Les entreprises anglaises aiment les littéraires, pas les françaises

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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Ramdams
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Les entreprises anglaises aiment les littéraires, pas les françaises

Message non lu par Ramdams » 05 sept. 2013, 12:04:15

En Angleterre, les recruteurs s'intéressent nettement plus aux diplômes d'études littéraires qu'en France. Une enquête inédite de l'université d'Oxford vient d'en apporter la preuve.

C’est une grosse étude qui est sortie discrètement pendant l’été. L’université d’Oxford a entrepris de sonder 11.000 diplômés de ses sections littéraires sortis sur 30 années, entre 1960 et 1989, pour connaitre leur devenir professionnel. En parallèle, les chercheurs ont mené aussi des dizaines d’entretiens en profondeur. C’est la première enquête jamais réalisée à ce jour à une telle échelle dans ce domaine, portant notamment sur des diplômés en philosophie, en histoire, en littérature et en langues anciennes et modernes. D’après le professeur Shearer West, directeur de ces enseignements à Oxford, "cette étude prouve l’apport très important de ces enseignements aux besoins de l’économie nationale." On trouve beaucoup de ces diplômés dans le management, les médias, la finance et le juridique. Shearer West a déploré qu’à l’école secondaire, "on dissuade les jeunes de rester en section littéraire au prétexte qu’ils ne trouveront pas de travail ".

David Willetts, secrétaire d’état aux Universités dans le gouvernement Cameron s’est réjoui, dans "The Observer", de noter un boom des inscriptions dans des domaines comme la musique (+ 20%) le théâtre ou la linguistique. Et il a ajouté :
Aucun des challenges très complexes que nous allons affronter dans des domaines tels que le changement climatique, le vieillissement, ou le terrorisme, ne peuvent être affrontés par des spécialistes d’une seule discipline. Il ne suffit pas de savoir concevoir une voiture électrique, il faut aussi savoir ce qui peut inciter les gens à l’acheter. Partout où les comportements humains sont en cause, on a besoin des humanités. Il ne faut en aucun cas cesser d’enseigner la philosophie médiévale ou les langues anciennes à l'université, car ces matières enrichissent notre compréhension. Je ne crois pas à un modèle où le scientifique et le technique seraient utiles et s’opposeraient aux sciences humaines et sociales qui seraient un luxe. Ce qui compte, c’est la rigueur et la profondeur du champ d’études que vous avez réalisé."
[...]

D’après ce ministre, 34 % des patrons des 100 plus grandes compagnies britanniques sont titulaires d’un diplôme littéraire ou artistique, à comparer avec aucun dans le CAC 40 français, où règnent trois groupes issus des grandes écoles : les Enarques, les polytechniciens et les HEC.

La suite sur Le Nouvel Obs.

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Cheshire cat
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Re: Les entreprises anglaises aiment les littéraires, pas les françaises

Message non lu par Cheshire cat » 05 sept. 2013, 12:33:43

Les jeunes munis de diplômes littéraires doivent comprendre qu'ils pourront difficilement trouver à l'embauche un emploi de niveau équivalent à ceux qui ont une formation plus directement adaptée aux besoins des entreprises .
Il faut cependant que les patrons osent les embaucher et leur accordent des promotions si ils montrent des talents utiles à l'entreprise.
“On commence par se tromper soi-même ; et ensuite on trompe les autres. ”
Oscar Wilde

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Ramdams
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Re: Les entreprises anglaises aiment les littéraires, pas les françaises

Message non lu par Ramdams » 05 sept. 2013, 12:54:44

J'ai relayé l'article parce que je me suis senti concerné, ayant suivi une formation sur deux ans en communication. J'ai eu l'impression de suivre plutôt une formation de commercial, de VRP. Et pourtant, j'ai opté pour un DUT qui, par son statut universitaire, est a priori plus littéraire. Le BTS équivalent, au même intitulé, était clairement tourné vers la communication commerciale, quelques cours de culture générale soupçonnant le tout.

Les professionnels chargés de TD, tout au long du cursus, étaient prétentieux et complètement incultes, rédigeant leurs polycopiés avec des fautes à chaque phrase. D'ailleurs, pour l'anecdote, la plupart des évaluations de ces professionnels consistaient en des mises en situation. L'une d'entre elles consistait à inventer un plan de communication pour le lancement d'une émission de radio, dont on devait inventer le nom et le contenu. Lorsque j'ai proposé le nom de "Vox populi", le "professionnel" m'a demandé de quelle langue cela provenait et comment cela s'écrivait !

De toute évidence, j'aurais été un très mauvais communicant et je lui cède bien volontiers les lauriers de "communicant". D'ailleurs, je ne me destine plus du tout à cette branche d'activité, tant elle m'a écœuré et ennuyé. Mais ça me fait beaucoup de peine que des gens comme ça persévèrent dans leur travail, occupent de hautes positions et ont un droit de "vie et de mort" si je puis dire sur leurs salariés.

Je dis ça en toute modestie, je ne me prétends pas plus intelligent et cultivé que les autres mais je sais quand même reconnaître les crétins.

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