Facebook : polémique après une fuite de données

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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par politicien » 20 avr. 2018, 20:05:04

Donc pourquoi déplacer les utilisateurs aux USA si ils vont avoir l'obligation de se conformer au RGPD ?
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par El Fredo » 20 avr. 2018, 20:13:37

Ils comptent sans doute sur le chauvinisme des juridictions US et leur interprétation parfois très large de la Constitution. Mais ils se trompent s'ils pensent s'en sortir car non seulement ils ont toujours des filiales dans l'UE, mais il est fini le temps où les USA infligeaient des amendes punitives colossales à des entreprises européennes sur la base de lois extra-territoriales sans que l'UE ne fassent de même avec les boites US.
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par asterix » 20 avr. 2018, 20:50:02

Narbonne a écrit :
24 mars 2018, 10:59:22
C'est très inquiétant. Je fais de la publicité sur Facebook et ils ont donc ma CB.
Et jamais un instant tu n'as eu conscience que FB vit de ça? :gratte:
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par asterix » 20 avr. 2018, 21:03:22

Cheshire cat a écrit :
03 avr. 2018, 12:17:00
J'ai pas tout compris:
S'agit-il d'une "fuite de données", sous entendu un piratage, ou d'une utilisation tout à fait normale des fonctionnalités qu'offre Facebook à ses clients ?
Je m'interroge de la même manière. Il est de notoriété que FB gagne sa vie en commercialisant nos données, en tout cas en donnant de précieuses indications aux industrie de la com et du marketing, à prix d'or. Comment cela pourrait il être autrement? Le deal est bien d'utiliser un moyen de communication gratuit à la base, mais payé en nature par le dons de nos profils, nos photos, nos répertoires, nos centres d'intérêts, nos comportements consuméristes... car c'est pour eux, n'est pas, une mine d'or.

Alors je m'interroge sur l'éthique de FB, puisque c'est seulement son éthique propre, et non celle des états, qui juge à qui vendre sa marchandise. A qui vend FB, et en fonction de quelle motivation refuse t il de vendre? Si seulement il refuse.

Moi je ne suis pas convaincu qu'il s'agit d'une fuite de données. Ça, c'est ce qu'ils disent. Je pense simplement qu'on est remonté jusqu'à eux, mais que l'on a pas de preuve de transaction. J'attends la véritable preuve du hacking, si c'est vraiment de cela qu'il s'agit.
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par El Fredo » 20 avr. 2018, 22:11:22

De l'éthique, FB n'en a jamais eu et ce depuis sa création, toute sa genèse s'est faite sur des bases éthiques plus que discutables. Cette affaire n'est pas du tout une fuite de donnée mais une ouverture délibérée des données personnelles des utilisateurs à des sociétés tierces. FB est très hypocrite de se plaindre de Cambridge Analytica qui n'aurait soi-disant pas respecté les conditions d'utilisation de leur API, en réalité FB connait à l'octet près la consommation de données de chacun des clients de cette API. Quand un client siphonne les données de centaines de millions de clients, FB le sait parfaitement car il y a des quotas, des métriques et des permissions associées à chaque type de donnée, et la comptabilisation se fait pour chaque clé d'authentification de cette API.

La ligne de défense de FB c'est : nos clients peuvent aspirer autant de données qu'ils veulent à la condition qu'ils n'en fassent rien derrière qui viole nos conditions d'utilisation, et s'ils les violent c'est pas notre faute. Et bien si mes petits gars, car selon les réglementations en vigueur vous avez des obligations de moyens et pas de résultats pour tout ce qui concerne les données personnelles. Autrement dit :

- si vous vous faites hacker par des moyens qui n'auraient pas pu être évités (genre une faille inconnue au moment de l'attaque), votre responsabilité n'est pas engagée car vous avez mis tous les moyens en oeuvre pour protéger ces données.
- si vous vous faites hacker parce que vous avez négligé de prendre des mesures de sécurités adéquats dans un délai raisonnable, votre responsabilité est par définition engagée car vous avez manqué à vos obligations de moyens et vous risquez une amende pour négligence.
- si vous ouvrez portes et fenêtres à des tiers en les laissant accéder aux données que vous êtes censés protéger, a fortiori en échange d'une rémunération, vous avez DÉLIBÉRÉMENT manqué à votre obligation de moyens, vous avez donc violé la loi en toute connaissance de cause et vous méritez non seulement des amendes mais aussi des procès au civil et au pénal de la part de vos victimes, en votre nom mais aussi en tant que complice des tiers concernés.

FB est dans la 3e catégorie. Quant à Cambridge Analytica, c'est une entreprise européenne basée au Royaume-Uni, donc soumise au RGPD à partir de mai et aux réglementations existantes d'ici-là. Concernant le Brexit, aucun effet sur ce point vu qu'il y a de grandes chances pour que le Royaume-Uni soit astreint à cette réglementation s'ils veulent continuer à faire du business dans l'UE. Bref, si j'étais Cambridge Analytica je me ferais du souci pour mon business model, et si j'étais l'un de ses dirigeants j'engagerais un bon avocat.
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par Cheshire cat » 21 avr. 2018, 06:16:16

El Fredo a écrit :
20 avr. 2018, 10:44:09
Tiens on vient d'apprendre que FB avait migré toutes les données de leurs 1 milliard et quelques utilisateurs européens d'Irlande vers les USA histoire de ne pas avoir à se soumettre aux réglementations européennes et notamment au RGPD, tout ça après avoir prétendu qu'ils s'y soumettraient. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par politicien » 22 mai 2018, 21:19:48

Le patron de Facebook présente ses excuses au Parlement européen

22 mai 2018, 19:31:00

Mark Zuckerberg s'est excusé pour les lacunes de Facebook dans la protection des données de ses utilisateurs. Comme à Washington, il a reconnu "une erreur".

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Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a présenté mardi 22 mai ses excuses devant le Parlement européen, comme il l'avait fait devant les parlementaires américains, pour les lacunes de son réseau social dans la protection des données de ses utilisateurs, illustrées par le scandale Cambridge Analytica. Costume sombre et cravate bordeaux, Mark Zuckerberg est apparu souriant mais un peu raide, assis à côté du président du Parlement Antonio Tajani, attentif aux questions des chefs de groupes politiques de l'assemblée.


L'audition à Bruxelles s'est déroulée devant un public restreint mais a finalement été diffusée en direct sur internet, sous la pression de plusieurs formations politiques. Fausses informations, ingérences de l'étranger dans des élections ou développeurs utilisant de façon mal intentionnée les informations personnelles : Facebook n'a pas pris ses responsabilités. "C'était une erreur, et je suis désolée", a reconnu Mark Zuckerberg dans son introduction. Comme déjà à Washington le mois dernier.


"Il est devenu évident, au cours des deux dernières années, que nous n'avons pas fait assez pour empêcher que les outils que nous avons créés soient aussi utilisés à des fins préjudiciables", a admis le jeune patron milliardaire. Les nouvelles excuses du fondateur de Facebook lui ont valu d'être tancé par Guy Verhofstadt, le chef des libéraux (groupe ALDE). "Ca fait déjà trois fois depuis le début de l'année", lui a-t-il lancé, s'interrogeant sur le degré de contrôle qu'il exerce sur son entreprise. "Il y a un gros problème qui ne se résout pas en disant qu'on va le résoudre soi-même", a insisté Guy Verhofstadt.

