Goldman Sachs

Venez parler de l'actualité des médias
pierre30
Messages : 11636
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Re: Goldman Sachs

Message non lu par pierre30 » 12 oct. 2012, 17:38:53

J'ai trouvé ça qui pourra peut-être répondre en partie.
http://lecercle.lesechos.fr/economie-so ... bonne-idee
Le retour au Glass Steagall Act, une fausse bonne idée
LE CERCLE. La crise financière de 2007-2009 a mis en évidence les faiblesses du système bancaire mondial. Diverses explications ont été fournies pour expliquer la crise et surtout pour comprendre quelles mesures devaient être mises en place à l’avenir, à la fois pour prévenir et endiguer de tels dysfonctionnements.

La tentation d’un retour

La crise financière de 2007-2009 a mis en évidence les faiblesses du système bancaire mondial. De la titrisation des crédits subprimes à la défaillance d’une réglementation émolliente, en passant par les risques excessifs pris par les opérateurs financiers ou encore par le caractère systémique de certains établissements bancaires, diverses explications ont été fournies pour expliquer la crise et surtout pour comprendre quelles mesures devaient être mises en place à l’avenir, à la fois pour prévenir et endiguer de tels dysfonctionnements.

Parmi ces mesures, l’instauration d’un nouveau Glass Steagall Act semble particulièrement séduire, tant le monde politique que certains économistes. Pour autant, on peut se permettre de douter de son efficacité réelle, tant son apport est aussi incertain que mitigé.

Le Glass Steagall Act ou Banking Act a été établi en 1933 aux États-Unis sous l’administration Roosevelt dans le cadre du New Deal. Il intervenait après la crise de 1929 et avait, entre autres, pour objectif de séparer les banques de dépôt des banques d’investissement. Cette loi fut abrogée en 1999 par le Financial Services Modernization Act.

Il est indéniable que le fait que certaines banques aient considérablement augmenté leur "taille", depuis ces vingt dernières années, a amplement fragilisé et menacé la stabilité du système financier et par effet de déversement, l’économie réelle. Dès lors, instaurer un nouveau Glass Steagall Act contribuerait à minimiser la taille des établissements bancaires et à éviter que les activités d’investissement d’une banque puissent se répercuter sur les dépôts de leurs clients, ce qui est louable.

Une efficacité douteuse pour un résultat mitigé

Toutefois séparer les activités d’investissement, de celles de dépôt, n’aurait pas forcément les résultats attendus. Parmi les banques qui ont fait faillite lors de la crise, toutes n’étaient pas des banques à caractère universel : le meilleur exemple est celui de la Northern Rock, en Grande-Bretagne, une importante banque exclusivement de dépôt qui a fait faillite avant d’être nationalisée en février 2008.

De plus, au-delà des plans d’aides et des bailout apportés aux banques, certaines banques se sont montrées plus résilientes que d’autres grâce à leur structure diversifiée. Cette diversification leur a permis de compenser les pertes subies par un secteur d’activité et par les performances d’autres sous-divisions. Il est actuellement très difficile de mesurer avec exactitude les effets de contagion au sein d’institutions financières si importantes. Il est alors difficile de tirer des conclusions sur les avantages de la séparation des activités des banques. Il semblerait même que cela puisse contribuer à l’affaiblissement de certains établissements bancaires.

Aussi, à aucun moment les débats sur un nouveau Glass Steagall Act ne se préoccupent de la délicate question de la gestion des liens entre banques et hedge funds, pourtant source évidente de risque systémique et d’instabilité chronique future ; les bailouts des banques ne sont pas non plus considérés, bien qu’ils aient coûté près de 14 000 milliards de dollars principalement aux États-Unis, en Europe et en Grande-Bretagne (soit un quart du PIB mondial).

À la recherche de compromis plus efficaces

Le retour à un Glass Steagall Act ne semble donc pas vraiment adapté pour résoudre efficacement les problèmes intrinsèques que représentent la taille des banques et la protection des dépôts. Il est trop radical, sans efficacité avérée et sans doute trop contraignant, ce qui risquerait d’affecter le système bancaire et l’économie réelle.

Plusieurs compromis ont été proposés ces dernières années, essentiellement par la littérature économique, mais pas uniquement. Leurs objectifs se résument par leur volonté commune d’éviter de reproduire les mêmes erreurs que par le passé, tout en essayant d’améliorer la solidité du système financier, ou du moins bancaire, en incitant les banques à tendre vers plus de discipline de marché. Il n’est pas question ici de dresser une liste exhaustive de ces propositions, mais de présenter celles qui constituent les approches les plus efficaces et les plus séduisantes.

Parmi celles-ci, on peut citer la Volcker Rule (règle Volcker), issue du Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act aux États-Unis en 2010. Cette règle prend peu à peu le pas sur le Glass Steagall Act dans les pays anglo-saxons et séduit de plus en plus au sein de la Zone Euro.

