Interview de Guillaume DUVAL

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politicien
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Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par politicien » 26 nov. 2013, 19:59:26

Guillaume DUVAL merci d'avoir accepté notre invitation, vous êtes le rédacteur en Chef du magazine Alternatives Economiques, et donc nous souhaitons vous interroger sur la conjoncture économique.

Avant de commencer, pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous afin que nos membres et nos lecteurs vous connaissent mieux ?
Bien sûr. J’ai 57 ans et cela fait 19 ans que je suis journaliste au magazine Alternatives économiques, un mensuel économique de gauche édité par une coopérative : les salariés sont les propriétaires du titre. Nous vendons 105 000 exemplaires chaque mois et sommes crédités de 1 000 000 de lecteurs réguliers par l’« audimat » des magazines. Dans une vie antérieure j’étais ingénieur dans l’industrie, ce qui m’a notamment amené à travailler dans l’industrie allemande. D’où notamment un fort intérêt pour ce pays qui m’amené à publier cette année un livre à ce sujet « made in Germany, le modèle allemand au-delà des mythes » aux éditions du Seuil*.

Nos questions :

- Tout d'abord croyez-vous à une reprise durable (en France, en Europe, dans le monde...) ? Quels sont les risques qui pèsent sur la reprise ?
La « reprise » reste très fragile et limitée. De multiples risques pèsent sur l’activité. Tout d’abord à l’extérieur, l’économie des pays émergents est au point mort et cela risque de durer tandis que les incertitudes sont très fortes aux Etats Unis du fait du blocage politique persistant. Ce qui risque notamment de faire monter l’euro par rapport au dollar. A l’intérieur de la zone euro, la situation des pays en crise reste très dégradée tandis que le risque que l’économie française plonge à son tour du fait d’une austérité excessive est très fort. Le tout dans un contexte de quasi déflation qui limite l’efficacité de la politique monétaire et empêche tout désendettement alors que la situation des banques européennes reste elle aussi très fragile. Bref, peu de raisons d’être très optimiste.

- La France souffre d'un manque de croissance (-0.1% au troisième trimestre), selon vous quelles seraient les mesures à prendre pour retrouver de la croissance ? Ou est-ce qu'une croissance de 2-3% c'est définitivement terminé ?
Dans l’immédiat il y a surtout urgence à faire moins d’austérité budgétaire, ce qui, en permettant une activité plus soutenue, n’augmenterait sans doute pas significativement le déficit au final. L’austérité excessive est en effet avant tout contreproductive : non seulement elle fait chuter l’activité et exploser le chômage mais elle empêche en réalité de se désendetter. Au-delà il faut réformer en profondeur le pays – l’éducation, son organisation administrative, sa politique énergétique… - mais ces réformes ne peuvent être menées que dans un contexte d’espérance retrouvée. L’austérité et le chômage renforcent au contraire tous les conservatismes.

- Pensez-vous que les politiques d'austérité permettent aujourd'hui à l'Espagne, au Portugal, à l'Irlande, de retrouver le chemin de la croissance parce qu'ils ont retrouvé de la compétitivité ? Et n'est-ce pas au détriment des autres pays européens ?
Les politiques d’austérité ont permis en effet à ces pays de réduire leur coût du travail mais ils n’en sont pas réellement devenus plus compétitifs pour autant. Au contraire : leur capacité à produire des « biens publics » s’est fortement dégradée, l’éducation et la recherche ont été délaissés, la transition énergétique a été abandonnée, les jeunes qualifiés, peu nombreux déjà, les ont quittés…Malgré leurs coûts qui ont baissé, ces pays sont en réalité plus mal partis qu’avant la crise.

- La monnaie unique ne nous empêche t-elle pas de régler les problèmes économiques et monétaires internes et spécifiques à la France ? Quel avantage concret tire notre pays à rester dans la zone Euro ?
L’ euro continue de nous permettre de disposer d’une monnaie stable et de taux d’intérêt beaucoup plus bas que lorsque nous avions le Franc. C’’est aussi un marché très vaste et potentiellement très intéressant pour les exportateurs français dès lors que la demande n’y serait plus étouffée par l’austérité excessive et généralisée.

- Trouvez-vous normal que la Commission Européenne contrôle le budget des états ? Que pensez-vous du jugement que le commissaire Olli Rehn a porté sur le budget de la France ?
Dans un espace qui partage la même monnaie, il n’est pas choquant qu’il y ait un contrôle collectif des budgets nationaux d’autant que celui-ci n’est qu’indicatif : la Commission donne un avis mais le Parlement reste souverain. Ce qui est beaucoup plus choquant par contre c’est l’absence de légitimation démocratique de l’action de la troïka dans les pays en crise : celle-ci n’est responsable devant aucun parlement alors qu’elle donne des ordres aux gouvernements élus dans ces pays.

- La BCE ne devrait-elle pas monétiser une partie de la dette ?
Oui mais c’est politiquement très compliqué parce que nous ne sommes pas dans la situation une banque centrale un Etat mais une banque centrale 18 Etats. Il faut donc définir très précisément quand et à quelles conditions elle aurait droit de le faire pour éviter l’alea moral qui encouragerait les pays à se comporter de façon irresponsable puisque la BCE serait toujours là pour les sauver. Et ce travail n’a pas été fait pour l’instant.

- Faut-il voir l'Allemagne comme un modèle ? Et doit-on faire les mêmes réformes ?
Décentralisation, cogestion, politique environnementale, apprentissage… il y a certainement beaucoup de choses à apprendre de l’Allemagne même s’il est toujours difficile de transposer des éléments d’un « modèle » issu d’une histoire.
Le monde de demain sera je crois très différente. Mais ce n’est certainement pas le cas par contre des « réformes Schröder » qui ont fait de l’Allemagne un pays qui a désormais plus de pauvres et plus d’inégalités que la France. Les Allemands eux-mêmes essaient d’ailleurs de limiter les graves problèmes causés par ces réformes en adoptant des éléments du « modèle français » comme le Smic…

- Comment voyez vous le monde de demain ?
Le monde de demain sera dominé par les problèmes écologiques colossaux que l’humanité a créé et la capacité que nous aurons ou non de les résoudre à temps pour éviter que notre espèce disparaisse de la surface de la planète. C’est ce qui rend d’autant plus rageant de devoir perdre autant de temps et d’énergie avec des questions aussi secondaires que la dette publique, le coût du travail ou la compétitivité de tel ou tel pays… Si nous ne parvenons pas à limiter le changement climatique toute cette agitation apparaitra dans quelques années comme ayant été absolument inutile et totalement dérisoire.

Par ailleurs Guillaume Duval viendra mardi prochain (le 3 décembre) de 21h à 22h dialoguer avec vous sur le tchat du forum, cela sera l'occasion de revenir sur certaines de ses réponses
*Made In germany :
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freeze
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par freeze » 26 nov. 2013, 20:07:24

réponses simples mais efficaces
merci guillaume duval

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albert
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par albert » 26 nov. 2013, 20:17:30

Guillaume Duval a écrit :L’ euro continue de nous permettre de disposer d’une monnaie stable et de taux d’intérêt beaucoup plus bas que lorsque nous avions le Franc. C’’est aussi un marché très vaste et potentiellement très intéressant pour les exportateurs français dès lors que la demande n’y serait plus étouffée par l’austérité excessive et généralisée.
Je ne suis pas d’accord avec Guillaume Duval.

Concernant les taux d’intérêt, c’est vrai que les taux nominaux sont bas, mais si l’on raisonne en terme de « taux réels » (corrigés de l’inflation), nous sommes revenus à des taux équivalents à ceux que l’on avait avant l’euro du fait de la forte désinflation que connaît en ce moment la zone euro.

Par ailleurs, cet argument des taux peut même s’inverser si on l’applique à d’autres pays (Grèce, Portugal, Espagne, Irlande…) qui ont vu leurs taux s’envoler et qui sont devenus insolvables.

Quant au marché très intéressant pour les exportateurs, il suffit de regarder l’évolution de la balance commerciale de la France depuis une dizaine d’années pour se rendre compte que l’euro surévalué a porté un coup fatal à nos exportations.
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Nombrilist
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par Nombrilist » 26 nov. 2013, 20:29:37

Un grand merci à G. Duval de s'être prêté au jeu. Je partage globalement son avis, sauf comme Albert sur l'opportunité de rester dans la monnaie unique, voire dans l'UE. Comme G. Duval le dit lui-même, la monétisation de l'euro, ce n'est pas pour demain. Et pourtant c'est le seul outil qui nous resterait pour nous sortir de ce pétrin. Les parlements sont souverains devant la commission (il me semble que non pour le budget, mais bon), mais ça ne va pas durer car Merkel demande que la commission ait encore plus de pouvoirs sur les budgets des Etats.

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Golgoth
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par Golgoth » 26 nov. 2013, 22:06:57

Merci M. Duval.
Vivement le tchat, nous pourrons vous titiller sur l'Euro icon_mrgreen
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pierre30
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par pierre30 » 27 nov. 2013, 11:02:30

Les propos de M. Duval sont modérés et on est bien loin du délire mélanchonesque ou sapiresque. Il faut juger l'utilité de l'euro sur une période supérieure à quelques semaines. Réagir à chaud sur l'intérêt ou pas de rester dans l'euro et dans l'UE en se basant seulement sur l'ambiance de ces dernières semaines est une erreur à mon avis.
Dire que les taux réels sont élevés en se basant sur la seule situation de ces dernières semaines est également exagéré. La France a bénéficié de taux d'intérêts historiquement bas ces derniers mois, cela est d'autant plus vrai que sa situation économique est loin d'être florissante. Imaginez un peu ce que seraient les taux si on avait encore le franc avec comme perspective quasi certaine une succession de dévaluations et une évaluation par les agences de notation bien plus basse encore que ce qu'elle est aujourd'hui. On peut dire tout au plus qu’avec le Franc on se serait serré la ceinture depuis bien longtemps et qu’on n’en serait pas arrivé à ce taux d’endettement, mais si c’est loin d’être certain compte tenu de la crise actuelle.

A propos de la rigueur, je note qu'il trouve que les mesures sont exagérées mais ne défend pas la thèse que l'endettement est sans importance et qu'il n'y a pas lieu de freiner de coté là. De plus il affirme la nécessité de réformer l'état.

A mon avis, il est probable que la rigueur freine la croissance mais elle n'en est pas moins justifiée : on connaît trop bien la propension des politiques à remettre à demain ce qui serait nécessaire au plus tôt. Si on n'impose pas des mesures d'économies aujourd'hui alors que presque tout le monde convient que l'état dépense trop, ce n'est pas après la crise que les gouvernants se sacrifieront pour réduire ces dépenses. Les politiques ne mesurent, pour la plupart, la qualité de leur prestation qu'à la seule aune de leur réélection et rarement en fonction de la solidité économique du pays.

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albert
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par albert » 27 nov. 2013, 11:23:58

pierre30 » 27 Nov 2013, 11:02 a écrit :Il faut juger l'utilité de l'euro sur une période supérieure à quelques semaines. Réagir à chaud sur l'intérêt ou pas de rester dans l'euro et dans l'UE en se basant seulement sur l'ambiance de ces dernières semaines est une erreur à mon avis.
On ne juge pas sur quelques semaines : depuis plus de 10 ans nous avons une croissance faible et des comptes extérieurs déficitaires. Si nous entrons en déflation, nous risquons d’y rester longtemps et pas seulement quelques semaines.

Il est vrai qu’au début, l’euro a permis d’avoir des taux d’intérêt faibles, mais ce n’est plus le cas. La France bénéficie encore de taux nominaux bas, mais c’est la contrepartie des taux très élevés dans les autres pays, la France jouant le rôle de valeur refuge avec l’Allemagne.

Je vois une contradiction dans les propos de Guillaume Duval. Car d’un côté, il critique les politiques d’austérité (à juste titre car elles ont des effets catastrophiques), mais il rejette également la sortie de l’euro. Or, les pays d’Europe du Sud n’avaient pas d’autre alternative pour rééquilibrer leur balance : soit ils sortaient de l’euro pour dévaluer, soit ils devaient faire une dévaluation interne. Il n’existe pas de troisième solution (il y a la solution fédérale mais elle n'est pas réaliste.)
Modifié en dernier par albert le 27 nov. 2013, 11:31:03, modifié 1 fois.
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par Golgoth » 27 nov. 2013, 11:28:19

La croissance en berne et le déficit de la balance commerciale, c'est plutôt quelques années que quelques semaines Pierre. Ces deux situations sont reliés de manière intime au taux de change de notre monnaie, car nous exportons beaucoup extra UE (plus que les Allemands qui sont plutôt intra UE).

Ps : Albert tu ma pris de vitesse.
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albert
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par albert » 27 nov. 2013, 11:37:51

A propos des taux d'intérêt : le Royaume-Uni a bénéficié de taux plus bas que nous (et de plus il n'a pas été dégradé par les agences de notation), ce qui montre bien que l'euro n'y est pour rien .
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freeze
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par freeze » 27 nov. 2013, 13:07:09

laissons mr duval répondre a ces problématiques

pierre30
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par pierre30 » 27 nov. 2013, 13:53:43

Je réponds à Albert car il résume à peu près les interventions qui ont suivies.
On ne juge pas sur quelques semaines : depuis plus de 10 ans nous avons une croissance faible et des comptes extérieurs déficitaires. Si nous entrons en déflation, nous risquons d’y rester longtemps et pas seulement quelques semaines.
La croissance de la France est à peu près régulière (avec des hauts et des bas) depuis la fin des 30 glorieuses. Cela n'a rien à voir avec l'euro. Il s'agit d'une politique assumée qui consiste à donner la priorité au social sur l'économique.
http://www.gecodia.fr/PIB-France--Taux- ... _a489.html
Il est vrai qu’au début, l’euro a permis d’avoir des taux d’intérêt faibles, mais ce n’est plus le cas. La France bénéficie encore de taux nominaux bas, mais c’est la contrepartie des taux très élevés dans les autres pays, la France jouant le rôle de valeur refuge avec l’Allemagne.


Tu oublies semble-t-il que les taux réels étaient négatifs en France et en Allemagne (peut-être le sont-ils encore car je n'ai pas vérifié). Quant aux taux très élevés en Espagne et ailleurs, sans l'euro ils ne pourraient même pas se financer sur les marchés (c'était le cas lorsque la troïka est intervenue pour certains).

La seule chose qu'on peut dire à ce propos, c'est que sans l'euro ces pays n'en seraient peut-être pas arrivés là car ils n'auraient jamais eu les taux qui leur ont permis de s'endetter à ce point. En cela je suis d'accord que l'euro est partiellement responsable de leur situation.
Je vois une contradiction dans les propos de Guillaume Duval. Car d’un côté, il critique les politiques d’austérité (à juste titre car elles ont des effets catastrophiques), mais il rejette également la sortie de l’euro. Or, les pays d’Europe du Sud n’avaient pas d’autre alternative pour rééquilibrer leur balance : soit ils sortaient de l’euro pour dévaluer, soit ils devaient faire une dévaluation interne. Il n’existe pas de troisième solution (il y a la solution fédérale mais elle n'est pas réaliste.)
Là dessus je suis d'accord. Toutefois je trouve que sa critique est plutôt modérée.

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El Fredo
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par El Fredo » 27 nov. 2013, 14:02:56

Pour rebondir un peu sur les propos de Guillaume Duval (que je remercie chaleureusement) à propos de l'Euro, en paraphrasant un dicton sur le mariage je dirais que l'euro nous permet de bénéficier de taux d'intérêts suffisamment faibles pour supporter un niveau d'endettement élevé que nous n'aurions pas connu sans l'euro. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de tous les pays.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par El Fredo » 27 nov. 2013, 14:04:25

albert » 27 Nov 2013, 11:23 a écrit :Je vois une contradiction dans les propos de Guillaume Duval. Car d’un côté, il critique les politiques d’austérité (à juste titre car elles ont des effets catastrophiques), mais il rejette également la sortie de l’euro. Or, les pays d’Europe du Sud n’avaient pas d’autre alternative pour rééquilibrer leur balance : soit ils sortaient de l’euro pour dévaluer, soit ils devaient faire une dévaluation interne. Il n’existe pas de troisième solution (il y a la solution fédérale mais elle n'est pas réaliste.)
Si, il y a une troisième solution : un objectif d'inflation de un à deux points supplémentaires. Paul Krugman a détaillé cette solution à de nombreuses reprises. Mais là, le problème devient politique et non plus économique.
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pierre30
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par pierre30 » 27 nov. 2013, 14:07:18

2% est l'objectif de la BCE. Mais il ne suffit pas de seulement pousser un curseur pour y parvenir.

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Nombrilist
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Re: Interview de Guillaume DUVAL

Message non lu par Nombrilist » 27 nov. 2013, 14:17:18

La BCE peut forcer la diminution de l'inflation en augmentant son taux directeur. Mais elle ne peut pas forcer une augmentation de l'inflation. Pour ça, il faudrait qu'elle puisse prêter directement aux Etats, qui eux ne se feraient pas prier pour injecter l'argent dans l'économie réelle, au contraire des banques.

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