Contrôle et responsabilité


La présence à Bruxelles de Mark Zuckerberg intervient à trois jours de l'entrée en vigueur vendredi 25 mai d'une législation européenne visant à mieux protéger les données personnelles des Européens, l'une des plus avancées dans ce domaine. Le patron de Facebook a assuré que son réseau social partageait entièrement les trois principes au coeur du nouveau règlement européen : "Contrôle, Transparence et Responsabilité". "Nous allons encore plus nous soumettre à ces règles sévères", a-t-il promis : Facebook offrira le même degré de contrôle à "tous ses clients" dans le monde. Notamment la possibilité d'effacer son historique de la même façon que l'on peut effacer ses "cookies" sur internet.


Lire aussi - Facebook - Zuckerberg : le mea culpa permanent


"Cela va prendre du temps pour faire face à tous les changements à effectuer. Mais je m'engage à le faire bien et à réaliser les investissements nécessaires pour garder les gens en sécurité", a affirmé Mark Zuckerberg, ajoutant que cela était pour lui "toujours plus important que de maximiser nos profits".

(...)

Article complet sur http://www.lepoint.fr/high-tech-interne ... 2-[Echobox]
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par El Fredo » 22 mai 2018, 23:01:57

Ce type ressemble de plus en plus à un androïde, tant dans son apparence que dans son comportement. Et si la recherche en intelligence artificielle avait finalement progressé plus vite que prévu ?
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par Cheshire cat » 23 mai 2018, 11:35:00

pierre30 a écrit :
20 avr. 2018, 10:26:49
Ben oui mais les gens viennent de comprendre les conséquences possibles.
Google fait pareil. Les autres aussi.
Actu-po ? Si on passe par Google il est possible que tout soit analysé.
A propos, qui est ce membre très présent du forum Google [bot] ?
Il ne poste jamais !
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par pierre30 » 12 févr. 2019, 08:12:04

Régulation du numérique: comment la Californie veut contrer Washington

Au fil de trois lois différentes encadrant les pratiques en ligne, le « Golden State » s'est doté en 2018 d'un dispositif juridique sans pareil dans le reste du pays. Protection des données,…

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À coup d'ambitieux projets de loi, la Californie semble déterminée à redéfinir les règles en vigueur sur Internet. Tandis que le gouvernement fédéral prend le parti de déréguler, comme l'illustre la suppression de la loi sur la neutralité du Net, le « Golden State » fait le pari inverse, allant parfois jusqu'à défier ouvertement l'administration Trump. Tout a commencé en juin 2018, lorsque le Golden State a adopté le California Consumer Privacy Act de 2018. Cette loi, qui entrera en application le 1er janvier 2020, est largement inspirée du RGPD européen, dont elle reprend les grandes lignes : plus grand contrôle des internautes sur leurs données personnelles, possibilité de refuser qu'elles soient employées à des fins commerciales, protections supplémentaires concernant les données des mineurs.


La Californie ne s'est toutefois pas arrêtée en si bon chemin, et en septembre 2018, le gouverneur Jerry Brown a signé une autre loi encadrant le comportement des « bots », ces intelligences artificielles conversationnelles simples. Cette régulation, qui prendra effet le 1er juillet 2019, oblige les bots à s'identifier lorsqu'ils communiquent avec des humains en ligne. L'objectif : empêcher que ces agents virtuels ne soient utilisés pour manipuler leurs interlocuteurs en se faisant passer pour des humains, que ce soit à des fins commerciales (vendre un produit) ou politiques (influencer une élection).

Un affront direct à l'administration Trump


Mais la mesure la plus forte est sans aucun doute celle qui concerne la neutralité du Net, ratifiée en septembre dernier par le gouverneur Jerry Brown. Cette loi, la plus stricte du territoire américain, interdit aux fournisseurs Internet de bloquer ou ralentir les contenus, et de favoriser la bande passante de certains sites ou services au détriment d'autres. Elle restaure dans les grandes lignes la loi sur la neutralité du Net instaurée par Barack Obama en 2015, et abrogée par l'administration Trump en décembre 2017.


