Yakiv a écrit : ↑03 oct. 2017, 22:04:39
Et j’essayais justement de vous expliquer qu’il n’est pas tenable, parce que pas équitable, de n’accepter en provenance de pays pauvres qu’une l’immigration hautement qualifiée dont nous aurions besoin tout en rejetant tous ceux qui seraient considérés comme peu intéressants sur le plan économique. Alors j’ai bien compris que pour vous, la seule responsabilité en incombe aux pays d’émigration, c’est d’ailleurs le sens de ce que je vous ai écrit hier, je ne pense pas avoir “déformé” tant que ça votre pensée.
J'ai tendance à penser que les cerveaux originaires de nations pauvres sont nécessaires au développement de leur pays de naissance. A partir de là, si on considère qu'une des principales causes de l'immigration en Europe est bien l'écart de développement économique, un peu plus aggravé encore par la fuite des cerveaux, je ne vois pas comment on espère apporter un début de solution aux mouvements migratoires sans contribuer au développement des pays d'émigration. Et le moyen le plus simple et le plus rapide de contribuer à leur développement dans un premier temps, c'est de commencer à ne plus puiser de la matière grise chez eux pour notre compte.
Moi je ne suis pas forcément opposé à une réduction de l'immigration hors droit d'asile, mais cela nécessite aussi de proposer un partenariat avec les pays d'émigration où tout le monde y trouve son compte. Car vous semblez oublier d'une part que "trouver la solution" pour réduire l'émigration ne se fait pas en claquant des doigts et d'autre part que ces "solutions" peuvent être globalement néfastes (s'il s'agit par exemple de participer à la course au moins disant social pour offrir la plus grosse rémunération possible aux surqualifiés).
Pour la troisième fois; On ne va chercher personne. On ne "puise" pas de matière grise. On accepte ceux qui sont décidés à quitter leur pays car le manque de moyens, la mentalité incompatible avec l'innovation et la création de richesse, la corruption, les ont décidés à partir.
Les partenariats, j'en ai déja parlé. Ca ne règlera pas la problématique principale liée à l'écart abyssal entre fécondité et potentiel de création de richesses. Rien ne dit non plus que l'argent utilisé dans ces mêmes projets ne sera pas détourné par des dirigeants peu scrupuleux ou des mafias locales, comme cela est déja arrivé maintes fois. De plus, l'aide au développement sous quelque forme que ce soit n'est nullement un préalable au contrôle des flux migratoires. Il suffit pour les états européens de durcir leur législation relative à ces mêmes flux, de réduire les pompes aspirantes de l'immigration en révisant les textes liés au regroupement familial et aux prestations sociales, et enfin de défendre physiquement leurs frontières. Un remplacement démographique étant en cours, il est criminel de subordonner l'arrêt de l'immigration à une quelconque politique de philanthropie de la part des pays européens.
L'argument de l'équité contredit avec force celui de l'interêt général et de la raison d'état. C'est un peu comme si je te disais, que pour chaque ingénieur nucléaire du moyen-orient, nous aurons l'obligation d'acceuillir un analphabète inapte à la vie en société ou un terroriste. Cela n'a pas de sens.
Je me focalise sur l'interêt général car on pourrait longuement argumenter au sujet de l'état de la France, avec une dette qui ne cesse de s’accroitre pour atteindre 2 200 milliards d’euros (+100% du PIB) soit 71 300 euros par ménage au 04/09/2017.
Entre 2000 et 2017 la dette a quasiment triplée alors que celle de l’Algérie pour la même période est passée de 70 milliards de dollars à 308 millions de dollars en janvier 2017. En France les perspectives de croissance et d’emplois sont décevantes et on assiste depuis plusieurs années à une désindustrialisation (dernièrement Alstom).
La liberté d’expression n’est plus qu’un slogan creux, le moindre propos sortant du cadre du politiquement correct peut valoir à son auteur la mort sociale, la presse et les médias étant devenus un quasi monopole du secteur financier qui impose une lecture de l'actualité correspondant à ses interêts propres.
