L'Europe sur la route du Grexit

Répondre
Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par politicien » 28 juin 2015, 21:00:05

Bonjour,
Après l'annonce du référendum en Grèce par Tsípras sur les propositions des créanciers de son pays, l'avenir d'Athènes au sein de la zone euro s'écrit en pointillés.
Si Aléxis Tsípras pensait faire plier ses partenaires de la zone euro, ou au moins les diviser, en annonçant, dans la nuit de vendredi à samedi, un référendum (le 5 juillet) sur un compromis qui n’existe pas, c’est totalement loupé. C’est exactement le contraire qui s’est passé au cours de l’Eurogroupe (les 19 ministres des Finances) convoqué samedi dans l’espoir de boucler un accord avec la Grèce destiné à lui assurer à nouveau une nouvelle aide financière de plus de 15 milliards d’euros, un plan d’investissement de 30 à 35 milliards, le tout assorti d’un calendrier de renégociation de la dette grecque en échange de réformes structurelles, de hausses d’impôt et de coupes dans les dépenses publiques. Ce référendum «ferme la porte à la poursuite des discussions», a tranché le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, patron de l’Eurogroupe. La Vouli, le parlement monocaméral grec, a adopté la loi autorisant le référendum dans la nuit de samedi par une très large majorité de 178 voix contre 120 (sur 300 sièges). Le Grexit redouté est désormais au bout de la semaine, voire avant, sauf rebondissement en Grèce.

QUE S’EST-IL PASSÉ ?
Personne ne comprend le brutal raidissement d’Aléxis Tsípras : «On était à deux doigts d’un accord», affirme une source proche des négociations. «Tout le monde pensait qu’on allait conclure. A la demande des Grecs, on a convoqué, lundi, un Eurogroupe et un sommet de la zone euro, puis un nouvel Eurogroupe mercredi, puis jeudi. Le Conseil européen de jeudi et vendredi a aussi permis de progresser et c’est pour ça qu’on a convoqué un nouvel Eurogroupe samedi.» Mais, à la surprise générale, Tsípras a annoncé au milieu de la nuit de vendredi à samedi la tenue d’un référendum sur le texte de compromis tel qu’il existait jeudi, après avoir prévenu quelques minutes auparavant François Hollande et Angela Merkel, (Jean-Claude Juncker, lui, plongé dans un profond sommeil, n’ayant pas décroché).

«Or, ce texte a changé vendredi pour tenir compte des demandes grecques. Ce référendum est sans objet», ajoute cette même source. Pire, «les Grecs sont partis au pire moment, avant qu’on parle de la soutenabilité de la dette, de l’extension du programme», au-delà du 30 juin, et du plan d’investissement, s’est étonné Jeroen Dijsselbloem.

(...)

VERS LE GREXIT ?
«Il n’y a pas de mode d’emploi pour une sortie de la zone euro, car personne n’avait prévu une telle situation. On est dans les figures libres», confie une source européenne. On peut donc très bien imaginer que la Grèce reste formellement dans la zone euro, mais ne dispose plus d’euros fournis par la BCE. Il faudra donc qu’elle émette en parallèle une nouvelle monnaie (après avoir repris le contrôle de sa banque centrale, ce qui l’exclura de facto de la BCE) afin de payer les salaires des fonctionnaires et les retraites. Mais cette nouvelle drachme, qui circulera parallèlement à l’euro, n’aura de valeur que pour les biens et les services produits par la Grèce, ce qui limitera considérablement son pouvoir d’achat : tous les produits importés (ou comportant une part d’imports) devront être payés en euros sonnants et trébuchants.

Et la Grèce importe beaucoup, des produits agricoles aux produits technologiques, en passant par les médicaments. La Grèce serait dans la situation de Cuba qui connaît aussi une double circulation monétaire, le peso local qui ne vaut rien et le peso convertible (CUC) dont la valeur est proche de celle du dollar qui permet seul l’accès aux produits de «luxe»… La Grèce, privée d’accès à l’euro, peut aussi choisir de partir d’elle-même. Dans les deux cas, sa situation ne sera guère brillante, car elle n’aura pas accès avant longtemps aux marchés financiers : elle devra vivre avec ce qu’elle produit.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Liberation.fr
La Grèce va-t-elle bel et bien sortir de la zone euro ? Ce scénario de Grexit paraît désormais probable, même s'il peut encore être évité. Vendredi soir, Alexis Tsipras (et son gouvernement de gauche radicale allié à la droite nationaliste) a pris ses partenaires de court en annonçant un référendum à son peuple. Le Premier ministre grec a refusé les dernières propositions de réformes et de consolidation budgétaire exigées par ses créanciers (Commission européenne, BCE, Fonds monétaire international) pour poursuivre l'aide financière à son pays. Le vote doit avoir lieu le 5 juillet, mais la question précise qui sera posée aux Grecs reste incertaine. Voteront-ils sur l'appartenance de leur pays à la zone euro ? Sur les exigences des créanciers ? Nul ne le sait.

(...)

Vers un Grexit ?
Imaginer la BCE fermer son robinet à liquidités pour les banques grecques sans un signal extrêmement clair des responsables politiques semble difficile. C'est pourquoi les ministres des Finances de la zone euro vont devoir prendre leurs responsabilités lors d'une nouvelle réunion samedi en fin d'après-midi, cette fois sans leur homologue grec. En refusant de prolonger le plan d'aide jusqu'au référendum et au-delà comme le leur demandait Alexis Tsipras, l'Eurogroupe semble se préparer au Grexit. Aucun ne souhaite céder à ce que beaucoup considèrent comme un chantage de la Grèce.

(...)

http://www.lepoint.fr/economie/crise-gr ... 496_28.php
Qu'en pensez vous ?
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
Golgoth
Messages : 22140
Enregistré le : 15 mars 2010, 00:00:00
Localisation : Chez moi

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par Golgoth » 28 juin 2015, 21:02:33

Trop fort, c'est Tsipras qui s'est "raidi". Ca fait 5 mois qu'il négocie et il n'a obtenu aucune concession sur la dette...
Cela devient insupportable ce bal de faux culs.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par Nombrilist » 28 juin 2015, 21:26:24

C'est de la propagande. N'oublions pas que les media sont détenus par une poignée de milliardaires dont les intérêts divergent fortement des notres.

Avatar du membre
El Fredo
Messages : 26459
Enregistré le : 17 févr. 2010, 00:00:00
Parti Politique : En Marche (EM)
Localisation : Roazhon
Contact :

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par El Fredo » 28 juin 2015, 21:26:54

Les négociations entre la Grèce et l'UE me font un peu penser à celles entre la Palestine et Israël, toutes proportions gardées. Il y a clairement un des deux camps qui n'a absolument pas envie que la situation progresse.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

Avatar du membre
racaille
Messages : 8638
Enregistré le : 15 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Lemuria

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par racaille » 28 juin 2015, 21:34:30

Il est même probable que ces négociations aient rendu peu à peu l'europhile Tsipras eurosceptique. Après toutes les concessions que le gouvernement grec était prêt à faire - mais toujours conditionnées à une restructuration de la dette, dont les créanciers ne veulent pas entendre parler - il est effectivement un peu fort de taxer Tsipras de psycho-rigide.

PS : au fait, Libé, le Monde, tout ça, ce ne sont pas des journaux qui survivent grâce aux subventions payées par les impôts et qui dilapident cet argent dans des publications dogmatiques que les gens refusent obstinément d'acheter ?
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

Avatar du membre
johanono
Messages : 37485
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par johanono » 28 juin 2015, 21:35:23

Nombrilist » Dim 28 Juin 2015 - 21:26 a écrit :C'est de la propagande. N'oublions pas que les media sont détenus par une poignée de milliardaires dont les intérêts divergent fortement des notres.
Ce n'est pas si simple. C'est surtout une question de formation idéologique : tous ceux journaleux sont allés dans les mêmes écoles que les dirigeants politiques, ils ont été formés au même moule euro-libéral, alors ils ont du mal à remettre en cause ce modèle dominant, ils ont du mal à croire qu'il existe des alternatives.

Avatar du membre
albert
Messages : 9997
Enregistré le : 20 août 2011, 11:21:55

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par albert » 29 juin 2015, 07:47:56

« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par Nombrilist » 29 juin 2015, 07:53:12

johanono » Dim 28 Juin 2015 - 21:35 a écrit :
Nombrilist » Dim 28 Juin 2015 - 21:26 a écrit :C'est de la propagande. N'oublions pas que les media sont détenus par une poignée de milliardaires dont les intérêts divergent fortement des notres.
Ce n'est pas si simple. C'est surtout une question de formation idéologique : tous ceux journaleux sont allés dans les mêmes écoles que les dirigeants politiques, ils ont été formés au même moule euro-libéral, alors ils ont du mal à remettre en cause ce modèle dominant, ils ont du mal à croire qu'il existe des alternatives.
Ton explication est aussi simpliste que la mienne. Tous les journalistes ne sont pas formés dans le même moule. Moi j'aurais plutôt dit que le rédac-chef (le tout-puissant d'une rédaction) recrute des journalistes qui sont en accord avec ses idées. Et le rédac-chef est lui même recruté par le propriétaire. C'est à dire le milliardaire. Comme je l'ai déjà dit maintes fois, ce n'est pas pour subventionner la presser que les milliardaires ont chacun leur journal.

