Le sujet est sérieux, il convient de ne pas caricaturer.
S'agissant de la politique monétaire, il y eut beaucoup de dévaluations dans les années 50 à 70. Cette pratique n'était pas parfaite, certes, mais il n'en demeure pas moins qu'à l'époque, ces dévaluations permettaient à la France de conserver une certaine compétitivité industrielle. Ce n'est plus le cas désormais.
Pareil pour l'agriculture. Jadis, on parlait du "pétrole vert" de la France pour désigner notre puissance agricole. Désormais, nous sommes de plus en plus dépendants des importations. On ne parle pas uniquement de fruits ou légumes non cultivés en France (par exemple, les agrumes), on parle aussi de produits traditionnellement fabriqués en France, et dont les importations ne cessent de croître depuis quelques années. Ainsi, les légumes consommés en France sont désormais majoritairement importés. Et ce sera bientôt le cas pour le lait. Lire
CECI. L'article nous dit même que, d'ici deux ou trois ans, le pays présentera des déficits commerciaux en matière agricole. Ne restera plus guère que le vin... Le "pétrole vert", la "souveraineté alimentaire", c'est du pipeau, désormais. Difficile de ne pas y voir un rapport avec la PAC.
La monétisation de la dette, j'en ai déjà parlé : elle consiste à financer la dette au moyen de la création monétaire au lieu de la financer sur les marchés financiers. On parle traditionnellement de la "planche à billets". Ce procédé n'est pas parfait, certains économistes l'accusent même d'avoir un effet inflationniste. Mais il permet de ne pas dépendre des marchés financiers.
Le contrôle des frontières présente un intérêt majeur en matière de préservation de l'ordre public : il s'agit de mieux lutter contre les trafics en tous genres en provenance de l'étranger. Il est dommage que tu ne comprennes pas ça. Les Accords de Schengen furent une grave erreur. En 2012, ton leader adoré Sarkozy avait même promis de le renégocier (lire
CECI). Bien sûr, il n'aurait rien fait de tout ça s'il avait été réélu, mais le fait d'en parler à l'époque prouvait que le sujet était sérieux.
S'agissant du rachat d'entreprises par des entreprises étrangères, des systèmes de contrôle existent, notamment, en Allemagne et aux États-Unis. Lire
CECI, par exemple. D'affreuses dictatures communistes, n'est-ce pas ?
On pourrait encore parler des pays de l'Est, qui nous imposent une concurrence déloyale grâce aux subventions que nous leur versons.
On pourrait encore parler de l'impuissance diplomatique de l'UE, alors pourtant qu'on nous a vendu l'idée que "ensemble, nous serons plus forts".
Bref, le bilan globalement positif de la construction européenne, je ne le vois pas. Pour moi, le bilan est globalement négatif. Les seuls succès européens de ces dernières décennies sont les projets Airbus et Arianespace : des projets qui sont issus d'une coopération librement choisie entre États, en dehors du cadre de l'UE.
Nous avons bien sûr des problèmes internes que je reconnais volontiers (le corporatisme, le goût du désordre, la bureaucratie, la mentalité d'assistés chez beaucoup de gens, etc.), mais je pense quand même que notre appartenance à l'UE nous enferme dans une impuissance politique et que nous nous trouverions dans une meilleure situation (économique, industrielle, agricole, etc.) si nous n'étions pas engagés dans cette aventure.
La vraie question à poser est : peut-on revenir en arrière ? Avons-nous désormais les moyens de retrouver une certaine indépendance sur tous ces sujets ?
Pas sûr, hélas. Et quand on voit que les dirigeants politiques qui défendent la sortie de l'UE sont des pitres (Asselineau, Philippot), il est permis d'avoir quelques doutes.