liberation.fr/societe/010123 ... r-le-halal

.

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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par johanono » 05 mars 2012, 19:44:50

Marianne peut difficilement être soupçonné d'avoir des sympathies pour l'extrême-droite. Dans l'article, ils citent le récent rapport du Haut conseil à l'intégration, également évoqué dans l'article du Figaro que j'avais posté. Le HCI : des extrémistes de droite ?

Bocian
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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par Bocian » 05 mars 2012, 20:58:33

Franchement, je ne sais pas ce qui fragilise le plus l'école, entre :

-1- La pression sociale sur l'école, qui condamne l'école à n'être qu'un lieu de sociabilité, au détriment de ses missions fondamentales essentielles (i.e, pour mémoire : de transmission des savoirs et de diffusion de la culture dans la société ; de formation intellectuelle, civique et sociale du citoyen ; et de formation technique et pratique du futur professionnel...).

-2- La pression consumériste (on veut assurément des diplômes, certes : mais pas forcément des efforts scolaires qui vont avec...),

-3- La veulerie démagogique de bon nombre de ses cadres administratifs ...

-4- Et - en effet - certaines tentations communautaristes (mais si elles existent, ne sont-elles pas marginales ?! et si elles portent parfois quelques fruits, n'est-ce pas de la faute de certains acteurs de la communauté éducative ?!).

C'est bien joli de s'agacer (via ce qu'en dit le HCI) du fait que certains élèves sèchent les cours, ou mettent le bazar en classe (notamment et par exemples...) pour des motifs ou des prétextes "communautaires". Mais se rend t-on bien compte que bien plus encore d'entre nos élèves sèchent les cours ou mettent le bazar en classe sans avoir pourtant néanmoins besoin de s'encombrer de ce genre d'excuses ?!

Dans un cas comme dans l'autre (que les cours soient séchés, ou perturbés, pour des raisons X ou Y, communautaires ou autres...) on retrouvera toujours le seul et unique cancer qui, véritablement, ronge le système : comme un petit quelque chose d'une sorte de "démission éducative" collective qui m'échappe.

Cela étant dû au fait que nous avons là un système scolaire mal formaté, en profonde inadéquation avec la demande sociale, dont la prétendue "démocratisation" - effectuée dans le dénigrement des enseignants - n'a pas été accompagnée des moyens pourtant nécessaires pour en rendre possible la réussite ; un système scolaire dont on a du mal à se résigner que la mission première soit finalement d'être une sorte de gare de triage, un lieu de sélection par l'échec et un outil de gestion des flux démographiques.

Pourtant c'est - là, et nulle par ailleurs - la principale cause de fragilisation de l'ensemble du système. Tout le reste en découle : avec ces petites et grandes incivilités diverses et variées (communautaires parfois, mais certainement pas la plupart du temps...). Quant à la prétendue "menace communautaire sur l'école" en ses différents aspects, ce n'est là qu'un symptôme d'un mal beaucoup plus global (mais certainement pas la "maladie" en elle-même...).

Tout ce passe dans ce pays comme si on ne voulait pas regarder les vrais problèmes en face, toujours prêt à rechercher des diversions, des excuses ou des boucs émissaires. Sauf que les dysfonctionnements les plus criants du système scolaire aujourd'hui ne viennent pas de là d'où certains voudraient absolument nous dire qu'ils viennent.

Mais, dans un système en crise et en perte de repère moral - comme sur un organisme affaibli et démuni de toute protection - il est bien clair qu'en plus du "mal" initial pourtant bien plus dévastateur peuvent se déclarer bien d'autres infections plus locales, diverses et variées (dont sont certains épiphénomènes "communautaires"). Où il ne faudrait néanmoins pas confondre l'essentiel et l'accessoire, le fondamental et l'anecdotique, le principal et le secondaire.

Or, cette menace "communautaire" tant agitée par certains (au risque de stigmatiser ainsi injustement des populations entières, souvent non coupables de ce qu'on leur reproche...) est de cet ordre second : accessoire, anecdotique, secondaire.

Ce n'est pas là le problème le plus fondamental qui perturbe aujourd'hui la bonne marche du système scolaire. Même si (petit souci dans un contexte déjà difficile, et petite crisette - une de plus - se greffant sur l'énorme crise systémique...) ça n'arrange en effet guère le tableau d'ensemble, évidemment.

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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par johanono » 05 mars 2012, 22:55:41

La pression sociale, la pression consumériste, la veulerie des dirigeants, sont des vrais problèmes, que je ne nie absolument pas. J'ai posté assez souvent sur ces questions, je te renvoie également aux fils que j'ai pu ouvrir à ce sujet par le passé.

Ca n'empêche pas qu'il y a un problème lié à la "diversité" de la population accueillie dans nos écoles. Ce n'est quand même pas compliqué à comprendre : quand vous avez, dans une école, une majorité d'élèves dont les parents ne parlent pas français, une majorité d'élèves à qui les parents inculquent des croyances religieuses ou historiques totalement contraires à nos valeurs, quand vous avez, dans une école, une majorité d'élèves qui ne se sentent pas français et cultivent un sentiment d'appartenance plus fort à l'égard du pays d'origine qu'à l'égard de la France, alors forcément, le rôle des profs, le rôle de l'école, devient beaucoup plus compliqué. On glose souvent sur les mérites du système scolaire finlandais, mais il ne faut pas oublier que ce système accueille une population moins "diversifiée" que la nôtre.

Je n'invente rien, de nombreux profs ont fait ce témoignage. Lire ceci, par exemple :

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2010/03 ... -vero.html

Les revendications communautaires ne sont qu'un aspect du problème, mais elles sont un aspect non négligeable, auquel il faut apporter une réponse.

