Jean-Luc Mélenchon / Jérôme Cahuzac : la gauche contre la gauche ?

[johanono]

Pent, c'est quoi la différence entre les cinq que tu as cité d'un point de vue économique ?

Aucune. Si on est très à droite, on dira que Borloo, Wauquiez, Giscard, c'est la droite molle. Si on est très à gauche, on dira que Cahuzac, c'est la gauche molle. Parfois, ceux de la droite molle se disent "libéraux sociaux" tandis que ceux de la gauche molle se disent "sociaux libéraux". Cherchez la différence...

Finalement, tous ces gens-là, ce sont des centristes, qui mènent une politique de compromission au libéralisme euro-mondialisé teintée d'un vague interventionnisme étatique destiné à en compenser les méfaits.

[Florian]

Je n'ai pas regardé ce débat entre l'appatchick socialo-communiste Mélenchon et l'oligarque socialiste Cahuzac. Ni l'un ni l'autre ne sont des honnêtes gens ...

[Nombrilist]

En ce cas , on ne doit pas avoir la même définition du mot "honnête".

[Cobalt]

En tous cas ça a permis de voir le caractère de Cahuzac,qu'on dit pédant,disons qu'il se fait respecter et de Calvi aussi,c'est bien,chacun à sa place,il m'a bien plu,c'est celui que j'aime le mieux du gouvernement,il a de la trempe.

[johanono]

En ce cas , on ne doit pas avoir la même définition du mot "honnête".

Selon Florian, de droite = honnête, de gauche = malhonnête.

[politicien]

Bonjour,

Il fut un temps où les débatteurs du soir étaient du même côté. Jean-Luc Mélenchon et Jérôme Cahuzac étaient membres du Parti socialiste. En 2008, le premier s'en va. Il fonde son Parti de gauche puis s'allie au sein du Front de gauche avec le Parti communiste. Il se présente en 2012 à la présidentielle, face, entre autres, à son ancien camarade François Hollande. Le second est l'élève des écoles Jospin, Rocard puis Dominique Strauss-Kahn, assume une ligne sociale-démocrate. Dans le gouvernement Ayrault, il est ministre délégué au Budget.

Mélenchon : "Cher monsieur importantissime Cahuzac"
Lundi soir, ces deux gauches se font face durant 1 h 15 sur le plateau de Mots croisés, sur France 2. Mélenchon est un frondeur, Cahuzac est un boxeur. Le match est forcément viril. Ils se cherchent et se trouvent. Ils n'ont pas peur des mots.

Dans la bouche de Mélenchon, Cahuzac est tour à tour "malheureux" ou "arrogant". Il veut "faire l'important". D'ailleurs, il lui lance un sublime "Cher monsieur importantissime Cahuzac". Et quand Cahuzac veut le sécher sur le taux de la CSG sous Michel Rocard, il se contente de lâcher un insolent "si j'avais su, je serais venu avec mes fiches" à celui qui joue au professeur. Le ministre délégué doute effectivement peu de lui, il n'hésite pas à prendre son adversaire de haut lorsque ce dernier s'énerve. "Je m'étais dit je ne veux pas le fâcher, et ça y est... je l'ai fâché !" Au théâtre, ce soir, Jean-Luc Mélenchon arbore une cravate rouge, celle de Jérôme Cahuzac est bleue. Les détails ont leur importance, les envolées bien plus.

(...)

Le leader du Front de gauche rêve d'une réforme fiscale créant "14 tranches d'impôt". Mais il doit précisément se contenter de rêver car... la grande réforme fiscale, "elle est faite", annonce Cahuzac, avant de revenir à un propos plus raisonnable, "la réforme fiscale", dont la mesure la plus significative est, pour lui, l'alignement de la taxation des revenus du capital sur ceux du travail.

