Ce qu'il faut retenir de l'interview de rentrée d'Édouard Philippe
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● Les cotisations sociales baisseront de deux points dès janvier
Rappelant que l'exécutif allait procéder à une hausse de la CSG et une baisse des cotisations sociales, Édouard Philippe a évoqué un «choix politique» qu'il «assume» car il est selon lui «indispensable que le travail paie». «Dès 2018, on fait un basculement du financement de la protection sociale depuis des cotisations sociales qui pèsent sur salaire vers la CSG. Cela représente pour les actifs un gain de pouvoir d'achat considérable. En année pleine, pour un salarié qui gagne le Smic, ça veut dire 250€ de pouvoir d'achat supplémentaire. Pour un salarié qui gagne 2000€ par mois, c'est 360€ de gain de pouvoir d'achat en année pleine», a-t-il expliqué.
Rappelant que le gouvernement allait «baisser les cotisations sociales de 3,15 points» au total, il a indiqué que cela passerait par une baisse «de plus de deux points au 1er janvier», et une autre baisse «d'un peu moins d'un point» qui interviendrait «à la rentrée de septembre/octobre» . «Ça veut dire qu'on aura fait grosso modo 2/3 de la baisse en janvier, donc une petite progression du pouvoir d'achat, et la totalité de la baisse en octobre, donc à partir de là l'effet complet de la mesure», a-t-il promis.
Édouard Philippe a également indiqué que cette hausse de pouvoir d'achat concernerait les fonctionnaires via un système de compensation de la baisse de la hausse de la CSG, qui n'est pour l'instant pas défini.
● Sur la réforme du Code du travail
Cinq ordonnances vont être présentées la semaine prochaine, a fait savoir Édouard Philippe. Ce dernier a cependant refusé d'en révéler le contenu, indiquant que les textes seront avant tout dévoilés aux partenaires sociaux, syndicats et organisations patronales. Pour rappel, les rencontres entre les syndicats et le ministère du Travail se poursuivent ce jeudi, avec le représentant des petites entreprises, la CPME et le syndicat Force ouvrière.
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● 320.000 contrats aidés en 2017
Le gouvernement avait annoncé le financement de 293.000 contrats aidés cette année. Ce chiffre a été revu à la hausse par Édouard Philippe, ce jeudi. «On terminera à 320.000 contrats aidés en 2017», a-t-il détaillé. Il précise que deux domaines seront épargnés par cette forte diminution: l'Éducation nationale et l'Outre-mer.
Pour rappel, 459.000 contrats aidés ont été assurés en 2016. La fin des contrats aidés suscite la colère des collectivités locales, et en particulier des maires. Si Édouard Philippe reconnaît leur utilité, il continue de soutenir que ce système ne permet pas de produire «de bons résultats pour un retour à l'emploi», indiquant que seul 25% des contrats aidés parvenait à retrouver un emploi. «
[Il faut consacrer des moyens pour des formations individualisées qui permettent un retour durable à l'emploi». Interrogé sur le nombre de contrats aidés pour l'année 2018, le premier ministre a confirmé qu'il n'excéderait pas 200.000.
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● Une revalorisation des pensions de retraite à partir du 1er octobre
Le premier ministre a confirmé une revalorisation prochaine des pensions de retraite, au 1er octobre. En revanche, il n'a pas précisé le montant de cette revalorisation. Pour rappel, les retraites sont indexées sur l'inflation. Or celle-ci reste stable et
s'établit à 0,7% en juillet 2017, en rythme annuel.
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● La baisse des APL, «pas intelligent»
Le premier ministre a tenté de justifier la baisse des aides pour le logement en direction des étudiants, annoncée en juillet. «Si on avait pu faire autrement on l'aurait fait. La baisse générale des APL est contenue dans le budget précédent, qui ne l'a pas mise en œuvre. Si on voulait exécuter le budget, il fallait qu'on le fasse», a indiqué Édouard Philippe. «Ce n'est pas intelligent. C'est une mesure de rabot, ce n'est jamais intelligent». Le chef du gouvernement a indiqué qu'une mesure de compensation pourrait être mise en place via une baisse des loyers des logements sociaux étudiants.
● Un plan pour la réussite à l'université
Regrettant un taux d'échec à l'université de 60% au bout de 4 ans d'études, le chef du gouvernement a annoncé un plan étudiant pour la réussite, qui devrait permettre d'aboutir à une «meilleure orientation» des étudiants. «On va expliquer à un étudiant que s'il veut choisir telle formation, il devra avoir quelques prérequis, et s'il ne les a pas, il devra prendre un certain nombre de cours», a explicité le premier ministre.
● Soins dentaires, lunettes et aides auditives, bientôt gratuits?
C'est une promesse de campagne du candidat Macron. Et pourtant, les contours de cette mesure demeurent, pour l'heure, très flous. Interrogé par un auditeur sur le financement de cette disposition, le premier ministre n'a pu fournir une réponse précise. «Nous travaillons actuellement sur ce sujet», a-t-il soutenu. «Il faudra travailler avec l'ensemble des acteurs
[NDLR: mutuelles et professionnels de santé] pour arriver à cet objectif».
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