Jusqu’à ces dernières semaines, le milieu politique était quasi unanime : le phénomène Macron n’était qu’une « bulle de champagne » qui n’allait pas tarder à « éclater ». L’ancien ministre de l’économie de François Hollande ? « Un hologramme », disait François Bayrou (MoDem). « Le candidat des médias », expliquait Arnaud Montebourg (PS). « Il surfe sur du vent, sur une sorte de mode », estimait Marine Le Pen (FN). « Les Français ne confieront pas leur destin à quelqu’un qui n’a aucune expérience », se rassurait François Fillon (LR).
Las ! Quatre mois après son départ du gouvernement et deux mois après sa déclaration de candidature, Emmanuel Macron est toujours là. Et il ne montre aucun signe d’essoufflement. Le 10 décembre 2016, le candidat d’En marche ! a réuni quelque 10 000 personnes lors d’un meeting à Paris, une affluence devenue rare en politique.
En déplacement à Nevers, vendredi 6 janvier, afin d’y détailler ses propositions dans le domaine de la santé, l’ex-banquier a également attiré près d’un millier de sympathisants lors d’une réunion publique. « C’est le record pour la Nièvre », s’est réjoui Denis Thuriot, le maire (sans étiquette) de la ville, rappelant que le record précédent était détenu par François Mitterrand.
Cet engouement sur le terrain se retrouve aussi dans les études d’opinion, où M. Macron progresse doucement mais sûrement. Selon un sondage Elabe publié jeudi 5 janvier par Les Echos et Radio Classique, l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée s’affirme de plus en plus comme le troisième homme de la présidentielle, devant les candidats de la gauche. Dans l’une des hypothèses étudiées (absence de François Bayrou et présence d’Arnaud Montebourg), M. Macron s’offre même le luxe d’être présent au second tour du scrutin, devant Marine Le Pen, une première pour lui.
« Macron ou Fillon »
Interrogé sur cette envolée, l’intéressé la joue modeste. « Je ne me suis jamais vécu comme une bulle [mais] je ne commente pas les sondages », a-t-il indiqué vendredi, en marge d’une visite à l’hôpital Pierre-Bérégovoy de Nevers. Tout juste le candidat a-t-il reconnu, pour expliquer l’engouement qui accompagne ses déplacements, qu’« il se passe quelque chose dans le pays (…), il y a sur le territoire une vraie volonté de changement, de transformation ». « Moi qui suis cycliste, je dirais que l’échappée a pris corps et que l’écart est désormais important », résumait François Patriat, sénateur (PS) de la Côte-d’Or et soutien de M. Macron.
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