Avatar du membre
El Fredo
Messages : 26459
Enregistré le : 17 févr. 2010, 00:00:00
Parti Politique : En Marche (EM)
Localisation : Roazhon
Contact :

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par El Fredo » 29 juin 2015, 10:00:55

Chomsky a dit un truc sur la question, je ne me souviens plus de la citation exacte mais c'était quelque chose du genre "tu ne serais pas en position de dire ce genre de chose si tu ne le pensais pas déjà avant" (mais en plus élaboré). Lire aussi "What makes mainstream media mainstream" :

http://www.chomsky.info/articles/199710--.htm
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par politicien » 29 juin 2015, 10:38:20

L'économie française, "robuste", n'a "rien à craindre" de la crise grecque, a déclaré François Hollande
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
albert
Messages : 9997
Enregistré le : 20 août 2011, 11:21:55

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par albert » 29 juin 2015, 10:45:03

politicien » Lun 29 Juin 2015, 10:38:20 a écrit :L'économie française, "robuste", n'a "rien à craindre" de la crise grecque, a déclaré François Hollande
Les hommes politiques au pouvoir sont dans leur rôle en tentant de rassurer la population, mais franchement Hollande n'a aucune crédibilité. Il y a deux ans, il répétait que la courbe du chômage allait s'inverser, que la croissance était là... On l'attend toujours. Et la crise grecque pourrait bien compromettre une reprise qui est annoncée depuis longtemps mais que l'on n'a toujours pas vue à ce jour ailleurs que dans les prévisions.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par politicien » 29 juin 2015, 18:34:38

Dans le dossier de la crise grecque, c’est un peu, comme diraient les enfants, « celui qui dit qui y’est » : l’heure des accusations réciproques. Celle, aussi, où c’est de l’autre que l’on attend qu’il fasse un pas, chacun estimant en avoir fait suffisamment à son propre niveau.
Celle, enfin, où rien ne se passe, où tout est figé près de trois jours après l’annonce par le premier ministre grec, Alexis Tsipras, d’un référendum sur les propositions des créanciers (Union européenne, FMI, BCE), le 5 juillet.
Or, c’est vers un défaut de la Grèce que l’on se dirige si, comme cela semble devoir être le cas, le gouvernement grec n’est pas en mesure de rembourser avant minuit mardi 30 juin (heure de Washington, il sera alors 10 heures mercredi matin à Athènes ) le 1,6 milliard d’euros qu’il doit au Fonds monétaire international (FMI).
Et pendant que les principaux acteurs de cette crise se parlent par médias interposées, les Bourses européennes chutent et en Grèce, la fermeture des banques et l’instauration du contrôle des capitaux, décrétée par le gouvernement, aura un impact direct sur la vie quotidienne des Grecs et l’économie du pays en général.

Jean-Claude Juncker affiche son dépit...
Lundi, le président de la Commission européenne a déploré que « l’élan du compromis [ait été] brisé de façon unilatérale par la volonté grecque d’organiser un référendum ». S’estimant « trahi », après « tous les efforts [qu’il a] déployés », mais qui « ont été insuffisamment pris en compte », il a accusé le gouvernement grec d’avoir « quitté la table des négociations au pire moment », alors que ces dernières « n’étaient pas finies ».

(...)

... et François Hollande émet des souhaits de dialogue
Lors d’une brève déclaration à l’issue d’un conseil restreint consacré à la Grèce, le président de la République, François Hollande avait fait savoir que la France était « toujours disponible pour que le dialogue puisse reprendre ». « Je souhaite que si les Grecs en décident, […] cette négociation puisse reprendre », a-t-il dit.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par politicien » 29 juin 2015, 20:45:09

L'agence américaine Standard and Poor's abaisse la note souveraine de la Grèce de CCC à CCC-, et estime à 50% la probabilité d'une sortie du pays de l'euro.
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
johanono
Messages : 37485
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par johanono » 06 juil. 2015, 08:18:23

Si la Grèce sort de l'euro, il ne se passera rien

FIGAROVOX/ANALYSE - L'éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, voire de l'Union européenne inquiète politiques et commentateurs. Marc Crapez et Thierry Lhôte rappellent que le changement de devise est commun et s'est fréquemment produit dans l'histoire monétaire.

suite
Et bien voilà. Donc inutile de dramatiser une sortie de la Grèce de la zone euro.

Avatar du membre
albert
Messages : 9997
Enregistré le : 20 août 2011, 11:21:55

Re: L'Europe sur la route du Grexit

Message non lu par albert » 06 juil. 2015, 09:51:53

johanono » Lun 06 Juil 2015, 08:18:23 a écrit :
Si la Grèce sort de l'euro, il ne se passera rien

FIGAROVOX/ANALYSE - L'éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, voire de l'Union européenne inquiète politiques et commentateurs. Marc Crapez et Thierry Lhôte rappellent que le changement de devise est commun et s'est fréquemment produit dans l'histoire monétaire.

suite
Et bien voilà. Donc inutile de dramatiser une sortie de la Grèce de la zone euro.
Voilà encore des gens qui prennent leurs désirs pour des réalités. Et toujours ce discours qui consiste à dire que les pays du sud vont mieux que la France, ce qui est faux. Le Portugal n'est pas "hors d'atteinte" des spéculateurs. Son taux d'endettement public est de 131% (contre 95% pour la France). Son taux à 10 ans est actuellement de 3 % (1.2% pour la France). En cas de Grexit, il y aurait un vrai risque de remontée des taux du Portugal, de l'Espagne et de l'Italie.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

Répondre

Retourner vers « Crise Grecque »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré