Camille a écrit : ↑14 oct. 2022, 11:54:18
On ne parle pas de croix chrétienne ou de kippa, mais de vêtements "ethniques". Bon courage pour prouver le caractère intrinsèquement religieux de ces vêtements, qui pour nombre d'entre eux existaient avant la civilisation islamique.
Effectivement, il peut y avoir des difficultés d'interprétation quant à la question de savoir si tel vêtement est ethnique ou religieux ou non. D'où l'idée que l'uniforme règlerait bien des difficultés.
Mais par principe, est-ce que ça te choque, oui ou non, si chacun arrive au lycée avec une tenue manifestant un signe d'appartenance ethnique ou religieuse ? Manifestement, non. Moi, ça me choque, car ça ne correspond pas à l'idéal d'assimilation que j'ai pour la société française.
Quant à Samuel Paty, que tu cites dans ton précédent message, il s'est fait tuer au nom de l'islam. Comme le père Jacques Hamel. Comme les journalistes de Charlie Hebdo. Comme Arnaud Beltrame. Comme Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider. Comme toutes les victimes des attentats du 13 novembre 2015 et du 14 juillet 2016. Jusqu'à preuve du contraire, c'est l'islam qui tue, en France, pas l'extrême-droite.
Au-delà de l'idéal d'assimilation que j'ai mentionné, il y a aussi, chez moi, des préoccupations sécuritaires.
Donc non, un signe d'appartenance à l'islam, ce n'est pas neutre, pour moi.
pierre30 a écrit : ↑14 oct. 2022, 08:03:50
Il y a peut être de incitations de la part des mouvements communautaristes comme les frères musulmans, mais interdire de s' habiller comme on le veut ne mène qu'à amplifier le mouvement. Surtout lorsque ça concerne des jeunes.
Est ce que l'interdiction du foulard dans certains lieux a reduit cette pratique ? Allons nous interdire la djellabah aux retraités qui papotent dans leur quartier ?
Cette obsession à contrôler les humeurs des gens est contre productive. A force de stigmatiser elle enferme des gens dans une identité devenue refuge.
Est ce qu'on interdit les vêtements noirs pour contrer les gothiques ?
Il ne s'agit pas de contrôler ce que font les gens dans leur vie de tous les jours. On parle de l'école, là. Pour moi, dans l'idéal, l'école a pour mission d'enseigner le savoir aux jeunes, de former des citoyens, aussi, d'enseigner le même savoir et d'inculquer les mêmes valeurs à tous les jeunes élèves, quelles que soient leurs origines ethniques et sociales. A l'école, on laisse à la maison la religion et les croyances parentales, pour s'imprégner des programmes scolaires et des valeurs de la République. Dans l'idéal, l'école doit transcender les origines sociales et ethniques. Or manifestement, sous prétexte de libertés individuelles et s'adapter à son public, on abandonne cet idéal au profit d'une logique communautariste de la société.