La France (et l'Europe) face au mur de la dette

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johanono
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La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par johanono » 15 avr. 2020, 11:22:51

Pour faire face à la crise économique qui s'annonce, les différents gouvernements européens ont annoncé, nous le savons, des plans de soutien massifs à l'économie. Ces plans coûteront cher, on parle de centaines de milliards d'euros, et nous ne savons pas encore bien comment ils seront financés.

La Commission européenne a également annoncé qu'elle ne sanctionnerait pas les éventuelles entorses des pays européens aux règles du Pacte de stabilité. Ces règles de rigueur budgétaire sont donc abandonnées. Officiellement, il s'agit d'un abandon provisoire. Dans la réalité, on se doute que le provisoire risque de durer...

De prime abord, cet abandon constitue une bonne nouvelle. Mais il signifie bien que, dans l'esprit des dirigeants européens, les États devront s'endetter pour financer ces plans. Ils verront donc leur endettement public augmenter massivement. Se pose donc la question de savoir comment les États devront financer cette dette supplémentaire.

A ce jour, ils disposent de plusieurs outils de financement :

1°) Émission d'obligations sur les marchés financiers. Ces obligations sont soumises à des taux d'intérêts définis par les marchés financiers. Certains pays fragiles sont exposés à une augmentation brutale des taux d'intérêts décidée par les marchés financiers, augmentation qui aurait pour effet de les étrangler financièrement. On se souvient que certains pays européens ont été confrontés à cette difficulté il y a dix ans, lors de la crise de la dette de la zone euro.

2°) Financement auprès du Mécanisme européen de stabilité. En gros, le MES lève lui-même des obligations sur les marchés financiers et prête aux États qui lui en font la demande, mais entre contrepartie d'engagements de réduction des déficits budgétaires. Le MES est donc un FMI à l'européenne.

3°) Rachat d'obligations par la Banque centrale européenne. Cela revient à dire que les États européens empruntent directement auprès de la BCE, à des taux avantageux, voire nuls. Mais ces prêts, par définition, doivent être remboursés...

Bien sûr, le recours au MES ou à la BCE permet de bénéficier de taux d'intérêts plus avantageux qu'en cas de financement direct auprès des marchés financiers. Mais quelle soit la solution retenue, les États concernés seront forcés, dans les années à venir, de mettre en place de drastiques politiques d'austérité pour se rembourser et se désendetter...

Ces dernières semaines, il a beaucoup été question d'une mutualisation de la dette. On a parlé de "coronabonds". Mais là encore, une dette, fût-elle mutualisée, reste une dette, qui oblige les États emprunteurs à la rembourser, quitte à mettre en place des politiques d'austérité pour cela.

Donc quel que soit le mécanisme retenu, c'est bien une grave crise de la dette qui attend les États européens. Et cette crise rendra inéluctable la mise en place de très lourdes politiques d'austérité, sans commune mesure avec ce que nous avons connu en Europe après la crise financière de 2008. Vous avez aimé la crise de la dette de la zone euro au cours des années 2009-2013, vous allez adorer la crise qui vient... :mrgreen:

Bien sûr, les pays qui étaient déjà fragiles, qui sont aussi, comme par hasard, les pays les plus touchés par l'épidémie (Italie, Espagne, et à un degré moindre la France), seront encore plus fragilisés, encore plus exposés. Et les pays qui étaient financièrement plus prospères, qui sont aussi, comme par hasard, les moins touchés par l'épidémie (Allemagne, Pays-Bas, Suède, Autriche, etc.) seront certes un peu secoués, mais beaucoup moins, et retrouveront leur prospérité beaucoup plus rapidement. A la faveur de cette crise, l'écart entre les pays d'Europe du Nord et les pays méditerranéens va donc s'accentuer.

Pour échapper autant que possible à ces graves politiques d'austérité, il n'y a qu'une seule solution : effacer tout ou partie des dettes publiques par une monétisation (autrement dit, on finance les dettes par de la création monétaire).

Bien sûr, il y a une théorie économique qui nous explique que la création monétaire augmente la masse monétaire en circulation et génère donc de l'inflation. Mais franchement, dans le contexte économique actuel, y a-t-il vraiment un risque d'inflation ? Et à supposer que cette politique génère une inflation moyenne, est-ce si grave ? Si une inflation moyenne permet de sortir plus rapidement de la crise économique, de relancer l'économie et de se désendetter plus rapidement, faut-il se priver de cet outil ? :gratte:

Concrètement, la monétisation de la dette peut prendre deux formes différentes :

1°) Annulation d'obligations par la BCE. En gros, la BCE rachète des obligations étatiques, comme dans le 3° ci-dessus, mais les annule aussitôt. Ce serait la solution la plus simple, mais il y a le risque que les Allemands s'y opposent (même si les Allemands ne décident pas de tout au niveau de la BCE).