L'adoption de cette mesure constitue donc un affront direct à l'égard du gouvernement fédéral. La réaction n'a du reste pas tardé à venir. Jeff Sessions, alors procureur général de l'administration Trump, a dénoncé une « loi étatique extrême et illégale visant à contrecarrer la politique fédérale ». Le département de la justice américain a immédiatement intenté un procès à la Californie, arguant du caractère illégal de la loi. Quatre groupes industriels représentant les principaux fournisseurs Internet américains ont également attaqué l'État en justice, dénonçant une régulation nuisible à la concurrence et aux consommateurs.

Un Etat aussi puissant que la 5e économie mondiale


La Californie compte bien ne pas rester un cas isolé, et souhaite entraîner d'autres États à sa suite pour faire bouger les choses à l'échelon fédéral. « La loi sur la neutralité du Net instaure un précédent que les autres États pourront suivre, et envoie un message à Washington : les citoyens sont profondément attachés à un Internet libre et ouvert », commente ainsi Ryan Singel, du Stanford Law School's Center for Internet and Society.


État le plus peuplé des États-Unis et équivalent à la cinquième économie mondiale devant la France, abritant plusieurs géants du Net, comme Apple, Google et Facebook, la Californie ne manque pas d'atouts pour arriver à ses fins. D'autant que d'autres États, tels Washington, le Vermont et l'Oregon, ont également adopté une loi sur la neutralité du Net. Certains, comme le Colorado et, de nouveau, le Vermont, ont aussi adopté leur propre version du RGPD.

Un esprit pionnier en matière de régulation


La Californie s'est, en outre, déjà montrée pionnière en matière de régulations par le passé. Elle a ainsi été le tout premier État à encadrer les émissions des véhicules, en 1967, à promouvoir l'énergie solaire ou encore, dans le domaine digital, à obliger les entreprises à notifier leurs utilisateurs en cas de vol de données. Toutes ces régulations ont depuis été instituées à l'échelon fédéral.


Mais cette fois-ci, les choses pourraient s'avérer plus difficiles, selon Milton L. Mueller, auteur du livre Will the Internet Fragment ? (L'Internet va-t-il se fragmenter?, non traduit en français) :

« Instaurer des règles juridiques locales sur la Toile génère déjà de la complexité quand la décision est prise par un pays, mais lorsque cela se produit à l'échelon régional, les choses peuvent vite devenir chaotiques. La loi sur la neutralité du Net, notamment, qui touche au domaine des compétences fédérales, a toutes les chances d'être retoquée par la justice. »


Article complet sur https://www.latribune.fr/technos-medias ... 07010.html

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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par Spartiate » 12 févr. 2019, 11:13:23

On dirait que la Californie prépare sa future indépendance. En tout cas, c'est une idée qui fait son chemin.

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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par pierre30 » 12 févr. 2019, 11:17:36

J'ai eu la même idée en lisant.

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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par El Fredo » 12 févr. 2019, 13:54:10

Elle prépare plutôt la prochaine alternance AMHA. Le temps politique fédéral n'est pas le même que celui des Etats.
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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par pierre30 » 14 févr. 2019, 07:24:08

Le sujet des Gafa est decidement à la mode. Tout cela pousse à taxer et reglementer cette activité économique. :ok:
La Californie veut que les géants du Net paient les internautes pour leurs données

Le nouveau gouverneur de Californie a annoncé travailler sur une "taxe sur les données", qui serait payée par les géants du Net aux internautes pour l'utilisation de leurs données personnelles, qui…

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Toujours à contre-courant, la Californie, siège de la plupart des géants du Net -Google, Apple, Facebook, Microsoft, Twitter, Oracle, IBM...- avance sur le dossier de leur taxation, qui mobilise les Etats du monde entier, y compris la France et l'Europe, ainsi que l'OCDE. Gavin Newsom, le nouveau gouverneur, a annoncé mardi 12 février que le "Golden state" travaille à la mise en place d'une taxe sur les données.