Les jeunes s’expatrient en masse, ils sont 200 000 à tenter l’aventure hors de l’hexagone chaque année et ce sont en général des universitaires ou ayant fait des grandes écoles. 51 % des jeunes souhaiteraient s’expatrier s’ils le pouvaient. Un chiffre effrayant.
Alors oui, c’est bien le naufrage de la France qu'il convient d'enrayer en priorité. Mais c'est vrai, nous avons toujours l'internet à haut débit et l'eau chaude. Alléluia.
Non.
Enfin ça dépend de quoi on parle, mais si on associe la religion à la foi (et non à un caractère de l'identité transmis de génération en génération sans se poser la question de la croyance), alors c'est faux.
Au 21eme siècle, la religion est d'avantage un marqueur identitaire qu'autre chose. Une super-structure humaine permettant à des individus de former un groupe plus ou moins inclusif, plus ou moins cohérent.
Si les fidèles d'une religion ne sont comptabilisés que lorsqu'ils déclarent suivre l'intégralité des rites et pratiques de celle-ci, alors la proportion de chrétiens et même de musulmans se retrouve réduite à moins de 5 ou 10 % des personnes qui se réclament de cette religion. Alors le concept même de juif et d'antisémitisme devra être redéfini, puisque être juif ce n'est pas uniquement une question de religion mais également de généalogie.
En même temps, si les paradis fiscaux existent, s'ils sont ce qu'ils sont, c'est-à-dire s'ils ont autant de succès, c'est bien parce qu'une part de la population la plus riche recherche effectivement à s'enrichir autant que possible et par tous les moyens.
Cela dit, je n'ai jamais prétendu que c'était le cas de la majorité.
D'autre part, je pense effectivement qu'il vaut mieux concentrer les prélèvements obligatoires sur les personnes (avec un taux progressif selon revenus) plutôt que sur les entreprises (ressources de fonctionnement et bénéfices réinvestis) par souci d'efficacité économique.
Ah oui en fait, je ne me réclame de rien.
Le terme de population est inadéquat lorsqu'il s'agit de parler d'une ultra minorité de milliardaires et de rentiers nomades cachant leur fortune dans des paradis fiscaux dans le but d'échapper à l'impot.
Je suis d'accord avec cette dernière idée consistant à prendre en compte les revenus du chef d'entreprise, en lieu et place du chiffre d'affaires.
Yakiv a écrit : ↑03 oct. 2017, 22:20:15
Herresca a écrit : ↑03 oct. 2017, 14:34:30
Ce qui est encore plus paradoxal, c'est le fait que la gauche française et européenne a internalisé et rationalisé les éléments fondateurs du dogme chrétien, en s'appropriant son discours sur le partage, la non-violence, l’accueil inconditionnel de l'autre et la solidarité. Cette morale chrétienne se retrouve étonnamment chez les mêmes qui, à gauche du champ politique, crient leur haine du crucifix mais reprennent avec zèle les principes de la religion qu'ils sont sensés détester.
En y réfléchissant, on se rend compte que la gauche universaliste déteste le christianisme non pas en tant qu'opposant naturel, mais en tant que rival dont elle cherche à prendre la place.
La gauche française, mais pas seulement la gauche française, considère surtout que les valeurs de solidarité, de pardon, etc, ne sont pas l'apanage du christianisme et que l'homme n'a pas attendu la propagation de la bonne nouvelle pour connaître et mettre en application (pour certains) ces valeurs.
Seule l'Europe fait de l'acceuil de l'autre un impératif dogmatique, quasi-religieux. Seuls les citoyens des pays européens appliquent avec zêle le précepte "Aime ton prochain comme toi-même". Le fameux "refugees welcome" n'existe que dans les pays occidentaux, historiquement chrétiens. Il est une manifestation subconsciente de la charité et l'universalisme chrétiens.