L'université française va-t-elle parler anglais ?

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politicien
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L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par politicien » 12 avr. 2013, 22:38:46

Bonjour,
Et si, demain, à la manière des Bretons et des Basques, on militait pour sauver l’enseignement en langue française ? Angoisse de vieux grincheux ou inquiétude fondée ? Plusieurs voix s’élèvent contre le projet de loi sur l’enseignement supérieur, présenté en conseil des ministres le 20 mars, qui permettra aisément aux facs et écoles de dispenser leurs enseignements en anglais plutôt qu’en français.

«Si nous n’autorisons pas les cours en anglais, nous n’attirerons pas les étudiants de pays émergents comme la Corée du Sud et l’Inde. Et nous nous retrouverons à cinq à discuter de Proust autour d’une table, même si j’aime Proust…», justifiait le 20 mars à Libération la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso. Professeur au collège de France, Antoine Compagnon, a aussitôt bondi : «Je l’invite à franchir les quelque deux ou trois cents mètres qui séparent son bunker ministériel des amphis du Quartier latin pour découvrir le monde réel, lui répond-il dans nos colonnes. En anglais, on parle de friendly fire pour désigner le genre d’action que vient de mener la ministre. Car Mme Fioraso nous tire dans le dos alors que nous montons au front.»

L'exception va devenir la règle
Jusqu’ici, la loi Toubon de 1994 posait comme principe qu’en France, dans n’importe quelle école ou université publique ou privée, tous les enseignements devaient être dispensés en français, la langue de la République. A deux exceptions près : pour les cours de langues et lorsque l’enseignant est un intervenant étranger.

Une règle pas toujours respectée, certains établissements comme Sciences-Po s’autorisant déjà des entorses au nom de l’internationalisation de leur cursus. «Certes. Sauf que là, il n’y aura plus de limite. Ce projet de loi renverse totalement les choses. Ce qui était du domaine de l’exception peut devenir la règle», s’insurge François-Xavier Grison, responsable des solidarités francophones pour l’Union populaire républicaine, un mouvement qui prône la sortie de la France de l'Union européenne. Il a été l’un des premiers à alerter, lançant le 4 mars sa pétition «contre la loi Fioraso parce que pour la langue française», signée par 7 800 personnes à ce jour. «63 nationalités sont représentées parmi les signataires, se réjouit-il, preuve qu’il y a encore des défenseurs de la francophonie sur cette terre...»

(...)

37% des étudiants étrangers viennent pour le français
Le cabinet de la ministre assure qu’il ne s’agit en aucun cas de «renoncer aux enseignements en français. Mais on peut comprendre que pour des Coréens qui viennent étudier en France, il est pas mal qu’ils puissent avoir quelques cours en anglais pour commencer».

La ministre Geneviève Fioraso vient d’envoyer une lettre aux académiciens pour expliquer sa démarche. «Il ne s'agit pas d'un renoncement linguistique mais au contraire d'un levier pour le développement de la francophonie», écrit-elle. Elle n’envisage pas de retoucher au texte de loi, assurant qu’il répond à une demande des présidents d’université et des écoles. Avec un argument imparable, «améliorer l’attractivité de l’enseignement supérieur français vis-à-vis des étudiants étrangers».

Cet argument ne tient pas la route, selon Bernard Cerquiglini, le recteur de l’agence universitaire de la francophonie. «Il est faux, concrètement, de dire que toute la recherche se fait en anglais aujourd’hui. 780 universités dans le monde utilisent le français pour la formation et la recherche. Le français est une langue internationale de savoir, au même titre que l’anglais, le mandarin ou l’hindi. Les faits sont là.»

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Liberation.fr
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Libre Plume
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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Libre Plume » 13 avr. 2013, 10:56:55

La vie est un voyage plein de choix.
Modifié en dernier par Libre Plume le 08 nov. 2013, 20:21:18, modifié 1 fois.

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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Nombrilist » 13 avr. 2013, 11:19:28

Tous les chercheurs sont censés savoir parler l'anglais. Tous les chercheurs n'ont pas besoin de savoir parler français. Conclusion ?

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Florian
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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Florian » 13 avr. 2013, 14:06:12

Nombrilist a écrit :Tous les chercheurs sont censés savoir parler l'anglais. Tous les chercheurs n'ont pas besoin de savoir parler français. Conclusion ?
International language of business is ... no comment.

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Golgoth
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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Golgoth » 13 avr. 2013, 15:30:49

Je suis contre l'anglais en cours, sauf dispositif particulier.
Je suis d'ailleurs pour des thèses françaises 100 % en français, mettre des articles en anglais au milieu comme cela se fait régulièrement, montre une forme de fainéantise et de manque de culture.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Nombrilist » 13 avr. 2013, 17:48:58

Je ne suis pas d'accord avec toi Golgoth. Ce que l'on demande de nos jours aux chercheurs français, c'est de publier dans des revues internationales à fort facteur d'impact. C'est débile, mais c'est comme ça. On peut le regretter, mais pour la carrière du jeune chercheur, il vaut mieux lui faire publier 4 articles en anglais à la fin de la thèse que d'avoir réussi à un boucler un manuscrit en français, fut-il impeccable. Et on ne peut pas faire les deux. En 3 ans, en biologie, c'est impossible dans 95% des cas. Personne n'évalue la qualité du manuscrit passé la soutenance de thèse. Tandis que les articles...

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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Golgoth » 13 avr. 2013, 20:36:42

Il faut faire les 2. Bien entendu que les articles sont en anglais. Mais un thèse ne doit pas être une compilation d'article. On est bien d'accord que le système est débile.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Florian » 14 avr. 2013, 12:59:18

Golgoth a écrit :Il faut faire les 2. Bien entendu que les articles sont en anglais. Mais un thèse ne doit pas être une compilation d'article. On est bien d'accord que le système est débile.
Comme il n'y a plus de boulot en France pour les jeunes de talent (à cause du socialisme rampant), il faut faire beaucoup d'anglais afin de ne pas les condamner à la mendicité.

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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par politicien » 01 mai 2013, 12:43:24

Bonjour,
De toutes les mesures vouées à être instaurées par la réforme de l'université, elle est sans conteste la plus décriée. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, souhaite promouvoir les cours en langues étrangères (notamment en anglais) dans les universités françaises, faute de quoi, affirme-t-elle, "nous n'attirerons pas les étudiants de pays émergents comme la Corée du Sud et l'Inde, et nous nous retrouverons à cinq à discuter de Proust autour d'une table". Certes, l'enjeu affiché est d'attirer les étudiants étrangers, notamment ceux des pays émergents. Mais tout le monde ne voit pas cette mesure d'un bon oeil. Les défenseurs de la langue française de tout poil sortent leurs griffes et hurlent au scandale : c'est bien le français que l'on assassine. La guerre des langues est bel et bien déclarée.

Les écoles privées déjà lancées
D'un côté, il y a ceux qui approuvent le fameux article 2 du projet de loi d'orientation pour l'enseignement supérieur et la recherche. En tête de leur argumentaire, l'idée que l'on ne peut plus s'ouvrir au monde sans avoir la capacité d'accueillir des étudiants non francophones, et que la compétitivité française de l'enseignement supérieur et de la recherche ne saurait souffrir le découragement des étrangers vis-à-vis de notre langue. Et d'insister sur l'idée que même si leurs études se sont pour partie déroulées en anglais, le simple fait d'avoir étudié en France les incitera plus tard à travailler sur place, ou en partenariat avec ce pays dont il connaîtront les codes et la culture. Plusieurs grandes écoles - privées - ont d'ailleurs déjà opté pour des cours en anglais, prises dans la spirale de la course à la compétitivité et à une reconnaissance mondiale. Et elles en sont fières.

À l'Alliance nationale des sciences humaines et sociales Athéna - qui regroupe notamment le CNRS, la Conférence des présidents d'université (CPU), l'Institut national des études démographiques (Ined) et la Conférence des grandes écoles (CGE) -, on soutient la mesure. Pierre Tapie, directeur général de l'Essec et président de la CGE, a ainsi vanté dans Libération les bienfaits d'une telle mesure : "Contribuer activement à la formation des futures élites mondiales est devenu un enjeu stratégique pour l'influence, intellectuelle, économique, linguistique d'un pays." Et a mis en avant les retombées directes sur l'économie, car, "en formant 500 000 étudiants étrangers supplémentaires, c'est de 8 à 10 milliards d'euros de PIB supplémentaires qui seront générés directement par leur formation et leur vie sur le territoire".

"Marginalisation de notre langue"
Mais ces éléments sont loin de faire l'unanimité. Ceux qui se disent "ardents défenseurs de la langue française" et farouchement opposés à l'article proposé par Geneviève Fioraso sont fermement décidés à faire entendre leur voix. À l'Académie française, bien sûr, on s'inquiète de ce qu'une telle disposition "inaugurerait de véritables franchises linguistiques dans les universités françaises", et on n'hésite pas à évoquer une "menace" pour la situation de la langue française dans l'enseignement supérieur et les "dangers" d'une mesure qui "favorise une marginalisation de notre langue", tant elle est mal délimitée.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr
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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Nombrilist » 01 mai 2013, 12:55:05

J'en pense qu'il y a beaucoup de maîtres de conf qui vont devoir apprendre l'anglais, et que ça les fait chier.


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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par politicien » 19 mai 2013, 17:29:34

Bonjour,
Le projet de loi sur le développement à l’université de cours en langue étrangère, défendu par la ministre de l’Enseignement supérieur, Genvière Fioraso, doit être débattu à compter de mercredi à l’Assemblée nationale. Il suscite d’ores et déjà de nombreux débats passionnés. Plusieurs syndicats ont appelé à une grève et à des manifestations mercredi pour exiger le retrait de ce projet qu’ils jugent « inacceptable ».

C'est l'article 2, qui prévoit d'autoriser les cours en langue étrangère, généralement en anglais, qui a cristallisé les réactions les plus vives. L'objectif est de hisser la part des étudiants étrangers de 12 à 15% « à l'horizon 2020 », a expliqué la ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso. « Le signal posé à ceux qui, un peu partout, apprennent le français n'est pas rassurant », a avancé à l'AFP le député socialiste Pouria Amirshahi (Français de l'étranger du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest), qui a mené la fronde au Palais Bourbon, rassemblant une quarantaine de députés PS. « C'est un renoncement », a-t-il estimé.

« Langue morte »
L'Académie française a même demandé de retirer ce projet qui, selon les Immortels, marginalise la langue de Molière. « Si nous laissons l'anglais s'introduire dans nos universités, si nous le laissons, seul, dire la science et le monde moderne, alors le français se mutilera et s'appauvrira. Il deviendra une langue banale, ou pire, une langue morte », s'est insurgé dans La Croix l'écrivain Bernard Pivot, fortement opposé au projet, comme d'autres personnalités telles Michel Serres ou Jacques Attali. La loi Toubon de 1994 stipule que la langue de l'enseignement est le français mais prévoit des exceptions.

Mardi, en commission, les députés ont débattu quasiment toute la soirée de l'article 2, retouchant légèrement le dispositif. L'enseignement ne pourra se faire que « partiellement » dans une langue étrangère et devra être assorti d'un apprentissage du français.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Les Echos.fr
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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Pascale » 21 mai 2013, 18:46:00

Que vraiment les soces sont bizarres.
Des étudiants viennent ici pour étudier en français, autrement, ils vont dans des pays anglo saxons.

Quand Cambridge aura des cours en français, on en reparlera.
- Tu sais qui je suis ?
- Une débauchée, luxurieuse, corrompue, déréglée, voluptueuse, immorale, libertine, dissolue, sensuelle, polissonne, baiseuse, dépravée, impudique, vicieuse...
Louis Calaferte

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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par albert » 22 mai 2013, 17:36:38

« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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Re: L'université française va-t-elle parler anglais ?

Message non lu par Nico37 » 23 mai 2013, 02:35:46

Guère étonnant vu les difficultés d'apprentissage des langues occidentales... Par contre l'introduction de cours d'anglais dans les universités françaises peut aussi servir de tri supplémentaire pour les étudiant-es étranger-es...

L'anglais hors la loi ? Enquête sur les langues de recherche et d'enseignement en France (.pdf)
Modifié en dernier par Nico37 le 23 mai 2013, 21:45:23, modifié 1 fois.

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