On peut brièvement la résumer via ses deux volants principaux : le premier interdit à toute entité bancaire d’investir dans des hedge funds. Le second précise d’une part que les banques ne pourront pas investir leurs fonds pour compte propre ou contre l’intérêt des clients. D’autre part, les banques de dépôt, assurées du risque de défaut, se verront interdire d’acquérir ou de fusionner avec une autre banque. Le Dodd-Frank Act semble plus pertinent et efficace que le Steagall Act et répond donc bien au double objectif évoqué plus haut.

Même si la séparation des activités d’investissement et de dépôt des banques n’est pas la meilleure solution à adopter, elle peut se révéler être une excellente "menace", dans le sens où les banques devront internaliser leurs externalités, si elles ne veulent pas se voir démantelées. C’est ce qui est proposé par Richard J. Herring, professeur de finance à la Warton School of Pennsylvania, avec son idée de Wind-Down Plans.

L’articulation du plan consisterait à ce que les banques établissent dans un premier temps une cartographie de leurs différentes activités et filiales, de leurs interconnexions et de leurs expositions. Ensuite il préciserait comment, en cas de risque de contagion interne élevé, les banques pourraient séparer ces activités, sans pour autant mettre en péril leur gestion et leur structure globale ni les marchés. Après avoir établi ce plan, ce dernier devra être évalué et validé par un superviseur (une banque centrale ?), sous peine de lourdes sanctions ou d’interdiction d’exercice.

Les banques pourront dès lors mieux s’autogérer et tendre vers plus de discipline de marché, étant donné l’épée de Damoclès qu’elles auront au dessus de leur tête. On peut même imaginer que de tels plans permettront d’avoir un meilleur suivi des banques et de pouvoir, ex ante, prendre des dispositions afin de minimiser la probabilité d’avoir recours à un bailout ultérieurement.

La question d’un nouveau design des assurances dépôts

S’il ne semble, à priori, pas nécessaire de séparer les activités de dépôt et d’investissements des banques actuellement, une nouvelle architecture plus approfondie des fonds de garantie de dépôts (FGD) s’avère plus que nécessaire. En effet le problème de l’assurance des dépôts est assez complexe et les préconisations du Glass Steagall Act ne les résolvent en rien, mais au contraire les délaissent.

Les FGD constituent une composante essentielle du filet de sécurité financière, assurant la solvabilité des banques et la protection des dépôts, même les moins sophistiqués. Il n’existe pas un modèle parfait de FGD et les possibilités sont multiples : modèle de coassurance, partenariat public/privé, garantie des dépôts ou non en monnaies étrangères, contrats implicites, etc. L’idéal serait d’augmenter la couverture d’assurance des dépôts, mais il a été amplement démontré que ces phénomènes de overinsurance fragilisent les banques en favorisant l’aléa moral, les déposants se sachant fortement couverts ex ante, auront tendance à prendre le maximum de risque ex post.

Au sein de l’Union européenne, la directive des FGD impose une assurance pour chaque compte d’au moins 20 000 € par déposant. Quant aux États-Unis, les limites de couverture de dépôts ont atteint 200 000 $. Une synthèse de la littérature économique sur le sujet fait ressortir un certain nombre de points incontournables pour élaborer une bonne architecture : un système de limite de couverture cohérent avec les caractéristiques économiques du pays, l’adhésion obligatoire des institutions concernées par le système de garantie, un partenariat hybride privé/public, une forte autonomie et réactivité des FDG pour éviter les bank run (et l’intervention de fonds publics qui pèse sur le déficit qui en découlerait) et pour terminer un renforcement de la supervision bancaire sur les prix et services rendus par les FDG.

Cobalt

Re: Goldman Sachs

Message non lu par Cobalt » 13 oct. 2012, 08:21:05

En fait ,je m'attendais à une autre réponse.

Que seule la libre circulation des capitaux n'est pas responsable des dérives,soit,mais ça ne change rien au fond,bien que ça y participe largement.

En gros cette article démontre surtout la difficulté à résoudre le problème.Ce que je retiens ,c'est qu'en réalité le problème réside essentiellement dans le fait que la finance n'a pas l'argent qu'elle joue,et n'est donc pas capable de payer, elle même les erreurs qu'elles commettent.Ce qui ne les empêchent pas de faire des profits pour ces actionnaires,et qu'au final ce sont les peuples qui paient,on privatise les profits et on socialise les pertes.

Je ne sais pas ce qu'il faut faire,mis à part empêcher la spéculation de haute voltige à haut risque,en interdisant par exemple des taux de rendement au delà d'une certaine limite,au moins les risques sont moindre,le rapport faible,du coup ça présentera moins d'intérêt,et on donnera peut être à nouveau aux gens l'espoir de gagner à nouveau de l'argent en créant des entreprises et de véritable richesse.

pierre30
Messages : 11636
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Re: Goldman Sachs

Message non lu par pierre30 » 13 oct. 2012, 09:19:34

En gros cette article démontre surtout la difficulté à résoudre le problème.Ce que je retiens ,c'est qu'en réalité le problème réside essentiellement dans le fait que la finance n'a pas l'argent qu'elle joue,et n'est donc pas capable de payer, elle même les erreurs qu'elles commettent.Ce qui ne les empêchent pas de faire des profits pour ces actionnaires,et qu'au final ce sont les peuples qui paient,on privatise les profits et on socialise les pertes.
Les actionnaires des banques ne roulent pas tous sur l'or : le montant des dividendes n'est pas colossal si on le compare à la capitalisation des banques (Goldman-Sachs : 3.26% en 2012). Quant aux cours des banques, ils ont pris une sacrée gamelle.

http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... dende.html
http://www.boursier.com/actions/cours/g ... 40,US.html

Dans les banques d'investissement, ceux qui roulent sur l'or sont peut-être plus les employés chanceux comme les traders et les dirigeants qui s'octroient des primes. Et surtout les gestionnaires des Hedge-Funds avant la crise.

