Législatives : Emmanuel Macron va suivre les investitures « comme le lait sur le feu »

[Yakiv]

C'est pour ça que je suis très sévère avec les électeurs.
En démocratie, l'offre politique répond à la demande.
Les gens veulent de la m...., on leur donne de la m.....
Vous voulez de la "proximité" et de "l'écoute" comme le disait Johanono ? Eh ben voilà...

[Camille]

C'est suffisant pour appâter les vieux, qui sont les premiers à se laisser séduire par ce genre de faux-argument de l'ancrage territorial, de l'élu qui connait bien vos problèmes.

Pas que les vieux...

Dans ma circonscription, la députée sortante MODEM, qui a l'investiture officielle, doit faire face à la candidature dissidente d'un élu local (maire, conseiller départemental et président de la communauté de commune) qui prétend se présenter en candidat libre, en soutien de la majorité présidentielle, et bénéficiant du soutien de 35 maires, soutien qu'il considère comme équivalant à une investiture locale.

Ses seuls arguments : elle (la députée sortante) n'est pas présente sur le terrain, moi je suis imprégné des réalités du terrain, je connais vos problèmes, et les maires ne s'y trompent pas, puisqu'ils me soutiennent.

Comment votera-t-il à l'Assemblée nationale s'il est élu député ? Mystère. L'important, manifestement, est qu'il soit présent sur le terrain.

En faisant campagne de la sorte, il participe au grand malentendu sur le rôle d'un député : beaucoup de gens considèrent le député comme un élu local, dont la fonction première serait d'être présent sur le terrain, alors que le rôle premier d'un député est d'aller voter des lois à l’Assemblée nationale.

Mais manifestement, ça marche. Il a, effectivement, le soutien de beaucoup de maires et élus locaux. Reste à voir comment ça se traduira dans les urnes.

Le problème, c'est que tu dis ça en soutenant un système électoral qui, reposant sur le principe des circonscriptions avec un interlocuteur unique, participe à cette confusion des genres et des missions du député. C'est inévitable que si on fait de la représentation des territoires et de l'ancrage local les maîtres mots d'un système électoral, on arrive à ce genre de dérives.

À titre personnel, je m'en fous qu'un député soit parachuté ou absent de sa circonscription. En 2022, à l'heure des télécommunications tous azimuts, ça n'a pas de sens de vouloir absolument confronter un député à la "réalité du terrain".

[johanono]

Voici la dernière communication de celui dont je vous ai parlé, qui est candidat dissident dans ma circonscription :

37 maires qui m’apportent publiquement leur soutien. Pourquoi ?

Ils souhaitent un député qui
Fédère
Est présent sur le terrain
Est à l’écoute
Connaît les acteurs du territoire
Porte les attentes, les besoins
A des objectifs en lien avec ses habitants

Que va-t-il voter à l’Assemblée nationale ? Là n'est pas le sujet, manifestement...

[Nombrilist]

Tu remplaces "terrain" par "école", et tu obtiens un candidat pour la présidence des représentants de parents d'élèves

[johanono]

Soyons honnêtes. Dans sa profession de foi, les sujets de politique nationale ne sont pas totalement absents. Par exemple, il parle notamment de la "prime Macron" qu'il veut tripler, il veut "conforter le leadership français retrouvé", il veut soutenir "toutes initiatives permettant à l'Europe d'avoir une souveraineté énergétique", il veut "poursuivre le dédoublement des classes jusqu'en CM2", etc. Rien sur la retraite à 65 ans, par contre : c'est ennuyeux, car c'était la proposition phare d'Emmanuel Macron à la présidentielle...

A part ça, il veut soutenir les installations d'entreprises dans la circonscription, il veut favoriser les transmission des exploitations agricoles dans la circonscription, il veut aider les maires à rénover les centres-bourgs, il veut faire venir des médecins dans les maisons médicales déjà construites pour "ne pas faire des maisons de santé de simples projets architecturaux", etc.

Il en résulte un sentiment assez bâtard. Le sentiment qu'il fait davantage campagne campagne pour une élection cantonale que pour une élection législative. Et une impression de grand flou sur les quelques sujets de politique nationale abordés.

Par ailleurs, un de ses principaux soutiens, le maire d'une grande commune de l'agglomération lavalloise, est membre du nouveau parti "Horizons", dirigé par Édouard Philippe, lequel soutient officiellement la députée sortante... Être proche du terrain n'empêche la duplicité et l'ambiguïté...

[Papibilou]

C'est suffisant pour appâter les vieux, qui sont les premiers à se laisser séduire par ce genre de faux-argument de l'ancrage territorial, de l'élu qui connait bien vos problèmes.

Le côté proximité ne m'attire pas, malgré mon âge. En revanche le candidat sortant a précédemment été maire de ma petite ville, l'a plutôt bien géré ( très faible endettement, impôts locaux plutôt bas ...). En revanche la politique nationale est bien présente dans son tract, mais succinct et sans chiffres, sans argumentation.

[johanono]

Et un bon maire fait-il nécessairement un bon député ? Ce n'est pas évident...

