Qui affrontera au second tour de la présidentielle de 2017 Marine Le Pen? Derrière la bagarre des désistements ou non-désistements entre droite et gauche dans la perspective du second tour des régionales, c’est déjà cela qui, en réalité, se joue.
Le premier tour des élections régionales de 2015 fera date. La percée spectaculaire du Front national - qui peut lui permettre de prendre le contrôle dimanche prochain d’au moins trois régions (Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine) - modifie, en effet, en profondeur les équilibres politiques du pays alors que se profile, à l’horizon, l’élection présidentielle de 2017.
Certes, il faudra attendre que le second tour de scrutin ait eu lieu pour tirer les enseignements complets de ce rendez-vous électoral en forme de mini-test national. D’autant que près d’un Français sur deux, comme prévu, ne s’est pas déplacé.
La France se droitise
Mais quatre leçons se dégagent déjà du vote de dimanche :
1. Globalement, la France, traumatisée par les attentats terroristes et minée par un chômage qui ne décroît pas, se droitise à grande allure. Même si la percée du FN, freinant voire brisant l’élan de la droite, devrait paradoxalement aider la gauche à limiter la casse.
2. La France d’en-haut, qui ne voulait pas y croire, est soudain prise de court par la rébellion populaire ou populiste d’électeurs qui se reconnaissent de moins en moins, à l’heure de la mondialisation, dans les thématiques des partis traditionnels des deux camps.
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Qu'en pensez vous ? Tsunami ou continuité ?Le Front national a très largement mordu sur l'électorat de la droite. Le contexte des attentats a donné une prime au parti le plus sécuritaire. Sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, Les Républicains ont bien tenté de ne pas se laisser déborder en frappant fort – notamment sur l'inertie du gouvernement après Charlie. Cela n'a pas suffi. Les électeurs de la droite ont en partie migré vers le FN, comme préférant l'original à la copie. Si le PS a pris une fessée, la droite et le centre ont aussi pris de sacrées claques !
La ponction fait très mal aux Républicains et à leurs alliés UDI qui ont perdu des plumes par rapport aux départementales. Par exemple, dans la région Grand Est, les départementales avaient vu les binômes UMP-UDI caracoler en tête à 41,1 % sur l'ensemble des départements de la nouvelle région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. Aux régionales, c'est l'effondrement ! La liste de Philippe Richert chute à 26 %... L'effet de proximité électorale des départementales ne joue plus aux régionales, ce qui profite pleinement à la liste FN dirigée par Florian Philippot, par ailleurs beaucoup plus médiatisé que son concurrent.
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