Primaire UMP : où est passée la droite souverainiste ?

[Aldarone]

On n'entend jamais Valls parler d'économie, juste de racisme, d'antisémitisme, de république, de terrorisme. L'appauvrissement intellectuel est généralisé.

Euh faut pas exagérer non plus, Valls parle d'économie On est d'accord ensuite avec ou pas c'est un autre problème...

[Ramdams]

Je ne vois pas ce que Manuel Valls a annoncé de concret ces derniers jours sur la réduction des déficits publics ou sur la lutte contre le chômage. Il a demandé aux ministères de réduire leur train de vie, la belle affaire. On voit clairement que l'économie n'est pas son dada et qu'il préfère le sociétal. C'est problématique quand on est chef de gouvernement et d'une manière générale, il est problématique de nommer un ministre de l'Intérieur à Matignon. On l'entend bien davantage sur la loi de renseignement que sur les autres dossiers.

De ce point de vue, il égale ses opposants.

[albert]

La "droite de la droite" s'est focalisée sur les thèmes sociétaux (contre le mariage pour tous, contre l'immigration) et a abandonné le souci gaulliste de la souveraineté nationale, qui est laissé au FN. Il y a un appauvrissement intellectuel de la droite depuis 20 ans et c'est sans doute l'une des raisons de la montée de Marine Le Pen.

Je suis d'accord avec cette remarque. Ceux qui à l'UMP se disent "souverainistes" (Guaino par exemple) n'ont généralement aucune proposition à faire sur l'économie et nous parlent d'islam, d'immigration, d'insécurité, de laïcité, d'identité nationale, de république. Le discours s'en trouve appauvri. Mais ce qui est valable à l'UMP l'est aussi pour le PS. On n'entend jamais Valls parler d'économie, juste de racisme, d'antisémitisme, de république, de terrorisme. L'appauvrissement intellectuel est généralisé.

Guaino roule pour Sarkozy, il n’a aucune crédibilité ni aucune autonomie. On ne peut pas le comparer avec Pasqua, Seguin ou De Villiers qui avaient un certain leadership à droite.

Au PS, c’est la même chose depuis que Montebourg a quitté la scène politique. Mais à gauche il y a tout de même le FdG (qui n’est pas souverainiste mais qui a un discours critique sur l’UE) qui représente environ 10 % de l’électorat, c’est tout de même autre chose que les 1.79 % de NDA.

Valls ne parle pas beaucoup d’économie, sans doute pour deux raisons : primo, il est nul dans ce domaine ; secundo, il occupe un terrain sur lequel il peut espérer être populaire. Il sait bien que sur l’économie, les résultats sont mauvais et il n’y a que des coups à prendre. Il laisse donc ça à Sapin et Macron.

[Ramdams]

J'espère sincèrement que la présidentielle de 2017 se jouera sur les enjeux économiques. The Economist avait parlé de "déjeuner sur l'herbe" pour évoquer la présidentielle de 2012, ce journal avait tout à fait raison. La presse française, comme à son habitude, reste aveuglée par le jeu politique de son propre pays et a totalement perdu le sens des priorités. Demain, si Sarkozy demande de nouveau l'abrogation de la loi Taubira, sa déclaration fera la une des journaux le matin suivant, avec un article détaillé et même l'interview d'un juriste qui dira que c'est impossible de revenir dessus. Pareil si Marine Le Pen demande la sortie de l'euro. J'ai l'impression que les journalistes sont de plus en plus les attachés de presse des politiques, et c'est inquiétant. Mais je dérive vers un autre sujet.

La branche souverainiste devrait faire de l'économie son cheval de bataille, pour bien se différencier du reste de l'UMP, largement acquise à la cause sociétale. Mais bon, les souverainistes sont effectivement un corps sans tête.

[Jeff Van Planet]

[...]

Mais alors à quoi bon participer à la primaire UMP, puisque les chances de succès sont nulles ? Autant aller directement à la présidentielle. Certes, les chances de succès sont nulles également, mais cela permettra de peser davantage politiquement et médiatiquement.

ça s'appelle le processus démocratique. On pourrait aussi poser une autre question: "à quoi bon aller à la présidentielle si c'est pour faire 1.5% des inscrits?"
Ce que je veux dire, c'est que le résultat est l'expression des électeurs, dans une primaire, ça sert à faire le tri entre "bonnes" et "mauvaises" idées, ou plutôt entre idées populaires ou non.

Je rajoute que si un nationaliste arrivait en deuxième position dans la primaire UMP (ou PS) je garantie que les candidats "souverainistes" fleuriraient dans ce parti et dans les médias. S'ils ne font pas de grands résultats, alors il faut une maturité démocratique et se dire que les gens ne sont pas prêts.

Note:
Je trouve dommage quand même qu'il n'y ait pas de candidat nationalistes, comme je trouve dommage qu'il n'y ait pas non plus de candidats libéraux. Ces absences font que le processus démocratique n'est pas complet.

[wesker]

albert

D'une part, je ne suis pas convaincu, encore que ces primaires aient bien lieu, par ailleurs, les candidats peuvent encore déposer leur candidature et leur projet, par conséquent, attendons de voir qui sera candidat et quels seront les projets soumis à l'évaluation de celles et ceux qui souhaitent l'alternance et construire, avec la droite le projet d'avenir....Cela étant, depuis déjà un certain temps, la droite a abandonné ses valeurs et ses électeurs populaires, qui ont fait défaut à Sarkozy, lors de la dernière présidentielle. En tant qu'ancien Président pouvant se hisser au dessus des considérations partisanes pour construire l'alternative, il a fait le choix de ne s'adresser qu'aux seuls adhérents de l'UMP en leur tenant des propos, séducteurs, mais peu rassembleur.

L'avenir dira si ce fut le bon choix !