Nouvelle question de la campagne, avec une question qui concerne la France, je voulais vous interroger pour savoir si selon vous, ce deuxième tour reflète une France facturée :
La question de la campagne :Après le premier tour de l'élection présidentielle, dimanche, la presse étrangère a observé une véritable fracture géographique entre deux France, qui ont voté Marine Le Pen ou Emmanuel Macron. Les cartes des résultats, commune par commune, justifient cette analyse : la France apparaît coupée en deux selon un axe Nord-Sud... à condition de ne prendre en compte les seuls bulletins Macron et Le Pen. Le leader d'En Marche s'impose en tête du premier tour dans le grand Ouest, le Sud-Ouest et l'Ile-de-France. La candidate du FN, elle, domine dans le Nord, le Nord-Est, le long du Rhône et le pourtour méditerranéen.
Cette fracture est en fait moins marquée d'un point de vue géographique. La France d'Emmanuel Macron est d'abord citadine. Dans les vingt villes de plus de 150.000 habitants, onze l'ont placé en premier et, dans six d'entre elles, Macron talonne Mélenchon loin devant leurs adversaires. Seules exceptions, notables : Marseille (Mélenchon y arrive premier devant Le Pen), Nice (Fillon y arrive premier devant Le Pen) et Toulon (où c'est Le Pen qui domine le vote, devant Fillon).
(...)
Macron, le champion des villes et des cadres
Ces ensembles géographiques corroborent les fractures sociologiques de la société. Emmanuel Macron, champion des grandes métropoles à commencer par Paris, "représente la France diplômée ouverte et pas vraiment touchée par la désindustrialisation", explique à Franceinfo Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à Lille et chercheur au CNRS. A l'inverse, les classes populaires se sont massivement tournées vers Marine Le Pen. "Dans les zones en dépeuplement, frappées par une déstructuration lente des activités qui n'ont pas eu de substitution […] les électeurs sont facilement passés de la gauche au FN", analyse pour l'AFP le politologue Richard Kleinschmager.
(...)
Le Pen parle à la France qui va mal
Comme l'analyse le démographe Hervé Le Bras pour France Culture, "la relégation sociale et le vote FN partagent un espace commun". Ce directeur d'études à l'EHESS a analysée les chiffres de la progression du chômage, de la pauvreté, des personnes de 25-34 ans non diplômées et des familles monoparentales. A l'exception des centres urbains des métropoles, la carte de "la France qui souffre" colle à celle du vote FN :
A contrario, la France qui gagne et qui travaille se retrouve dans le vote Macron. Le seul exemple parisien suffit à s'en convaincre : Paris a largement plébiscité l'ancien ministre (34,9% des suffrages) quand Marine Le Pen peine à atteindre les 4,99%.
(...)
http://www.lejdd.fr/politique/macron-le ... ce-3310163
La France est-elle Fracturée ? Selon vous, pourquoi est-elle fracturée ?