Légitimité d'un président
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Re: Légitimité d'un président
Les mauvais perdants, les antidémocrates contestent toujours, surtout s'ils ne se déplacent même pas.
C'est toujours hier que commence le futur, mais la France continue de penser que tout commence demain. (Boualem SANSAL)
Re: Légitimité d'un président
La contestation fait partie de la démocratie. Plus un pouvoir est légitime, plus il est fort, moins il donne prise à cette contestation.les orteils a écrit : ↑23 mars 2022, 09:12:09Les mauvais perdants, les antidémocrates contestent toujours, surtout s'ils ne se déplacent même pas.
Re: Légitimité d'un président
Tout à fait. Et force est de constater que les conditions de sa réélection donneront prise à cette contestation.Kadavre a écrit : ↑23 mars 2022, 09:20:12La contestation fait partie de la démocratie. Plus un pouvoir est légitime, plus il est fort, moins il donne prise à cette contestation.les orteils a écrit : ↑23 mars 2022, 09:12:09Les mauvais perdants, les antidémocrates contestent toujours, surtout s'ils ne se déplacent même pas.
- les orteils
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Re: Légitimité d'un président
Que veut dire contester ? On est dans une démocratie... Trump a contesté, on pourrait contester Poutine, mais le président français, je ne vois pas. Je l'avais mauvaise en 2002 mais Chirac a été élu dans les règles, c'est ainsi.
C'est toujours hier que commence le futur, mais la France continue de penser que tout commence demain. (Boualem SANSAL)
Re: Légitimité d'un président
Il y a une méprise sur ce qu'est la légitimité. L'élection de Macron ne peut pas être contestée, c'est l'exercice de son pouvoir et le blanc-seing dont il bénéficiera qui peuvent être contestés. La faiblesse des contre-pouvoirs institutionnels en France fait que la contestation aura lieu dans la rue, où elle est plus efficace.
Par contre, ça ne date pas de Macron, ça fait un moment que la démocratie représentative française est mal en point. Mais disons qu'avec Macron, les faiblesses de notre système politique n'ont jamais été aussi saillants.
Par contre, ça ne date pas de Macron, ça fait un moment que la démocratie représentative française est mal en point. Mais disons qu'avec Macron, les faiblesses de notre système politique n'ont jamais été aussi saillants.
Re: Légitimité d'un président
C'est évident. Mais reste à savoir comment s'y prendre pour "remettre de la démocratie dans tout ça". Une affaire de mode de scrutin ? Le mal me semble plus profond.Nombrilist a écrit : ↑21 mars 2022, 21:56:20J'incline à penser comme @Golgoth . On a eu en 2017 le Président le plus mal élu de la 5ème République après celui de 2002. 2022 va venir compléter le podium. Après les élections de 2002, on a eu les émeutes de 2005 et les manifestations monstres de 2006 (anti CPE/CNE). Après les élections de 2017, on a eu les manifestations monstres des gilets jaunes. Il serait temps de remettre de la démocratie dans tout ça, avant qu'il ne soit trop tard.
Spoiler alert: d'ici la fin de l'année, nous aurons des manifestations d'une ampleur encore jamais atteinte.
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Re: Légitimité d'un président
Effectivement. Réformer le mode de scrutin et en finir avec la monarchie présidentielle me semblerait être un bon début.
Re: Légitimité d'un président
Et ça a quasiment toujours été la réalité des présidents élus depuis 1965. Quel président a eu plus de 50% au premier tour, et surtout 50% des inscrits ? Auquel cas aucun n'avait de légitimité.Kadavre a écrit : ↑23 mars 2022, 08:44:23C'est dommage mais c'est juste la réalité.johanono a écrit : ↑23 mars 2022, 08:41:26Ceux qui veulent contester sa légitimité à mener sa politique trouveront forcément matière à faire. Ils l'ont déjà fait au cours des cinq dernières années, ils le feront encore davantage au cours des cinq dernières années. Ils diront qu'il a été réélu par défaut, ils feront remarquer qu'il n'aura obtenu que 15 ou 20% des voix des inscrits, ils lui reprocheront d'avoir fui le débat, etc. C'est dommage, mais c'est ainsi.
Re: Légitimité d'un président
Méme en Russie des intrépides osent manifester .
https://www.lesoir.be/428241/article/20 ... -guerre-en
Macron n'a pas eu le temps de vendre des LBD à Vladimir .
Et pendant ce temps là le permafrost décongèle .
Re: Légitimité d'un président
Revenir à un régime parlementaire représentatif est en effet un préalable.Nombrilist a écrit : ↑23 mars 2022, 15:36:13Effectivement. Réformer le mode de scrutin et en finir avec la monarchie présidentielle me semblerait être un bon début.
Sinon, il ne reste que la rue.
