Légitimité d'un président
Légitimité d'un président
Gérard Larcher a voulu sans doute soutenir sa candidate , Valérie Pécresse.
https://www.lemonde.fr/politique/articl ... 23448.html
Or, j'ai, à moultes reprises, lu la critique contre le président actuel qu'il n'était pas légitime au motif qu'il n'avait obtenu que 24% des voix au premier tour.
Aujourd'hui, son refus de débattre avec les autres candidats delégitimiserait son élection, s'il est élu, selon Larcher.
J'ai donc regardé ce qu'avaient faits les présidents sortants. Aucun, je dis bien aucun n'a accepté de participer à ces débats de premier tour. Ni Sarkozy, ni Chirac qui étaient pourtant du parti de G.Larcher.
J'estime que Larcher a dérapé et que ce type de sortie de la part de celui qui est en troisième place pour remplacer le pdr si ce dernier est empêché, est une faute contre la république.
Enfin, que ceux qui pensent que pour être légitime il faut avoir plus de 50% des voix au premier tour, que ceux là se demandent si sous la 5ème république, un seul candidat a obtenu plus de 50% au premier tour.
Celui qui sera légitime, c'est celui qui aura eu la majorité au second tour. Un point c'est tout.
https://www.lemonde.fr/politique/articl ... 23448.html
Or, j'ai, à moultes reprises, lu la critique contre le président actuel qu'il n'était pas légitime au motif qu'il n'avait obtenu que 24% des voix au premier tour.
Aujourd'hui, son refus de débattre avec les autres candidats delégitimiserait son élection, s'il est élu, selon Larcher.
J'ai donc regardé ce qu'avaient faits les présidents sortants. Aucun, je dis bien aucun n'a accepté de participer à ces débats de premier tour. Ni Sarkozy, ni Chirac qui étaient pourtant du parti de G.Larcher.
J'estime que Larcher a dérapé et que ce type de sortie de la part de celui qui est en troisième place pour remplacer le pdr si ce dernier est empêché, est une faute contre la république.
Enfin, que ceux qui pensent que pour être légitime il faut avoir plus de 50% des voix au premier tour, que ceux là se demandent si sous la 5ème république, un seul candidat a obtenu plus de 50% au premier tour.
Celui qui sera légitime, c'est celui qui aura eu la majorité au second tour. Un point c'est tout.
Re: Légitimité d'un président
La droite était habituée à gagner, elle ne supporte plus de perdre depuis 2012. Elle avait déjà fait le coup avec Hollande, dont elle voulait contester l'élection (il y a même eu un recours déposé au Conseil Constitutionnel à ce sujet). Hélas, le chien de Ciotti ne suffira pas à faire basculer l'élection présidentielle.
Par contre, je conseille la lecture de cet article du quotidien belge Le Soir qui parle de dérive aristocratique en France. Un point de vue que devrait partager @Yakiv puisqu'il est question d'une hyper-personnification de la vie politique française, par rapport à l'époque où il y avait une gauche et une droite bien définie.
L'article est en accès limité mais je vous partage le dernier paragraphe qui résume tout :
Je pense que les procès en légitimité trouvent finalement leurs racines dans la personnification des scrutins. Quand ça la favorisait, la droite n'en avait cure. Aujourd'hui, elle enrage de ne plus faire partie du club select parce qu'elle ne s'est pas trouvée de chef.
Par contre, je conseille la lecture de cet article du quotidien belge Le Soir qui parle de dérive aristocratique en France. Un point de vue que devrait partager @Yakiv puisqu'il est question d'une hyper-personnification de la vie politique française, par rapport à l'époque où il y avait une gauche et une droite bien définie.
L'article est en accès limité mais je vous partage le dernier paragraphe qui résume tout :
Ce qui rejoint d'ailleurs ce que certains disaient ici, à savoir que Macron n'a pas besoin de présenter un programme parce qu'on sait qui il est au sortir de son premier mandat.La dérive aristocratique du scrutin présidentiel est en marche, qui rend les programmes – et donc les engagements pris devant les Français – assez secondaires au regard des caractères individuels des candidats. On peut considérer que c’est inévitable, au vu du déclin des idéologies et de la complexité des enjeux, qui rendent plus ou moins obsolète l’idée de représenter fidèlement des aspirations populaires formalisées par des partis politiques. Mais cette adaptation à l’air du temps constitue un recul démocratique. Si Emmanuel Macron est réélu, il se sentira moins lié que jamais par des engagements électoraux : il estimera avoir les mains libres pour décider comme il l’entend, ayant été plébiscité pour ce qu’il est et non pour ce qu’il a promis de faire. Au risque d’ailleurs, pour lui, d’être rappelé aux attentes populaires en cours de mandat : soit parce que son parti n’obtiendra pas de majorité parlementaire lors des élections législatives, soit parce que les Français redescendront dans la rue pour exiger d’être entendus.
