Engagé à fond dans sa campagne électorale (le « Juncker on Tour »), qui le mène d’Helsinki à Malte et de Sofia à Utrecht, le candidat du Parti populaire européen (PPE) pour la présidence de la Commission européenne a créé la surprise en proposant une « réponse aux questions britanniques », mercredi 23 avril à Bruxelles.
Jean-Claude Juncker entend, en effet, conclure un « compromis honnête » avec David Cameron, en acceptant les « spécificités » de son pays. Celui-ci ne participera jamais à l’euro, ne sera jamais membre de l’espace Schengen, refuse l’idée d’un procureur européen et fait tout pour saboter le projet de défense européenne ? « Nous devons respecter des positions aussi claires », explique l’ex-premier ministre du Luxembourg. Qui se dit prêt à se mettre à table pour discuter avec M. Cameron des nombreuses demandes qu’il vient de reformuler dans une tribune du Daily Telegraph.
« Ligne rouge »
Le chef du gouvernement conservateur évoquait la possibilité, pour les Parlements nationaux, de bloquer certaines directives européennes jugées néfastes et rejetait les interventions de la Cour européenne des droits de l’homme. Il prônait également une activité économique libérée du « poids » de la législation européenne.
Réponse de M. Juncker : « Ma ligne rouge, ce sera l’intégrité du marché unique et de ses libertés, ainsi que la possibilité d’avoir plus d’Europe au sein de la zone euro pour renforcer la monnaie unique ». On a connu l’ex-dirigeant de l’Eurogroupe plus critique à propos des perpétuelles réserves et exigences de Londres.
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Le Traité de Lisbonne prévoit que le candidat désigné par le groupe politique le plus important après les élections devient le dirigeant de celle-ci. Et « toute autre procédure serait une moquerie à l’égard du processus démocratique explicitement prévu dans le Traité », ajoute M. Juncker, dénonçant les « accords d’arrière-salle ».
Le Luxembourgeois dit ne pas distinguer d’« opposition flagrante » entre sa position et celle de M. Van Rompuy. Il s’en tient à l’idée que le Conseil, « dans sa sagesse », proposera un candidat après consultation du Parlement et qu’il « n’osera pas » courir le risque de présenter un nom susceptible d’être rejeté par les eurodéputés. « N’organisons pas l’éternelle, et donc ridicule, compétition entre les institutions », ajoute le chef de file du PPE.
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