2°) La sortie de la France de la zone euro. Cette solution demeure possible, bien sûr, mais elle prendra forcément du temps. Or du temps, nous n'en avons pas.

3°) Reste une solution alternative, proposée par Jacques Sapir : requérir la Banque de France d'opérer des avances de trésorerie libellées en euros. La Banque de France pourrait ainsi couvrir une partie de la dette publique, qui serait ainsi rachetée par échange de bons du Trésor. Cette solution est peu orthodoxe, mais techniquement tout à fait possible. Bien sûr, il faudra s'attendre à des protestations indignées du gouvernement allemand et de ses alliés. Mais quelles solutions auront-ils ? S'ils décident eux-mêmes de sortir de la zone euro, ils se tireront une balle dans le pied, quand on connaît la structure de leur commerce.

En tout état de cause, il faut avoir conscience que, si on ne brise pas le tabou de la monétisation, on s'expose à devoir supporter de graves politiques d'austérité, sans commune mesure avec ce que nous avons connu durant la dernière décennie. Le nouveau monde auquel certains croient risque alors d'être un monde d'austérité et des tensions multiples et croissantes : tensions politiques entre pays, tensions sociales internes à chaque pays. Il faut en avoir conscience.

sandy
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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par sandy » 15 avr. 2020, 11:27:05

Comme d'habitude, et encore plus maintenant que c'est une question de santé a l'echelle mondiale, je ne comprends pas qu'on tire pas un grand traits sur la "dette" des pays, de tout les pays, oui les nantis en pâtirons, ce sont des nantis, ils ont probablement des milliards en guise d'oreiller...

Et, encore une fois, j'en peut plus de cette Europe soumise a l'Allemagne, on sait très bien que l'Allemagne dira non et qu'on se pliera encore a ses decisions!
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johanono
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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par johanono » 15 avr. 2020, 11:32:36

Attention : les dettes publiques ne sont pas détenues que par des "nantis". Par exemple, les contrats d'assurance-vie comportent des obligations publiques. Beaucoup de gens, loin d'être des "nantis", ont souscrit des contrats d'assurance-vie. Si tu dis qu'on annule purement et simplement les dettes publiques, alors tu ruines tous ceux, pas forcément "nantis", qui ont fait quelques placements. Donc il faut procéder de façon plus subtile : continuer à rembourser toutes les dettes, mais recourir à la création monétaire pour s'offrir une marge de manœuvre.

sandy
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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par sandy » 15 avr. 2020, 11:37:33

Je ne comprends pas bien le liens entre la dette publique et les assurances vie...
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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par johanono » 15 avr. 2020, 11:41:49

Les assurances-vie sont un placement financier. Et parmi les supports financiers de ce placement, il y a les obligations souveraines.

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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par johanono » 15 avr. 2020, 13:28:21

À noter que Christine Lagarde n'est pas favorable à l'annulation des dettes souveraines : https://www.google.com/amp/s/amp.lefiga ... e-20200409

En revanche, il be me semble pas qu'elle se soit exprimée sur une monétisation.

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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par Mewtow » 15 avr. 2020, 15:44:49

Formellement, si Lagarde est contre l'annulation des dettes souveraines, alors elle est aussi contre une monétisation directe, les deux étant en tous points similaires du point de vue macroéconomique. Ce qui serait intéressant, ce serait de savoir si elle est pour ou contre une politique d'helicopter money par versement direct d'argent aux ménages, sans passer par l'état, dans le cadre du mandat des 2% d'inflation de la BCE.

Ce serait la solution idéale, dans le sens où elle permettrait de faire d'une pierre deux coups : d'un coté elle permettrait à la BCE de respecter son mandat de 2% d'inflation en conservant sa crédibilité, et elle permettrait de financer un peu l'état sans taxer les ménages modestes à grand coup d'inflation (du moins pas plus qu'en temps normal avec les 2%). Alors certes, le financement de l'état serait limité avec cette solution, mais les ménages seront moins mis à contribution qu'avec l'austérité. Là où l'inflation est une taxe qui frappe de manière aveugle et qui touche surtout les plus pauvres (c'est une taxe fiscalement régressive), l'austérité peut être mieux ciblée. Et le fait que la banque centrale conserve sa crédibilité en respectant son mandat est très important justement pour aider au financement de l'état. Si la banque centrale sort de son mandat, les agents et marchés vont anticiper une grosse inflation et augmenter les taux d'intérêts de la dette d'état comme des furieux ! Autant dire que le remède peu être pire que le mal.