Certaines mesures promises par le candidat Hollande - on pense à la fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu que promettait encore il y a quelques semaines Jérôme Cahuzac sur le plateau de BFM politique dont Le Point est partenaire - semblent donc définitivement enterrées au passage.

"Cela ne suffit pas d'avoir les accents de la sincérité..."
Mélenchon et Cahuzac font surtout la démonstration de leur divergence sur la manière de traiter la dette française, que le ministre délégué au Budget évalue à 1 800 milliards d'euros. Cahuzac déplore que la dette soit "un abandon de souveraineté" et "un impôt à la naissance". Il veut donc tout faire pour la résorber quitte à ce que les Français se serrent la ceinture. Mélenchon s'emporte, la voix tremblante : "Sortez de vos chiffres pour venir dans la vie des gens, l'argent ce n'est rien, la dette, ça vient après..." Cahuzac, toujours égal à lui-même, rétorque : "Cela ne suffit pas d'avoir les accents de la sincérité..."

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr

Qu'en pensez vous ?

[johanono]

Il y a clairement plus de différences idéologiques entre Mélenchon et Cahuzac qu'entre Cahuzac et les dirigeants centristes ou UMPistes. Ce qui montre que le clivage gauche/droite est idéologiquement dépassé, bien qu'il continue à animer la vie politique française.

[Cobalt]

Je l'ai déjà dit Cahuzac a été très bon,très clair sur les possibilités que l'on a ou pas,les traités on ne peut pas les balayer d'un revers de main,il a mis les points sur les I et c'est bien ainsi.
Après que des promesses ne soient pas tenues,c'est comme ça depuis toujours,alors....

[johanono]

Ce n'est pas une question de promesses non tenues : si on analyse bien, Hollande n'a pas promis grand chose de bien révolutionnaire pendant la campagne.

Peut-être Cahuzac est-il bon et clair dans sa façon de parler, mais la question n'est pas là.

La question, c'est la réalité de la politique menée. Et qu'on le veuille ou non, Hollande, Cahuzac & Co mènent à peu près la même politique économique que Sarkozy, c'est-à-dire une politique de résignation aux méfaits du libéralisme euro-mondialisé. Sarkozy lui-même menait la même politique que Chirac, qui lui-même menait la même politique que Mitterrand. C'est logique : tous ces gens-là sont idéologiquement d'accord entre eux sur le principal.

[Cobalt]

Ils ne se résignent pas,ils souhaitent cette politique là,sans doute la mondialisation est inévitable,et revenir en arrière peut être un suicide,à nous de nous bouger,pour être performant.
Sur la fiscalité le PS taxe plus,donc c'est quand même un peu différent sur ce point,mais ça s'arrête là,c'est sur.

[Nombrilist]

Cahuzac a pris de sacrés raccourcis. Il annonce par exemple que les revenus du capital sont imposés comme ceux du travail. C'est inexact. Les dividendes bénéficient toujours d'un abattement de 40% par exemple.

[Lucas]

Oui pour éviter la double imposition ce qui est normal.

Moi j'ai trouvé Cahuzac assez bon, j'ai bien aimé sur le passage sur Maastricht, et puis pour JL. Mélenchon tout semble simple à faire, sauf qu'il y a des traités à respecter.

Par contre j'ai sursauté quand Cahuzac a dit : "la grande réforme fiscale, elle est faite". Ah bon ?

[Nombrilist]

"Oui pour éviter la double imposition ce qui est normal."

Bof. Bénéfices et dividendes sont deux choses tout à fait séparées. Il peut même y avoir des dividendes sans bénéfice. Donc l'argument ne tient pas.

[Cobalt]

Mélenchon est un enfumeur,Nombrilist,ce qu'il dit est infaisable,mais bon,il fait rêver certains donc pas complètement inutile^^

[Nombrilist]

Si, c'est faisable. C'est le résultat qui est incertain. Concernant l'arrogance de Cahuzac dont on discutait sur un autre fil, ce n'est pas peu dire.