Courrier International
Je pense que les procès en légitimité trouvent finalement leurs racines dans la personnification des scrutins. Quand ça la favorisait, la droite n'en avait cure. Aujourd'hui, elle enrage de ne plus faire partie du club select parce qu'elle ne s'est pas trouvée de chef.
Re: Légitimité d'un président
Selon moi c’est l’élection présidentielle elle-même qui a perdu toute légitimité. Les votants de 1958 sont pour la plupart morts. On joue selon des règles que nous n’avons pas voté.Camille a écrit : ↑21 mars 2022, 20:24:52La droite était habituée à gagner, elle ne supporte plus de perdre depuis 2012. Elle avait déjà fait le coup avec Hollande, dont elle voulait contester l'élection (il y a même eu un recours déposé au Conseil Constitutionnel à ce sujet). Hélas, le chien de Ciotti ne suffira pas à faire basculer l'élection présidentielle.
Par contre, je conseille la lecture de cet article du quotidien belge Le Soir qui parle de dérive aristocratique en France. Un point de vue que devrait partager @Yakiv puisqu'il est question d'une hyper-personnification de la vie politique française, par rapport à l'époque où il y avait une gauche et une droite bien définie.
L'article est en accès limité mais je vous partage le dernier paragraphe qui résume tout :Ce qui rejoint d'ailleurs ce que certains disaient ici, à savoir que Macron n'a pas besoin de présenter un programme parce qu'on sait qui il est au sortir de son premier mandat.La dérive aristocratique du scrutin présidentiel est en marche, qui rend les programmes – et donc les engagements pris devant les Français – assez secondaires au regard des caractères individuels des candidats. On peut considérer que c’est inévitable, au vu du déclin des idéologies et de la complexité des enjeux, qui rendent plus ou moins obsolète l’idée de représenter fidèlement des aspirations populaires formalisées par des partis politiques. Mais cette adaptation à l’air du temps constitue un recul démocratique. Si Emmanuel Macron est réélu, il se sentira moins lié que jamais par des engagements électoraux : il estimera avoir les mains libres pour décider comme il l’entend, ayant été plébiscité pour ce qu’il est et non pour ce qu’il a promis de faire. Au risque d’ailleurs, pour lui, d’être rappelé aux attentes populaires en cours de mandat : soit parce que son parti n’obtiendra pas de majorité parlementaire lors des élections législatives, soit parce que les Français redescendront dans la rue pour exiger d’être entendus.
Courrier International
Je pense que les procès en légitimité trouvent finalement leurs racines dans la personnification des scrutins. Quand ça la favorisait, la droite n'en avait cure. Aujourd'hui, elle enrage de ne plus faire partie du club select parce qu'elle ne s'est pas trouvée de chef.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI.
Re: Légitimité d'un président
Oui je suis d'accord avec ça aussi. On est comme le Chili, avec une Constitution écrite et taillée pour un militaire. À la seule différence qu'au Chili, on envisage de la changer.
Re: Légitimité d'un président
On peut se poser la question de savoir si on élit un candidat parce qu'il représente nos idées ou si on l'élit parce qu'on pense qu'il est le plus à même d'occuper la fonction. Le premier élu de la 5ème république a donné le ton.Camille a écrit : ↑21 mars 2022, 20:24:52
Je pense que les procès en légitimité trouvent finalement leurs racines dans la personnification des scrutins. Quand ça la favorisait, la droite n'en avait cure. Aujourd'hui, elle enrage de ne plus faire partie du club select parce qu'elle ne s'est pas trouvée de chef.
Néanmoins, représenter les idées majoritaires des français est une gageure et on peut se demander si nos voisins ont un mode de scrutin qui favorise effectivement cette forme de légitimité. J'avoue que si je ne prenais en compte que mes propres idées je devrais sans doute voter pour plusieurs candidats car aucun ne satisfait pleinement mes attentes.