Re: Légitimité d'un président
Je n'ai pas dit qu'il fallait faire 50 % au premier tour... mais entre 24 % (score de Macron en 2017) et 45% (score de de Gaulle en 1965), il y a quand même une différence... Je n'ai pas dit qu'une majorité relative rendait illégitime, mais simplement que la légitimité est d'autant plus faible que le score est moins élevé.Papibilou a écrit : ↑23 mars 2022, 16:27:33Et ça a quasiment toujours été la réalité des présidents élus depuis 1965. Quel président a eu plus de 50% au premier tour, et surtout 50% des inscrits ? Auquel cas aucun n'avait de légitimité.Kadavre a écrit : ↑23 mars 2022, 08:44:23C'est dommage mais c'est juste la réalité.johanono a écrit : ↑23 mars 2022, 08:41:26Ceux qui veulent contester sa légitimité à mener sa politique trouveront forcément matière à faire. Ils l'ont déjà fait au cours des cinq dernières années, ils le feront encore davantage au cours des cinq dernières années. Ils diront qu'il a été réélu par défaut, ils feront remarquer qu'il n'aura obtenu que 15 ou 20% des voix des inscrits, ils lui reprocheront d'avoir fui le débat, etc. C'est dommage, mais c'est ainsi.
Re: Légitimité d'un président
C'est une très bonne analyse que je rejoins dans les grandes lignes.Camille a écrit : ↑21 mars 2022, 20:24:52La droite était habituée à gagner, elle ne supporte plus de perdre depuis 2012. Elle avait déjà fait le coup avec Hollande, dont elle voulait contester l'élection (il y a même eu un recours déposé au Conseil Constitutionnel à ce sujet). Hélas, le chien de Ciotti ne suffira pas à faire basculer l'élection présidentielle.
Par contre, je conseille la lecture de cet article du quotidien belge Le Soir qui parle de dérive aristocratique en France. Un point de vue que devrait partager @Yakiv puisqu'il est question d'une hyper-personnification de la vie politique française, par rapport à l'époque où il y avait une gauche et une droite bien définie.
L'article est en accès limité mais je vous partage le dernier paragraphe qui résume tout :Ce qui rejoint d'ailleurs ce que certains disaient ici, à savoir que Macron n'a pas besoin de présenter un programme parce qu'on sait qui il est au sortir de son premier mandat.La dérive aristocratique du scrutin présidentiel est en marche, qui rend les programmes – et donc les engagements pris devant les Français – assez secondaires au regard des caractères individuels des candidats. On peut considérer que c’est inévitable, au vu du déclin des idéologies et de la complexité des enjeux, qui rendent plus ou moins obsolète l’idée de représenter fidèlement des aspirations populaires formalisées par des partis politiques. Mais cette adaptation à l’air du temps constitue un recul démocratique. Si Emmanuel Macron est réélu, il se sentira moins lié que jamais par des engagements électoraux : il estimera avoir les mains libres pour décider comme il l’entend, ayant été plébiscité pour ce qu’il est et non pour ce qu’il a promis de faire. Au risque d’ailleurs, pour lui, d’être rappelé aux attentes populaires en cours de mandat : soit parce que son parti n’obtiendra pas de majorité parlementaire lors des élections législatives, soit parce que les Français redescendront dans la rue pour exiger d’être entendus.
Courrier International
Je pense que les procès en légitimité trouvent finalement leurs racines dans la personnification des scrutins. Quand ça la favorisait, la droite n'en avait cure. Aujourd'hui, elle enrage de ne plus faire partie du club select parce qu'elle ne s'est pas trouvée de chef.
Une réserve néanmoins : il ne faut pas forcément croire que tout affrontement idéologique a disparu au motif que le clivage gauche / droite a sauté. Mais il a évolué, vers un affrontement entre "progressistes" et nationalistes / conservateurs. De ce point de vue, pas mal de Peco ont vu venir le truc avant nous.
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Re: Légitimité d'un président
La personnification du scrutin favorise la contestation ? Oui, sans doute, mais il y a des législatives, une assemblée : ça en fait des scrutins ! Les grands mouvements de contestation naissent quand une mesure bouleverse une situation ou apparait trop injuste : on se souvient du recul de Juppé sur les retraites, de celui de Balladur sur le SMIC jeune : dans ces cas de figure le peuple peut toujours se mobiliser. Ce sont les premiers ministres qui étaient en première ligne. Eut-il été préférable que ce fut un président ?
En revanche, l'annulation des réformes n'a pas stoppé les GJ, en dépit des autres décisions prises par le gouvernement. Ce mouvement était d'une nature différente.
Pourquoi faire un procès d'intention à Macron en disant qu'il ne respectera pas son programme alors qu'il a quand même tenu un nombre significatif de promesses ?
Et puis on est aussi élu pour ce qu'on est, c'est inévitable : les gens qui inspirent confiance sont souvent ceux qui ont un programme réaliste : et/ou inversement. Mélenchon ne pourrait pas défendre le programme de Macron, et réciproquement, il doit y avoir une raison...
En revanche, l'annulation des réformes n'a pas stoppé les GJ, en dépit des autres décisions prises par le gouvernement. Ce mouvement était d'une nature différente.
Pourquoi faire un procès d'intention à Macron en disant qu'il ne respectera pas son programme alors qu'il a quand même tenu un nombre significatif de promesses ?
Et puis on est aussi élu pour ce qu'on est, c'est inévitable : les gens qui inspirent confiance sont souvent ceux qui ont un programme réaliste : et/ou inversement. Mélenchon ne pourrait pas défendre le programme de Macron, et réciproquement, il doit y avoir une raison...
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