Le principe : les groupes technologiques, dont la richesse dépend pour la plupart de l'exploitation des données personnelles des internautes, devraient leur reverser une "dividende". C'est le fameux concept de la propriété des données personnelles, une option débattue depuis plusieurs années et perçue par certains, dont le think tank Génération Libre en France, comme une solution pour palier à la faible imposition des rois de l'Internet et redistribuer la valeur créée par ces services.


 Lire aussiÊtre propriétaire de ses données personnelles, une dangereuse illusion

Les données, l'or du XXIè siècle capté par les Gafa


Après avoir voté, en 2018, un "RGPD local", la Californie veut désormais s'engager sur la redistribution de la richesse issue de l'exploitation des données personnelles. Cette démarche part du fait que les géants du Net, notamment Google et Facebook, champions mondiaux de la publicité en ligne, engrangent des milliards de dollars grâce à la collecte, l'analyse et l'exploitation des données, qui permettent aux annonceurs de cibler leurs publicités de façon très précise.


Ce modèle économique leur permet de proposer des services gratuits pour les utilisateurs. Une démarche gagnante-gagnante pour eux, mais une logique qui transforme l'utilisateur en produit pour leurs opposants, et à gagner de l'argent de manière opaque, sur leur dos. Plus ces géants grossissent et s'étendent dans d'autres secteurs d'activité, plus ils engrangent des données, et plus celles-ci ont de la valeur et permettent de nourrir leur recherche et développement pour poursuivre leur extension. Les jeux de données détenus par les Google, Facebook ou Microsoft leur permettent ainsi de mener la course à l'innovation dans l'intelligence artificielle, leur donnant un avantage compétitif.


Les données personnelles sont en outre un sujet particulièrement sensible depuis que l'affaire Cambridge Analytica l'an dernier a mis au jour les méthodes de gestion des données personnelles par Facebook, jugées laxistes et opaques par de nombreux élus, régulateurs, associations et consommateurs de par le monde.

Une solution imparfaite à un vrai problème


Le gouverneur de Californie n'a pas détaillé comment l'Etat compte s'y prendre pour calculer la valeur des données concédées à chaque géant, et à combien s'élèvera la compensation financière pour les citoyens.


Le think tank Génération Libre, dans un rapport publié en début d'année dernière, avait avancé une méthodologie basée sur la blockchain. Chaque utilisateur pourrait consentir par écrit à vendre ses données. Les transactions financières seraient ensuite réalisées grâce à la blockchain, technique de certification des transactions. Les internautes pourraient récupérer jusqu'à « plusieurs centaines d'euros par mois » selon leur activité en ligne, d'après le cercle de réflexion.


Si la faisabilité technique pose encore question, d'autres acteurs estiment que rémunérer les utilisateurs n'est pas une bonne solution. Ainsi, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) estime que les citoyens se retrouveraient ainsi en position de faiblesse face aux géants du Net.

« La propriété des données est une illusion, a estimé l'an dernier Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l'autorité de régulation française. Un tel marché serait déséquilibré. Il y aurait un nombre limité de demandeurs face à une multitude d'offreurs de données. Ce serait une grande braderie de la donnée au bénéfice des géants du Web. Une fois que ces derniers auront la pleine propriété des données, ils pourront vraiment en faire ce qu'ils veulent. »

Lire aussi : Isabelle Falque-Pierrotin (Cnil) : "Le RGPD remet les acteurs européens et internationaux à égalité de concurrence"



Article complet sur https://www.latribune.fr/technos-medias ... 07217.html

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Re: Facebook : polémique après une fuite de données

Message non lu par Nombrilist » 15 févr. 2019, 23:46:26

Le gouverneur de Californie a de sacrée bollocks. Le gars doit faire face à un lobbying sans précédent, et il reste droit dans ses bottes. Les lois fédérales américaines naissent souvent en Californie, Etat précurseur. En général, les autres Etats lui emboîtent le pas sur une période d'environ 2-3 ans. Merci Jerry Brown, merci Gavin Newsome.

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