Ah et au passage, on a le temps de voir venir la prochaine crise de la dette : les taux sont négatifs et remonteront uniquement quand l'inflation et la croissance seront revenues et que le chômage aura diminué. Autant de choses qui aideront à augmenter les ressources fiscales sans augmenter les taux de prélèvement, ce qui aidera à réduire le déficit. Déjà qu'actuellement, les taux réels sont bien inférieurs à la croissance et que la dette peut régresser toute seule même avec un léger déficit, on a de quoi faire. Et je dis cela alors que je suis d'ordinaire pour une politique de redressement des finances publiques...

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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par johanono » 15 avr. 2020, 16:05:17

La politique de la monnaie-hélicoptère n'est qu'une forme de monétisation.

Quant à dire que la prochaine crise de la dette n'aura pas lieu tout de suite, voilà qui est bien optimiste ! Il y a dix ans, la crise de la dette a eu lieu juste après le choc financier, après une année 2009 marquée par la récession. Pourquoi n'en irait-il pas de même cette fois-ci ? Si les marchés n'ont pas confiance dans la capacité de certains États à rembourser, les taux d'intérêts augmenteront.

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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par Papibilou » 16 avr. 2020, 08:43:42

johanono a écrit :
15 avr. 2020, 16:05:17
La politique de la monnaie-hélicoptère n'est qu'une forme de monétisation.

Quant à dire que la prochaine crise de la dette n'aura pas lieu tout de suite, voilà qui est bien optimiste ! Il y a dix ans, la crise de la dette a eu lieu juste après le choc financier, après une année 2009 marquée par la récession. Pourquoi n'en irait-il pas de même cette fois-ci ? Si les marchés n'ont pas confiance dans la capacité de certains États à rembourser, les taux d'intérêts augmenteront.
Si la surabondance de la monnaie se poursuit, la baisse des taux devrait se maintenir, selon moi. Néanmoins, il faudra bien qu'un jour on décide ce qui doit être possible avec le surendettement des pays du sud de l'UE, attendu que les défauts de la France de l'Italie et de l'Espagne seraient insupportables. Après tout, on a "oublié" la dette de l'Allemagne en 1953, même si celle-ci ne semble pas s'en souvenir.

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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par Nombrilist » 16 avr. 2020, 09:27:54

Papibilou a écrit :
16 avr. 2020, 08:43:42
johanono a écrit :
15 avr. 2020, 16:05:17
La politique de la monnaie-hélicoptère n'est qu'une forme de monétisation.

Quant à dire que la prochaine crise de la dette n'aura pas lieu tout de suite, voilà qui est bien optimiste ! Il y a dix ans, la crise de la dette a eu lieu juste après le choc financier, après une année 2009 marquée par la récession. Pourquoi n'en irait-il pas de même cette fois-ci ? Si les marchés n'ont pas confiance dans la capacité de certains États à rembourser, les taux d'intérêts augmenteront.
Si la surabondance de la monnaie se poursuit, la baisse des taux devrait se maintenir, selon moi. Néanmoins, il faudra bien qu'un jour on décide ce qui doit être possible avec le surendettement des pays du sud de l'UE, attendu que les défauts de la France de l'Italie et de l'Espagne seraient insupportables. Après tout, on a "oublié" la dette de l'Allemagne en 1953, même si celle-ci ne semble pas s'en souvenir.
A la fin, ça sera soit on annule les dettes, soit Espxit, Itaxit et Frexit, et il restera l'Union Allemandéenne.

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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par Baltorupec » 16 avr. 2020, 09:42:14

Nombrilist a écrit :
16 avr. 2020, 09:27:54
A la fin, ça sera soit on annule les dettes, soit Espxit, Itaxit et Frexit, et il restera l'Union Allemandéenne.
La France pourrait difficilement sortir de l'union Européene, alors l'Espagne ou l'Italie.

L'euro, c'est aussi une forme d'asservissement, il est facile de rentrer dans l'UE, en sortir est beaucoup plus difficile.

En ce qui concerne l'annulation des dettes, si les pays riches commencent à annuler leur dettes, cela créera une série d'annulation de dettes, parmi les pays pauvres aussi qui ne verront pas pourquoi ils paieront quand les plus riches de ce mondes ne paient pas.
Cela créerait une crise économique gigantesque et probablement un profond ressentiment des peuples qui ont souffert de la crise envers de ceux qui ont annulés leur dette.

Pourtant une solution est difficile à voir, la France se dirige lentement vers la partition et la guerre civile.
L'Espagne et l'Italie eux sont des pays stériles, ils vont se retrouver avec une disproportion immense de vieux par rapport de jeunes.

Je vois difficilement une solution, et dans tout les cas elle sera accompagnée de sang et de larmes.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin

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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par Nombrilist » 16 avr. 2020, 09:46:57

@Baltorupec , oui je redoute fortement des émeutes qu'on n'a pas vu depuis des décennies en Europe et la montée des dictatures partout dans le monde en ces prochains temps de vaches maigres.

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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par Baltorupec » 16 avr. 2020, 10:11:02

@Nombrilist Dans les faits, les restrictions des libertés arrivent de plus en plus même dans les démocraties européennes. Les lois sur les fake news ne sont à mon avis qu'un prétexte pour verrouiller la liberté d'expression. Toutes les mesures contre les "discours incitant à la haine" sont un aspect de cette restriction dans la liberté d'expression. Les faits ne comptent plus (incitation à la violence) mais on utilise plutôt des sentiments vagues.

C'est d'ailleurs un propre des politicards d'utiliser des nobles prétextes pour leur plus basses tâches :
_ Hitler avait utilisé le prétexte de sécurité après l'incendie du Reichstag pour prendre les pleins pouvoirs.
_ George Bush avait utilisé le prétexte de la guerre contre le terrorisme pour le désastre que fut l'expédition en Iraq.
_ Plus récemment, BHL avait encouragé la France à participer à la guerre en Lybie en comparant la France actuelle à la France de 1939.

Il faut se méfier d'une conception trop cyclique de l'histoire néanmoins. Certes, l'histoire a des aspects cycliques non négligeables, du au fait que la psychologie humaine reste relativement immuable, mais elle a aussi son aspect linéaire, car les conditions exacts changent.

Aujourd'hui, les GAFA sont capable de nous faire tourner sur internet comme dans un bocal, nous montrant les contenus qu'ils souhaitent et nous en cachant d'autres à leur souhait.
L'idée d'une dictature avec un général à l'ancienne me semble peu probable, sauf si le pays venait à tomber dans une guerre civile, ce qui en France est une possibilité, néanmoins le plus grand risque me semble venir des GAFA.
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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par johanono » 16 avr. 2020, 10:59:38

Baltorupec a écrit :
16 avr. 2020, 09:42:14
Nombrilist a écrit :
16 avr. 2020, 09:27:54
A la fin, ça sera soit on annule les dettes, soit Espxit, Itaxit et Frexit, et il restera l'Union Allemandéenne.
La France pourrait difficilement sortir de l'union Européene, alors l'Espagne ou l'Italie.

L'euro, c'est aussi une forme d'asservissement, il est facile de rentrer dans l'UE, en sortir est beaucoup plus difficile.

En ce qui concerne l'annulation des dettes, si les pays riches commencent à annuler leur dettes, cela créera une série d'annulation de dettes, parmi les pays pauvres aussi qui ne verront pas pourquoi ils paieront quand les plus riches de ce mondes ne paient pas.
Cela créerait une crise économique gigantesque et probablement un profond ressentiment des peuples qui ont souffert de la crise envers de ceux qui ont annulés leur dette.

Pourtant une solution est difficile à voir, la France se dirige lentement vers la partition et la guerre civile.
L'Espagne et l'Italie eux sont des pays stériles, ils vont se retrouver avec une disproportion immense de vieux par rapport de jeunes.

Je vois difficilement une solution, et dans tout les cas elle sera accompagnée de sang et de larmes.
Je répète : pour moi, il ne s'agit pas d'annuler purement et simplement les dettes, car une telle annulation peut poser des difficultés, notamment vis-à-vis des épargnants. Il s'agit de monétiser pour rembourser plus facilement les dettes. Techniquement, ce n'est pas exactement la même chose.

Mais nous sommes d'accord : si on ne fait rien, ce sera du sang et des larmes, et si une telle issue fut acceptée en Angleterre ou dans les pays d'Europe du Nord, elle sera plus difficilement acceptée dans les pays latins.

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Re: La France (et l'Europe) face au mur de la dette

Message non lu par pierre30 » 16 avr. 2020, 11:05:37

L'helicopter monney est de la monétisation, c'est vrai. On pourrait imaginer que la BCE retire de la monnaie en vendant une partie des actifs acquis via le QE et remplace cette somme par de l'EM, même si ce n'est pas du tout la même chose. Cela permet de dire que la masse monétaire reste stable.
Reste à connaître l'efficacité de l'HM car ça n'a jamais été testé à ma connaissance.
Ensuite il faut estimer l'impact sur l'inflation et le retour à l'état. On ne sait pas si ça permet de couvrir la dette créée pour le COVID. Est ce suffisant ? sauf à risquer un derapage sur l'inflation.

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