« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » David Bohm, 1977
Si un boucher nous empoisonnait en nous vendant de la viande avariée, les consommateurs que nous sommes n’accepteraient jamais l’idée que « les choses sont comme ça » et qu’il ne nous resterait plus qu’à trouver un autre fournisseur. Mais lorsqu’une journaliste du New York Times ment sciemment sur les armes de destruction massive en Irak - et participe à l’extermination d’un million et demi d’Irakiens innocents - elle se voit simplement « remerciée » et l’affaire est classée dans le casier « déontologie ». Ici, l’impunité est quasi-totale et même revendiquée par la profession journalistique au nom d’une « liberté » qu’elle se garde bien de définir avec précision.
intégralité de l'article ...A l’instar de la malbouffe qui désigne à la fois les productions d’une industrie agroalimentaire et nos propres habitudes alimentaires, la mal-information désigne à la fois les produits de l’industrie de l’information et aussi nos propres habitudes de consommation.
Ce n’est pas le hamburger consommé de temps à autre qui nous bouche les artères pas plus que le sandwich occasionnel avalé à la hâte au coin d’une table de bistrot qui nous déglingue... C’est le train-train quotidien, ce petit morceau de sucre après l’autre, ce fruit chargé de pesticides ou signé Monsanto, le lent empoisonnement via nos assiettes et/ou nos propres habitudes qui se conjuguent pour nous tirer inexorablement vers le mal-être.
De même, ce n’est pas le film américain consommé de temps à autre qui nous bouche les neurones, ce n’est pas une désinformation occasionnelle avalée au coin d’une table du salon qui déglingue notre capacité d’analyse... C’est le train-train quotidien, ce petit mensonge après l’autre, cette information chargée de contre-vérités ou signée TF1, le lent empoisonnement via nos média et/ou nos propres habitudes qui se conjuguent pour nous tirer inexorablement vers le mal-savoir.
Et comme la malbouffe, la mal-information est le résultat de conditions imposées par les forces économiques mais aussi le résultat de nos propres habitudes de consommation.
Comment veillez vous à être bien informés ?