La démocratie, littéralement, c'est le pouvoir du peuple.Yakiv a écrit : ↑25 oct. 2021, 08:42:23Comme je l'ai dit avant, il y a une certaine confusion entre démocratie et légalité au sens strict.johanono a écrit : ↑25 oct. 2021, 08:32:53Ce n'est pas parce qu'un pouvoir politique prend des décisions politiques que tu désapprouves que ces décisions sont forcément antidémocratiques. Si les électeurs texans dans leur majorité décident de réduire le droit à l'avortement, et bien leur choix sera démocratique, même s'il ne te plaît pas, et il n'est pas normal qu'une Cour suprême puisse entraver leur choix.
Le meilleur exemple dans l'histoire restera l'élection d'Hitler, élu "à la majorité" (même si relative). Et il y a des exemples en permanence. Une majorité peut très bien faire basculer un pays dans un régime dictatorial.
Concernant cette loi sur l'avortement, ce sera à la Cour Suprême de se prononcer sur sa compatibilité avec les libertés fondamentales des citoyens américains définis dans leur constitution, c'est son rôle. Ce qu'on peut dire à minima, c'est qu'il existe une jurisprudence "contre" cette loi.
Si le peuple vote pour rétablir la peine de mort, ce sera un choix démocratique. Si le peuple veut majoritairement porter un dictateur au pouvoir, ce sera un choix démocratique. Si le peuple vote pour sortir de l'UE, ce sera un choix démocratique. Si le peuple vote pour rétablir la peine de mort, ce sera un choix démocratique. Si le peuple vote pour abroger le droit à l'avortement, ce sera un choix démocratique.
Tous ces choix sont peut-être choquants selon tes principes, ils n'en sont pas moins démocratiques.
Je ne conteste pas l'existence d'une Cour constitutionnelle. Celle-ci a pour fonction de vérifier si les procédures démocratiques et les règles de pouvoirs prévues par la Constitution ont bien été respectées. Je ne suis pas choqué si une Cour constitutionnelle censure une loi au motif que cette loi n'aurait pas été votée selon les procédures en vigueur. Le CC, dans l'esprit des rédacteurs de la Constitution de 1958, était d'ailleurs cantonné à ce rôle.
En revanche, je refuse l'idée qu'une Cour constitutionnelle sorte de ce rôle et se substitue au peuple (et à la représentation nationale) pour trancher des questions de fond, pour faire des choix de société. Non, ce n'est pas à la Cour suprême de dire s'il faut, ou non, abolir la peine de mort ou le droit à l'avortement.