[Papibilou]

Soyons honnêtes. Dans sa profession de foi, les sujets de politique nationale ne sont pas totalement absents. Par exemple, il parle notamment de la "prime Macron" qu'il veut tripler, il veut "conforter le leadership français retrouvé", il veut soutenir "toutes initiatives permettant à l'Europe d'avoir une souveraineté énergétique", il veut "poursuivre le dédoublement des classes jusqu'en CM2", etc. Rien sur la retraite à 65 ans, par contre : c'est ennuyeux, car c'était la proposition phare d'Emmanuel Macron à la présidentielle...

A part ça, il veut soutenir les installations d'entreprises dans la circonscription, il veut favoriser les transmission des exploitations agricoles dans la circonscription, il veut aider les maires à rénover les centres-bourgs, il veut faire venir des médecins dans les maisons médicales déjà construites pour "ne pas faire des maisons de santé de simples projets architecturaux", etc.

Il en résulte un sentiment assez bâtard. Le sentiment qu'il fait davantage campagne campagne pour une élection cantonale que pour une élection législative. Et une impression de grand flou sur les quelques sujets de politique nationale abordés.

Par ailleurs, un de ses principaux soutiens, le maire d'une grande commune de l'agglomération lavalloise, est membre du nouveau parti "Horizons", dirigé par Édouard Philippe, lequel soutient officiellement la députée sortante... Être proche du terrain n'empêche la duplicité et l'ambiguïté...

Si j'ai bien compris, il ne veut pas parler de l'âge de départ à la retraite tant qu'il n'y a pas eu concertation avec les syndicats. De plus, il ne semblait pas totalement fixé sur les 65 ans et a parlé de 64.
Je pense d'ailleurs que ce chiffre de 65 a plutôt refroidi beaucoup d'électeurs.
Avant d'annoncer il faut convaincre.

[Papibilou]

Et un bon maire fait-il nécessairement un bon député ? Ce n'est pas évident...

C'est quoi un bon député ?

[Papibilou]

À titre personnel, je m'en fous qu'un député soit parachuté ou absent de sa circonscription. En 2022, à l'heure des télécommunications tous azimuts, ça n'a pas de sens de vouloir absolument confronter un député à la "réalité du terrain".

Je pense au contraire qu'un député doit se confronter aux difficultés locales. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, j'exigerais que chaque député soit présent à une réunion de commune par semaine, en alternant les communes.

[Nombrilist]

À titre personnel, je m'en fous qu'un député soit parachuté ou absent de sa circonscription. En 2022, à l'heure des télécommunications tous azimuts, ça n'a pas de sens de vouloir absolument confronter un député à la "réalité du terrain".

Je pense au contraire qu'un député doit se confronter aux difficultés locales.

Pour en faire quoi ? Il n'a aucune autorité sur le local. Parcontre, rester proche (à l'écoute) de ceux qu'il représente, ça oui c'est indispensable et devrait même être obligatoire.

[Camille]

Si j'ai parlé des vieux, c'est parce que ce sont eux qui généralement ont le temps nécessaire pour aller dans des réunions publiques pour faire part de leurs doléances. Et qui fréquentent les marchés où les candidats se donnent à voir.

Maintenant, même sans entrer dans un débat générationnel, je trouve que ces ancrages locaux de députés sont une plaie démocratique car ils favorisent le clientélisme, d'autant que ceux qui n'ont pas voté pour le député du coin n'ont aucun référent.

[johanono]

En soi, être "présent sur le terrain" peut être une bonne chose. En effet, quelqu'un qui est au contact des réalités du terrain (en tant que maire, militant associatif ou autre) a davantage conscience de certaines réalités sociales (l'insécurité dans certains quartiers, les problèmes de pouvoir d'achat, l'inflation normative, etc.) qu'un technocrate qui passe sa vie dans les ministères, et se posera les bonnes questions avant de voter (ou non) un texte de loi.

Donc être "présent sur le terrain" est un moyen d'améliorer le travail législatif, mais ne saurait constituer un objectif en soi. La finalité, c'est bien le travail législatif. Quelqu'un qui se présente aux législatives en promettant d'être "présent sur le terrain" et de "rendre service" aux électeurs, sans rien dire de son futur travail législatif, n'aura jamais mon suffrage.

[merlin]

Hé bien tant mieux. Le député est avant tout un élu national chargé de jouer un rôle de parlementaire, ce qui n'empêche pas de remonter des problèmes territoriaux si ceux ci sont susceptibles de faire naître un débat à la chambre dans le but d'améliorer les choses par la loi générale.

[Camille]

C'est davantage le rôle des militants de faire remonter les doléances que celui d'un député à mon sens. Le député doit écrire la loi, voter la loi, contrôler l'action du gouvernement, mener des missions sur le terrain (et pas forcément le "sien") en rapport avec son domaine d'expertise. D'autant plus si vous êtes député de la Polynésie française, ça me semble superflu d'exiger d'être en semaine à l'Assemblée et le week-end à l'autre bout du monde.