Enfin, je pense que contester la légitimité de cette élection est une faute grave de Larcher qui, s'il voulait justifier les mouvements de rue comme plus légitimes que l'élection, ne s'y prendrait pas autrement.
Re: Légitimité d'un président
Il est plus cohérent de voter pour une candidat parce qu'il représente nos idées que de voter pour lui parce qu'il serait le plus à même d'occuper la fonction. Parce que dans le deuxième cas, on spécule sur sa pseudo-compétence alors qu'à notre échelle, on est bien incapable d'en juger, on a trop de biais cognitifs. Et c'est une façon de signer un chèque en blanc, qui me déplait fortement personnellement.
- les orteils
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Re: Légitimité d'un président
Il faut prendre en compte les deux critères, et d'ailleurs, quand on passe au crible les programmes, on s'aperçoit vite que ceux qui ont les idées les plus généreuses ont des financements bien farfelus, d'où les questions sur leur compétence.
C'est toujours hier que commence le futur, mais la France continue de penser que tout commence demain. (Boualem SANSAL)
Re: Légitimité d'un président
Fillon n'était pas dans l'absolu plus compétent que Macron, même en proposant la disette et un strict contrôle des dépenses publiques, plus rigoureux que le programme de Macron de 2017.les orteils a écrit : ↑21 mars 2022, 20:59:20Il faut prendre en compte les deux critères, et d'ailleurs, quand on passe au crible les programmes, on s'aperçoit vite que ceux qui ont les idées les plus généreuses ont des financements bien farfelus, d'où les questions sur leur compétence.
Ce qu'on appelle compétence est quand même largement biaisé par nos propres projections...
- les orteils
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Re: Légitimité d'un président
Oui mais ça ne contredit pas nécessairement mon propos.
C'est toujours hier que commence le futur, mais la France continue de penser que tout commence demain. (Boualem SANSAL)
- Nombrilist
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Re: Légitimité d'un président
J'incline à penser comme @Golgoth . On a eu en 2017 le Président le plus mal élu de la 5ème République après celui de 2002. 2022 va venir compléter le podium. Après les élections de 2002, on a eu les émeutes de 2005 et les manifestations monstres de 2006 (anti CPE/CNE). Après les élections de 2017, on a eu les manifestations monstres des gilets jaunes. Il serait temps de remettre de la démocratie dans tout ça, avant qu'il ne soit trop tard.
Spoiler alert: d'ici la fin de l'année, nous aurons des manifestations d'une ampleur encore jamais atteinte.
Spoiler alert: d'ici la fin de l'année, nous aurons des manifestations d'une ampleur encore jamais atteinte.
Re: Légitimité d'un président
C'est pas grave, on utilisera encore plus de flashballs. La "stabilité" avant tout.
Re: Légitimité d'un président
L'abstention grandit, il y a une grande volatilité de l'électorat, le paysage politique est très fragmenté, et dans ces conditions il est difficile à quiconque de gouverner sans être contesté. La légitimité d'un président quel qu'il soit est forcément plus faible aujourd'hui qu'il y a 30 ans. Il faudrait probablement changer les institutions mais je ne sais pas quel système pourrait le mieux répondre à la situation actuelle.
Quant à Larcher, il fait de l'opposition systématique avec une mauvaise foi de bonne guerre. Après tout, ce n'est pas nouveau que le président du sénat s'oppose au président de la république [cf. Gaston Monnerville.]
Quant à Larcher, il fait de l'opposition systématique avec une mauvaise foi de bonne guerre. Après tout, ce n'est pas nouveau que le président du sénat s'oppose au président de la république [cf. Gaston Monnerville.]
Re: Légitimité d'un président
C'est bien sûr subjectif, mais j'ai pensé que Macron serait compétent il Il m'a paru l'être globalement, même si je n'aime pas certaines de ses options. J'avais pensé que Hollande avait des idées plus modérées que Sarkho mais avait un manque de compétence pour représenter le pays. Ben mon impression s' est confirmée à l'usage.Camille a écrit : ↑21 mars 2022, 20:46:20Il est plus cohérent de voter pour une candidat parce qu'il représente nos idées que de voter pour lui parce qu'il serait le plus à même d'occuper la fonction. Parce que dans le deuxième cas, on spécule sur sa pseudo-compétence alors qu'à notre échelle, on est bien incapable d'en juger, on a trop de biais cognitifs. Et c'est une façon de signer un chèque en blanc, qui me déplait fortement personnellement.