Et en effet, la "démission éducative" que tu cites est peut-être le dénominateur commun à ces différents problème auxquels l'école est confrontée.

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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par Bocian » 06 mars 2012, 10:51:13

Sauf que, ayant eu l'occasion de travailler dans des établissements classés ZEP aux publics en effet multiculturels, je peux t'assurer que les élèves les plus chiants qu'on y rencontre ne sont pas nécessairement ceux dont tu dis qu'ils soient ''portés à l'être'' par leur culture ou nationalité d'origine.

En fait, y' a pas de règle. Y'a des "Gaulois" très chiants aussi. Qui sont d'ailleurs souvent bien plus nombreux que les petits "Turcs" - par exemple (plutôt bien éduqués et très cadrés par leurs parents, pour ce que j'ai pu en voir...).

Prétendre que les "néo-français" de fraiche date seraient - par tropisme - forcément portés à être "déloyaux" à l'égard de la République, je trouve ça tout de même assez dégueulasse. Mais voilà une remarque tout de même assez cocasse quand on songe que cette critique émane de "Gaulois de souche" : peuple extraordinairement discipliné et formidablement respectueux de l'autorité sous toutes ses formes, comme chacun sait.

Des revendications "multiculturalistes" ? Rien qui ne puisse se régler par une bonne dose de bon sens (prévoir deux plats de résistance à midi ; bien réfléchir à la composition des équipes pédagogiques, des classes et/ou des emplois du temps...) sans que cela coûte trop cher.

Des problèmes de chahuts et d'indiscipline, d'élèves qui sèchent les cours sous prétextes divers et variés ? Rien qui ne puisse se régler par une application stricte et ferme des règlements intérieurs.

Mais faut-il encore qu'il y en ait la volonté.

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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par El Fredo » 06 mars 2012, 17:46:05

Bocian a écrit :Prétendre que les "néo-français" de fraiche date seraient - par tropisme - forcément portés à être "déloyaux" à l'égard de la République, je trouve ça tout de même assez dégueulasse. Mais voilà une remarque tout de même assez cocasse quand on songe que cette critique émane de "Gaulois de souche" : peuple extraordinairement discipliné et formidablement respectueux de l'autorité sous toutes ses formes, comme chacun sait.
:ok:

Dans le collège de ma fille aînée, les pires fouteurs de bordel sont de bons petits gaulois bien de chez nous. A contrario mes filles ont des petits camarades d'origines "diverses" qui ne posent aucun problème tant sur le plan scolaire que disciplinaire.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par johanono » 13 sept. 2012, 13:11:08

A Bordeaux, un professeur vient à son tour de goûter aux charmes de la diversité :
Bordeaux: un prof agressé par un élève

Un professeur a été agressé par un de ses élèves, hier après-midi au lycée Trégey à Bordeaux-Bastide, rapporte le quotidien Sud-Ouest.

Selon le proviseur du lycée professionnel, Dominique Margueritat, le différend s'est présenté pendant un cours au cours duquel le débat a porté sur le "modèle politique du pays d'origine de l'élève, le Maroc". "L'élève voulait approfondir cette question, le professeur, jeune et expérimenté, a refusé et il lui a demandé d'arrêter en lui disant que s'il continuait, il appellerait son père. Ce qui a mis l'élève en colère, ce n'est pas une question de laïcité ou d'islam", a assuré le proviseur. Selon une source proche de l'enquête en revanche, élève et enseignant auraient divergé sur "certaines personnalités du monde arabe".

Le ton est très vite monté et l'élève s'en est pris, dans un premier temps, au mobilier de la classe. Les autres élèves ont alors été évacués et le lycéen a été convoqué chez le conseiller principal d'éducation. Très énervé, il s'en est aussitôt pris au mobilier en apprenant que ses parents avaient été avertis de l'incident. En sortant du bureau, il a croisé le professeur, l'a roué de coups et lui a distribué des gifles avant de s'en prendre à une surveillante qui tentait de s'interposer, selon la police.

L'étudiant de ce lycée de 700 élèves doit faire l'objet d'une comparution dans les prochains mois devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour violences sur personne chargée d'une mission de service public et dégradations.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/ ... -eleve.php

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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par mps » 13 sept. 2012, 16:09:16

Je regrette d'avoir deleté un long article écrit par des professeurs liégeois, sur la monstruosité des écoles actuelles.

A tel point qu'une grosse société d'assurances bien implantée dans la région a lancé une assurance "academia", pour couvrir les professeurs contre les atteintes à leur personne et à leurs biens. Malgré le coût assez élevé de cette assurance, 68 % des enseignants de Liège y ont souscrit : chaque jour, des profs se font démolir à la sortie des cours, ou retrouvent leur voiture massacrée pour "venger" une remarque ou un mauvais point.

Tout cela avec la bénédiction d'une municipalité béate, qui loue la multiculturalité et chante "tout va très bien, Mme la Marquise".
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

PatJol
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Re: L'école fragilisée par le communautarisme

Message non lu par PatJol » 16 sept. 2012, 09:33:17

L'école n'est pas le problème, l'école est le symptôme.

Le symptôme d'un communautarisme qui monte dans les quartiers "populaires". Quand ils ont été construits c'était pour loger les Français qui vivaient dans des bidonvilles depuis la guerre, puis ils ont accueilli tous ceux qu'on ne savait pas où loger.
Et dernièrement les cités sont la cible de purifications ethniques : une ethnie décide de mettre la main sur un quartier, alors elle fait pression sur les habitants et les commerces pour qu'ils partent et pour les remplacer par les leurs.

C'est du vécu par les habitants de Villiers-le-bel, paisible banlieue trustée par les Kurdes.
Dans une discussion, le difficile, ce n'est pas de défendre son opinion, c'est de la connaître.
André Maurois

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