Figure montante du PS en 2011, Arnaud Montebourg a enchaîné les déboires depuis cinq ans. Dimanche, sa nouvelle aventure personnelle aboutit à nouveau à un échec.
Le score est sans appel. En six ans, Arnaud Montebourg est passé de 17,1% à la primaire de la gauche à 18,7%, un bien faible gain pour celui qui a entre temps dirigé le ministère de l'Economie. Une stagnation peut-être, une régression sans aucun doute, puisque Manuel Valls l'a doublé. Une grosse désillusion aussi pour celui que les sondages voyaient déjà victorieux de Manuel Valls. Difficile de connaître les raisons de ce manque d'adhésion des électeurs pour le troisième homme de 2011, le chantre de la démondialisation, le quadragénaire qui incarnait l'avenir du Parti socialiste en 2011. Mais sa campagne n'a semble-t-il pas suscité l'enthousiasme de la gauche du PS qu'il avait conquise il y a plus de cinq ans.
Malgré des soutiens notoires parmi les frondeurs, dont Laurent Baumel et Christian Paul, le partisan de la Sixième République s'est fait doubler sur sa gauche par Benoît Hamon, sans pour autant convaincre la droite du parti, acquise à Manuel Valls. La "synthèse molle" qu'il fustigeait chez Hollande, il l'a sans doute incarnée dans la campagne. Il a échoué. Selon les études, il n'apparaissait ni comme le plus présidentiel ni comme le plus fidèle aux valeurs de la gauche. Le soutien tardif de Gérard Filoche n'a pas permis de changer cette image.
Une campagne trop sage?
Quand Benoît Hamon imprimait le tempo de la campagne, Arnaud Montebourg n'a pas réussi à imposer ses idées dans les débats. La verve du candidat de 2011 a laissé place à un candidat beaucoup plus calme, voire effacé. Son programme chiffré "projet France" a semble-t-il laissé de marbre un électorat séduit par le revenu universel. L'idée forte de 2011, celle de la démondialisation, a aussi été jetée aux oubliettes, même si le souverainisme est resté l'une de ses particularités. Et la défense du made in France, entamée lorsqu'il était ministre, a aussi perdu son effet de nouveauté. Enfin, sa conversion écologique a aussi pu laisser sceptique, étant données ses prises de position passées sur le gaz de schiste.
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