On est bien obligé de faire un choix au moment du vote.
Re: Légitimité d'un président
Comment calculez vous le fait que Macron ait été le plus mal élu depuis 2002 ? Mitterand en 1981 a eu 25% de voix au premier tour soit à peu près comme Macron et 52% au second, loin derrière le score de Macron. Chirac a eu 22% au premier tour en 1995 et je ne parle pas de 2002. Et en 95 il n'a eu que 52% au second tour, loin derrière le score de Macron. En 2012 Hollande obtient 28% au premier et moins de 52% au second. Je ne comprends pas votre affirmation.Nombrilist a écrit : ↑21 mars 2022, 21:56:20J'incline à penser comme @Golgoth . On a eu en 2017 le Président le plus mal élu de la 5ème République après celui de 2002. 2022 va venir compléter le podium. Après les élections de 2002, on a eu les émeutes de 2005 et les manifestations monstres de 2006 (anti CPE/CNE). Après les élections de 2017, on a eu les manifestations monstres des gilets jaunes. Il serait temps de remettre de la démocratie dans tout ça, avant qu'il ne soit trop tard.
Spoiler alert: d'ici la fin de l'année, nous aurons des manifestations d'une ampleur encore jamais atteinte.
Les manifestations des gilets jaunes sont elles réellement liées à l'élection de Macron ?
Qu'appelez vous remettre de la démocratie ? La proportionnelle ? les référendums d'initiative citoyenne ?
De toutes façons si une décision difficile est nécessaire pour le bien du pays, selon le sentiment de ceux qui le dirigent, le courage ne sera pas de la mettre de côté au prétexte qu'il y aura des centaines de milliers de manifestants dans les rues. Et la rue ne pourra jamais se targuer d'être plus démocratique que l'élection.
- Nombrilist
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Re: Légitimité d'un président
@Papibilou , tes opinions ont sacrément évolué en 10 ans. Pour les scores, ne fais pas semblant de ne pas comprendre. En 1981, Mitterrand avait 25% des voix, mais sa réserve de voix à gauche était une véritable réserve de voix. Il n'y avait pas incompatibilité entre Mitterrand et Marchais (15%), auquel on peut ajouter aussi Brice Lalonde (4%). D'ailleurs, ils se sont alliés et ces deux-là ont appelé à voter pour lui par conviction et pas pour faire un barrage républicain.
En 1995, idem pour Chirac (21%). Il avait les voix de Balladur (19%) qui lui étaient acquises et Balladur a appelé à voter pour lui par conviction et pas pour faire un barrage républicain.
En 2002, comme je l'ai dit, Chirac a été très mal élu. Au premier tour, il avait 17% et n'avait que les 6% de Bayrou comme réserve de voix.
En 2017, Macron (25%) n'avait aucune véritable réserve de voix, mais il pouvait encore arnaquer les électeurs de gauche.
En 2022, ce ne sera plus le cas. Avec l'ED qui dépasse les 30% au premier tour et une gauche à 25% qui lui est irréconciliable, il sera encore plus mal élu qu'en 2017.
Si il est élu. Car ce n'est pas gagné. Si il énerve trop la gauche qui le honnit pendant les dernières semaines, il pourrait très bien perdre.
Pour les manifestants, je prédis qu'ils seront des millions dans la rue. Pas juste des centaines de milliers.
En 1995, idem pour Chirac (21%). Il avait les voix de Balladur (19%) qui lui étaient acquises et Balladur a appelé à voter pour lui par conviction et pas pour faire un barrage républicain.
En 2002, comme je l'ai dit, Chirac a été très mal élu. Au premier tour, il avait 17% et n'avait que les 6% de Bayrou comme réserve de voix.
En 2017, Macron (25%) n'avait aucune véritable réserve de voix, mais il pouvait encore arnaquer les électeurs de gauche.
En 2022, ce ne sera plus le cas. Avec l'ED qui dépasse les 30% au premier tour et une gauche à 25% qui lui est irréconciliable, il sera encore plus mal élu qu'en 2017.
Si il est élu. Car ce n'est pas gagné. Si il énerve trop la gauche qui le honnit pendant les dernières semaines, il pourrait très bien perdre.
Pour les manifestants, je prédis qu'ils seront des millions dans la rue. Pas juste des centaines de milliers.
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