Le gouvernement cherche-t-il à minorer à l'avance le score de l'UMP aux élections départementales en jouant sur les étiquettes des candidats ? C'est ce qu'affirme le parti de Nicolas Sarkozy, accusant le ministre de l'intérieur d'avoir requalifié certains de ses candidats en divers droite pour tenter de minimiser l'ampleur de la vague bleue attendue au soir du 29 mars prochain.
Pour Laurent Wauquiez, secrétaire général du l'UMP, pas de doute : cet étiquetage des candidats vise à minimiser le score de sa formation. Il demande à Bernard Cazeneuve de « remédier au plus vite à cette erreur manifeste » qui aboutirait, selon lui, à un résultat « sans rapport avec la réalité ».
Quand l'UMP se plaint d'être requalifiée en divers droite
Ce n'est pas la première fois que l'UMP utilise cet angle d'attaque. Le 23 février, le porte-parole du parti, Sébastien Huyghe, avait déjà accusé le gouvernement de « requalifier » des candidats de l'UMP en divers droite pour tenter de « limiter la catastrophe annoncée » pour la gauche à ce scrutin.
Quant à savoir quels sont les candidats concernés, MM. Wauquiez et Huyghe ne citent qu'un seul cas concret : celui du secrétaire départemental UMP du Calvados, Cédric Nouvelot, qui se présente sur le canton de Courseulles-sur-Mer. « Il souhaitait se présenter sous l'étiquette UMP mais a été requalifié en tant que divers droite », affirme M. Huyghe. Interrogée par Le Monde, la direction du parti de Nicolas Sarkozy n'a pas donné davantage de précisions sur l'identité d'autres candidats concernés par ce supposé mauvais étiquetage.
(...)
Concrètement, pour établir ses grilles, la place Beauvau dit s'être fondée sur « les clivages politiques issus des scrutins passés et de l'actualité politique » .
Les binômes « union de la gauche » doivent ainsi avoir été investis par au moins deux partis de gauche, dont le Parti socialiste ; les binômes « union de la droite » doivent être investis par l'UMP et l'UDI.
Résultat, la division de la gauche augmente mécaniquement le nombre de binômes estampillés Parti socialiste, qui part donc sous ses propres couleurs dans 998 cantons ; un nombre auquel il fait rajouter les 592 binômes « union de la gauche » qui seront à mettre au crédit du PS (investiture du PS + au moins un parti de gauche – EELV, PRG, PCF, Parti de gauche) au soir du scrutin.
(...)
Vendredi 5 mars, c'est le PCF qui émettait de vives protestations, allant jusqu'à sommer le ministère de publier une liste nominative de candidats avec leur étiquette politique individuelle (ce qui n'est pas le cas dans la liste actuelle). En cause : « l'acrobatique nomenclature "divers gauche" de la place Beauvau ». La veille, Olivier Dartignolles, porte-parole du PCF, accusait le ministère d'entretenir délibérément le flou pour que soient sous-estimés les résultats de la gauche radicale à l'issue du scrutin.
Selon le ministère de l'intérieur, un binôme « Front de gauche » ne peut être constitué que de deux candidats investis par le PCF et le Parti de gauche. Si les deux candidats sont communistes, le binôme est étiqueté « communiste » ; « Parti de gauche » s'ils sont membres du PG ; et si un candidat est membre d'une autre composante du Front de gauche (Ensemble, par exemple), le binôme bascule en « divers gauche ». Divers gauche toujours : les 192 tickets Front de gauche et écologistes d'EELV.
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
Qu'en pensez vous ?