Sur le principe, je veux bien admettre l'idée selon laquelle l'école a aussi pour mission de former des citoyens, et qu'à ce titre, elle est tout à fait fondée à faire venir des intervenants extérieurs pour sensibiliser les élèves à des problèmes de société.
Parmi ces problèmes de société, il y a bien sûr l'homophobie et le harcèlement scolaire. Non, il n'est pas normal qu'une personne (jeune ou moins jeune) se fasse harceler voire violenter à cause de son homosexualité.
Encore convient-il d'analyser en détail le message des associations LGBT quand elles interviennent à l'école. C'est important, parce qu'on sait que ces associations ont une conception très extensive de l'homophobie (et des variantes : transophobie, LGBTphobie, etc.). Le concept d'homophobie (et ses variantes) constitue même la base de toutes leurs revendications (mariage gay, PMA, location d'utérus, reconnaissance juridique du statut non binaire, etc.). Leur discours est très simple : si on rejette leurs revendications, elles nous qualifient d'homophobes, transophobes, LGBTphobes et de tout ce que vous voulez qui se termine par le suffixe "phobe".
Par exemple, selon ces associations, refuser le mariage gay, c'est être homophobe. Selon ses associations, habiller une fille en rose et envoyer un garçon faire du foot constitue un odieux "stéréotype de genre" fondamentalement homophobe et qu'il convient à ce titre de combattre. Selon ces associations, dire à gamin ayant des hésitations sur son orientation sexuelle qu'il n'est pas forcément non-binaire et qu'il peut attendre avant d'entamer un processus de transition, c'est être transophobe. Selon ces associations, refuser d'utiliser l'écriture inclusive, c'est être homophobe ou sexiste.
Qu'est-ce que ces associations vont donc raconter dans les établissements scolaires ? Le doute est permis. Lire ceci, par exemple :
Lutte contre les LGBT-phobies : les interventions en milieu scolaire se multiplient dans les Hauts-de-France
Cet article est intéressant. Au début de l'article, il s'agit bien de lutter contre les moqueries, les insultes, le harcèlement. Mais plus loin dans l'article, on nous dit qu'au cours des interventions, il est également question de
"déconstruire avec eux les stéréotypes de genre", on nous dit que
"25% des 18-24 ans se disent non-binaire, c’est-à-dire qu’ils ne se reconnaissent dans aucun genre", il est question d'insérer dans la formation des professeurs
"la formation sur les questions de genre", etc.
On dirait bien que, sous couvert de lutter contre le harcèlement et l'homophobie, ces associations se livrent à un véritable prosélytisme.
Donc si ces associations vont à l'école pour dire qu'il ne faut pas harceler un gamin parce qu'il est homosexuel, je suis d'accord. Si elles vont à l'école pour faire la promotion de l'homosexualité, pour colporter leurs revendications diverses et variées, ou pour inciter les gamins à se reconnaître comme "non binaires" (nouveau concept à la mode), alors je ne suis pas d'accord.