Vous avez reconnu vous même que la prospérité pour l'Afrique n'était pas pour demain, voire même impossible. Et de ce fait, vous tendez à affirmer que les pays occidentaux ne doivent surtout rien faire (sans contrepartie) à destination de l'Afrique.Herresca a écrit : ↑15 nov. 2017, 21:10:21Les données économiques du continent africain, ainsi que les évènements dont j'ai fait état démontrent que l'aide au développement telle qu'elle est accordée et organisée ne suffit pas à faire en sorte que l'afrique devienne un pôle de création de richesses.
Le destin d'un africain est de vivre heureux en afrique, si l'aide au développement a pour but de contribuer à cet objectif, alors oui elle est inefficace et doit être repensée en fonction des réalités de ce continent, donc suivant une grille de lecture qui inclut autre chose que des données économiques, mais également sociales, ethniques et démographiques.
Mais lorsqu'on se fixe un maximum de 0,4% du PIB destinée à l'aide au développement, il ne faut effectivement pas s'attendre à des miracles. Ça ne ne démontre pas pour autant que les 0,3% du PIB réservés par la France au développement des pays pauvres ne permet pas un soutien au développement qui soit à la hauteur de la modeste somme consacrée.
Ce qui revient à dire qu'entre ne rien faire et faire des miracles, la solution la plus raisonnable se situe comme souvent dans le juste milieu.
Je suis toujours partagé face à ce type de réponse entre une explication liée à une naïveté affligeante ou bien à une mauvaise foi la plus effrontée qui soit.
Mais les faits méritent sans doute malgré tout d'être rétablis.
Su un autre sujet, j'effectuais une comparaison entre les élections bélarusses et ukrainiennes depuis leur indépendance.
Au Bélarus, ces élections ont donné les résultats suivants :
- 1994 : Loukachenko gagne au 1er tour avec 80,60 %
- 2001 : Loukachenko gagne au 1er tour avec 77.40 %
- 2006 : Loukachenko gagne au 1er tour avec 82.60 %
- 2010 : Loukachenko gagne au 1er tour avec 79,65 %
- 2015 : Loukachenko gagne au 1er tour avec 84,09 %
Et par quoi se caractérise le Bélarus ? Il s'agit tout simplement de la dernière dictature d'Europe.
Le fait est que le durée de conservation du pouvoir d'une part et la majorité écrasante obtenue d'année en année d'autre part, ne constituent pas un indicateur de démocratie mais sont au contraire très révélateurs d'un régime dictatorial.
Alors en Russie, même si les résultats de ces 2 critères sont moins prononcés qu'au Bélarus, on en est quand même pas très loin (conservation du pouvoir depuis 2000, élection au 1er tour systématique).
On peut ajouter à ça le sort réservé à la grande majorité des opposants politiques au président : assassinat ou exil forcé ou emprisonnement ou dossiers "compromettants" de nature sexuelle, le dossier est donc bouclé au cas où, vraiment, on aurait pu encore avoir un doute.
Mais il est vrai que vous avez concédé vous même ne pas être très à l'aise avec le concept de démocratie, on s'en serait douté.
Et j'ai expliqué que la nationalité des créditeurs n'influençait pas leur volonté de rendre un débiteur solvable.Herresca a écrit : ↑15 nov. 2017, 21:10:21Tu as fait état du rôle premier qu'ont les institutions financières internationales dans ce qui relève des plans d'austérité visant à rendre solvables, au forceps, les états débiteurs et endettés. Je t'ai expliqué en quoi ces institutions étaient le cheval de troie des banques, fonds spéculatifs et autres créanciers ayant interêt à faire leur beurre sur les dettes souveraines.
De la même facon que j'ai déja eu l'occasion de démontrer que les dégats qu'une banque d'investissement allemande ou US peut se permettre de causer en Grèce, en Afrique ou en Amérique Latine au nom du recouvrement de ses créances, ne sont pas révélateurs de sa marge de manoeuvre dans son propre pays, pour des raisons évidentes de politique intérieure et de sauvegarde du tissu économique.
Relier le génocide rwandais à une volonté de démocratiser le régime est tout simplement d'une stupidité consternante.Herresca a écrit : ↑15 nov. 2017, 21:10:21C'est au nom de cette vision, consistant à promouvoir la démocratie et les valeurs françaises, sans considération pour les réalités africaines, que Mitterrand prononce le discours de la Baule en 1990 ou il subordonne l'aide financière de la France à la démocratisation des pays africains. Peu de temps après, le Rwanda se sent forcé de démocratiser ses institutions et de programmer des élections, dans un contexte de guerre avec l'Ouganda. Les clivages internes au Rwanda se réveillent, les partis s'organisent sur la base de clivages ethniques, entre Hutus, du nord et sud et bien entendu entre Hutus et Tutsis, ces jeux de pouvoirs mènent à l'assassinat du président puis au génocide que l'on connait.
Je pense que cet évènement tragique suffit à démontrer le caractère néfaste et potentiellement criminel de ce genre d'ingérence au nom de la démocratie.