Les spéculateurs n'ont pas toujours l'argent qu'ils jouent, c'est certain : les règles du marché leur permettent de prendre des paris sur des sommes dont ils ne disposent qu'en partie.

Les entreprises qui jouent leurs fonds propres ont bien cet argent au départ. Mais elles risquent de le voir s'évaporer. Dans le cas des organismes tenus de posséder des réserves obligatoires par la réglementation (banques et assurances), elles prennent un grand risque et c'est la cause des difficultés de pas mal d'entre elles actuellement. C'est pour limiter ce risque que les réglementations ont évolué en Europe depuis 2008 (Bâle 3 pour les banques et Solvency 2 pour les assurances) et aux USA (règle VOLCKER). D'autres entreprises ont pris de tels risques (ex : Général Motors). Ce sont essentiellement ces prises de risques qui sont payées par les contribuables.

Les hedge-funds et leurs clients, peuvent aussi parier de l'argent emprunté.

Le montant des actifs boursiers ne correspond donc pas à de l'argent disponible, et c'est heureux, car sinon tout cet argent pourrait se retrouver à circuler dans l'économie réelle et ça serait catastrophique. Le seul argent qui circule, c'est celui qui correspond aux prises de bénéfices qui ne sont pas remises sur le marché mais versées au titre de salaires, primes et dividendes. Une partie correspond à la rémunération de services réels rendus à l'économie réelle, et une autre partie s'apparente à de la prédation sur l'économie réelle.

Et ce n'est pas très facile de les contrôler.

Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Re: Goldman Sachs

Message non lu par politicien » 23 oct. 2012, 23:04:50

Pour compléter votre débat :
Pour les uns, Greg Smith est un David engagé dans un combat inégal contre Goliath, un ex-banquier repenti qui veut exorciser les démons de la finance folle. Pour les autres, à commencer par son ex-employeur, la célèbre banque d'affaires américaine Goldman Sachs, le dénonciateur, qui a démissionné au printemps 2012, est d'abord motivé par la cupidité et l'amertume.

A lire son livre Pourquoi j'ai quitté Goldman Sachs (JC Lattes, 402 p., 20 euros), publié mercredi 24 octobre, un brûlot sans excessive modestie avec en filigrane la constante obsession de l'autojustification, on pencherait plutôt pour la seconde version.

L'auteur, le 14 mars, de la tribune libre dans le New York Times accusant Goldman Sachs de trahir ses clients – lesquels, en interne, disait-il, étaient affublés du sobriquet de "Muppets" (crétins) – est né à Johannesburg en 1978.

Très tôt, ce fils d'un pharmacien et d'une femme au foyer trouve l'Afrique du Sud trop étriquée. Les Etats-Unis c'est le salut, à condition de travailler dur, ce que fait ce fort en thème pour réussir son entrée à l'université très réputée de Stanford (Californie). Le boursier en économie sortira parmi les premiers de sa promotion.

TALENT DE NÉGOCIATEUR
Greg Smith fait son premier stage au siège new-yorkais de Goldman Sachs à l'été 2000. Le parcours du combattant digne d'un camp d'entraînement de Marines, la discipline de fer et les horaires d'enfer doivent permettre à ce temple de Wall Street de sélectionner ses futures recrues.

(...)

Echappant aux innombrables charrettes provoquées par les attentats du 11 septembre 2001 et l'explosion de la bulle technologique, celui qui est surnommé "Springboks" par ses pairs, du nom de l'équipe sud-africaine de rugby, se sent de plain-pied dans l'univers infernal de la salle des marchés. Greg Smith aime les beuveries entre hommes, les visites dans les clubs de lap dancing, les blagues salaces et surtout sexistes. A ses yeux "d'alpha mâle", les banquières de Goldman sont perverses, impitoyables et prêtes à tous les coups fourrés pour faire avancer leur carrière...

En 2006, alors que Lloyd Blankfein, un trader en métaux de formation, est nommé PDG, Greg Smith est bombardé vice-président, un titre dont bénéficie un tiers des effectifs ! Il ne sera jamais promu au-delà de ce niveau. Sa rémunération plafonne.

Son transfert, contre son gré, à Londres, en janvier 2011, se passe mal. Véritable casino du négoce des matières premières, des devises et des taux d'intérêt, la filiale de la City, qui voit grand, n'a que faire de ses transactions de gagne-petit, les produits dérivés sur actions américaines dont il a la charge.

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
Qu'en pensez vous ?
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Répondre

Retourner vers « Médias »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré